(Montréal) Les Canadiens Lynn Kaak et son mari ont fait ce qu’ils pouvaient pour venir en aide à Grenade, une nation insulaire des Caraïbes, après que l’ouragan Béryl ait laissé une partie du pays « absolument dévastée ».

En tant que gardienne bénévole du haut-commissariat du Canada à la Barbade, qui offre une assistance consulaire aux Canadiens à la Grenade, Mme Kaak s’est occupée d’acheter de l’eau en bouteille pour les victimes de la tempête, une ressource précieuse qui, selon elle, s’épuise dans le pays. Jeudi, elle récupérait des sacs de café chez un torréfacteur voisin – des articles qui aideront les habitants à ranger leurs affaires.

Les îles grenadiennes de Carriacou et de la Petite Martinique ont été ravagées, a témoigné Mme Kaak, et certaines des maisons de ses amis ont été détruites ou gravement endommagées, notamment celle d’un compatriote canadien. Béryl a frappé le pays plus tôt cette semaine en tant qu’ouragan de catégorie 4 – la plus forte tempête à se former dans l’Atlantique aussi tôt dans la saison des ouragans.

« Ils essaient toujours de dégager les routes pour passer », a raconté Mme Kaak, qui a navigué pour la première fois vers la Grenade en 2010 avec son mari, et a déménagé de Toronto vers cette nation insulaire huit ans plus tard. Elle a décrit Carriacou comme « absolument dévasté ».

Déclassé jeudi en tempête de catégorie 2 alors qu’il se dirigeait vers la côte caraïbe du Mexique, Béryl a fait au moins neuf morts, dont trois à la Grenade, et détruit 95 % des maisons sur deux îles de Saint-Vincent-et-les Grenadines voisines.

« C’est tout simplement déchirant en ce moment », a déploré Mme Kaak.

« Après toutes ces tempêtes, l’une des choses les plus difficiles, ce sont les communications. Hier, ils ont enfin retrouvé une couverture téléphonique à Carriacou. Cependant, le gros problème maintenant est de savoir comment recharger votre téléphone portable sans électricité », a-t-elle ajouté.

À Montréal, Gemma Raeburn-Baynes a déclaré que Béryl avait arraché le toit de l’entreprise de meubles de la Grenade appartenant à son oncle et à son cousin, mais que la tempête avait épargné leur maison.

« L’endroit où [ils] vivent, à Saint Patrick, a été frappé par l’ouragan Béryl bien plus durement que les habitants du sud de l’île », a raconté Mme Raeburn-Baynes, présidente de Playmas Montréal, une organisation qui promeut la culture caribéenne et travaille pour le Festival culturel Spice Island, une célébration annuelle de la culture grenadienne à Montréal.

« Les communautés sont sorties et essayent de faire un peu de nettoyage. Les Grenadiens sont très résilients, donc j’espère qu’ils survivront à cela », a-t-elle déclaré.

En 1955, alors qu’elle avait quatre ans, un ouragan a coûté la vie à 14 membres de sa famille, tous hébergés sous un même toit.

Solidarité

Même si Mme Raeburn-Baynes se dit navrée par les dégâts causés par Béryl, elle trouve des raisons d’être optimiste dans le rassemblement de la communauté grenadienne du Canada pour recueillir des fonds pour les personnes touchées par l’ouragan. Le festival culturel de Spice Island, qui doit débuter la semaine prochaine, offrira une plateforme encore plus grande pour collecter des fonds, a-t-elle annoncé.

Pendant ce temps, au Mexique, les habitants se préparent à l’arrivée de Béryl.

Depuis cinq ans, la Canadienne Anne Glennie Ruttan vit dans une maison sur la côte du Yucatan, sur la trajectoire de la tempête. Même si elle se sent en sécurité, elle a déclaré qu’elle préparait toujours sa propriété pour ce qui allait arriver.

« Nous prenons cela au sérieux », a assuré Mme Glennie Ruttan, ajoutant qu’elle avait fait le plein d’eau potable, attaché les meubles de patio et vidé les égouts du toit.

À Playa del Carmen, la plupart des commerces étaient fermés jeudi et certains fermaient leurs fenêtres alors que les touristes couraient et que certains habitants promenaient leurs chiens sous un ciel ensoleillé. À Tulum, la marine mexicaine a patrouillé dans les rues pour dire aux touristes, en espagnol et en anglais, de se préparer à l’arrivée de la tempête. Tout devait être fermé à midi.

La chef de l’agence mexicaine de protection civile, Laura Velázquez, a déclaré jeudi que Béryl devrait devenir un ouragan de catégorie 1 lorsqu’il frappera une partie relativement peu peuplée de la côte caraïbe mexicaine, au sud de Tulum, tôt vendredi.

Le ministre du Développement international, Ahmed Hussen, a annoncé mercredi que le gouvernement canadien fournirait 1 million d’aide essentielle aux victimes de la tempête.