Même si l’heure est aux célébrations, la haine ternit la joie du Canada, qui participera à ses premiers quarts de finale à la Copa América. Depuis le début de la compétition, des joueurs canadiens sont victimes d’insultes racistes sur les médias sociaux. Une situation qui sort l’entraîneur Jesse Marsch de ses gonds.

« C’est ridicule, c’est dégueulasse », a-t-il tranché lors d’une conférence de presse virtuelle, dimanche. « Les réseaux sociaux sont un cloaque. »

Le flot d’insultes a commencé après le premier match du Canada, l’opposant à l’Argentine. Le Québécois Moïse Bombito avait alors été la cible d’un torrent de haine en réaction à son tacle envers la supervedette Lionel Messi. Mot commençant par un N, photos de singes : certains internautes ont franchi les limites.

« Canada Soccer est conscient et profondément troublé par les commentaires racistes faits en ligne et adressés vers l’un des joueurs », avait alors exprimé l’organisation via communiqué. Puis, les insultes sont revenues de plus belle. Samedi, ce fut au tour de Cyle Larin et de Richie Laryea d’en être victimes.

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Cyle Larin

« Malheureusement, ça fait douter les joueurs, a admis Jesse Marsch. Je ne sais pas ce que ce serait de traverser cela. »

Je suis fier d’être leur entraîneur. Quand il est question de la façon de se comporter, ce sont des joueurs au caractère sensationnel.

Jesse Marsch, entraîneur d’Équipe Canada

Place à l’amélioration

Revenons au ballon rond. Même après un triomphe historique, le Canada aura à manger bien des croûtes s’il espère à nouveau étirer sa compétition au-delà de son quart de finale de vendredi soir. Un seul but a été marqué en trois matchs.

Malgré cela, Marsch voit le verre à moitié plein : son équipe n’en a concédé que deux lors de cette séquence.

« Si vous avez suivi ma carrière, lorsque mes équipes jouent le style que je préconise, les buts viennent plus facilement et souvent, alors que normalement, il faut se battre pour limiter ceux de l’adversaire. C’est donc bien qu’on puisse garder les choses stables. »

Un des facteurs majeurs de cette stabilité se nomme Maxime Crépeau.

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Maxime Crépeau

« Il n’a pas juste fait de gros arrêts, il a été très bon sur sa ligne, et tactiquement », a vanté Marsch. Le gardien québécois n’a peut-être pas eu à « faire de gros arrêts hier soir », mais « tout a semblé facile pour lui ». Sa sortie du bras pour saisir le ballon en hauteur sur l’une des dernières séquences du match aura peut-être d’ailleurs protégé la nulle pour le Canada.

« Il donne confiance au groupe d’aller de l’avant, d’être plus agressif », a analysé l’entraîneur.

Le prochain match du Canada aura lieu le 5 juillet en soirée; il affrontera le Venezuela, qui a terminé en tête du groupe B.