À force de jouer avec le feu, le Pérou s’est brûlé, et le Canada en a profité. Malgré une performance en dents de scie, l’unifolié est parvenu à arracher une première victoire par la marque de 1-0 lors de son deuxième match de la Copa América.

Ceux qui s’attendaient à une rencontre physique entre les deux pays ont certainement été ravis. Les Péruviens ont entamé le match avec la même vigueur qu’ils ont chanté la Somos Libres, leur hymne national. Multipliant les tacles, ils sont parvenus à déstabiliser les hommes de Jesse Marsch, qui avaient pourtant connu un début de rencontre intéressant, avec quelques montées créatives.

Les Canadiens étaient incapables de faire bouger le bloc défensif adverse, victimes d’un marquage serré, impénétrable. Jusqu’à ce que les Péruviens se tirent dans le pied. À la 59minute, le défenseur central Miguel Araujo a écopé d’un carton rouge, permettant au Canada de dicter le rythme.

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Il s’agit de la première victoire de l’histoire du Canada à la Copa América, à sa première participation.

L’entrée en poste de Jacob Shaffelburg en remplacement de Liam Millar aura notamment été salutaire. L’ailier gauche y est allé d’une superbe remise à l’endroit de Jonathan David, qui a marqué l’unique but des Canadiens à la 74minute de la rencontre. Il s’agissait alors du premier tir cadré du Canada, qui n’en aura obtenu que deux.

« Cette victoire est très importante. Elle signifie qu’on a tout ce qu’il faut pour le dernier match [du groupe A contre le Chili] pour continuer notre route, a dit David. C’était un match difficile, mais on a trouvé un moyen d’avoir les trois points. »

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Jonathan David a marqué l’unique but du match.

In extremis

Le Canada aura toutefois eu chaud, et ce, au sens propre et au sens figuré. La chaleur était suffocante à Kansas City, au point où un juge de touche s’est effondré à la fin de la première mi-temps. La température ressentie frôlait les 40.

Mais c’est pour d’autres raisons que les Canadiens suaient à grosses gouttes en deuxième demie. Avec une mince avance d’un but, ils ont su résister aux attaques répétées des Péruviens. N’eût été le brio du gardien Maxime Crépeau, la victoire aurait bien pu échapper à l’unifolié. Le portier s’est illustré avec quatre arrêts, dont deux spectaculaires lors des arrêts de jeu finaux.

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Maxime Crépeau (16) s’est illustré avec quatre arrêts.

Il s’agit d’une deuxième sortie convaincante pour le Québécois, après avoir limité l’Argentine à deux buts lors de son premier match de la Copa América.

Arbitrage laxiste ?

Les Péruviens peuvent s’estimer chanceux d’avoir écopé d’un seul carton rouge dans ce duel. Lors de la 41minute, l’arrière gauche Marcos López a intentionnellement donné un coup de tête à l’ancien du CF Montréal Alistair Johnston. Malgré une reprise vidéo, les arbitres ont décidé que ce geste ne méritait aucune sanction, en dépit des plaintes des Canadiens.

Devant les attaques répétées des Péruviens, le Canada a décidé de riposter, pour le meilleur et pour le pire. Ce changement stratégique a mené à plus de récupérations de ballon, certes, mais a aussi permis aux Péruviens de profiter de coups francs près de la surface de réparation.

Finalement, les deux équipes ont conclu la rencontre avec un nombre de fautes similaire, soit 17 pour le Pérou et 14 pour le Canada. Elles se sont aussi partagé la possession du ballon à 50 %.

Il s’agissait de la première victoire de l’histoire du Canada à la Copa América, à sa première participation. Jesse Marsch signe aussi son premier gain à la tête de l’équipe.

Le Canada sera maître de son destin lors de son troisième match du tournoi contre le Chili, le samedi 29 juin. En occupant l’une des deux premières places du groupe A, il pourrait atteindre les quarts de finale.