(Düsseldorf) L’Ukraine est passée par tous les états face à la Slovaquie vendredi à Düsseldorf, avant de signer une victoire (2-1) qui lui permet de rêver encore aux 8e de finale de l’Euro-2024.

Une équipe dominée pendant vingt minutes, qui résiste et qui retourne finalement la situation en sa faveur : l’image était trop belle pour que le président Volodymyr Zelensky n’en fasse pas un symbole pour son pays confronté à une offensive russe depuis plus de deux ans.

« Croyez en vous, soutenez-vous, battez-vous », a-t-il écrit sur son compte X, peu après le coup de sifflet final.

« L’Ukraine qui se bat, l’Ukraine qui prend un coup, mais qui franchit les obstacles, l’Ukraine qui peut gagner, c’est exactement ce qu’a fait l’équipe nationale de football », s’est-il réjoui.

La signification de cette victoire à forte connotation géopolitique – la Slovaquie ayant un gouvernement pro-Kremlin qui a critiqué les pays occidentaux soutenant l’Ukraine –, n’était pas non plus perdu pour le sélectionneur Serhiy Rebrov.

« Les joueurs ont montré sur le terrain l’esprit de l’Ukraine et ont mérité leur victoire. C’est un succès très important pour notre pays, je suis sûr qu’ils sont fiers de nous », a-t-il déclaré en conférence de presse.

Son équipe revient de loin.

Après la défaite inaugurale contre la Roumanie (3-0) qu’il a qualifiée de « douche froide », il a procédé à quatre changements, laissant notamment sur le banc le gardien de but du Real Madrid, Andriy Lunin, au profit d’Anatolij Trubin.

Le portier de Benfica a rapidement été mis à contribution pour réaliser à la 11minute sur sa ligne deux arrêts-réflexe devant Lukas Haraslin puis Ivan Schranz.

Trubin a ensuite détourné un coup franc tiré par David Hancko à l’entrée de la surface (16e), mais il n’a rien pu faire sur l’action suivante, quand deux de ses défenseurs ont oublié dans la surface Schranz.

L’attaquant du Slavia Prague, auteur du but de la victoire contre la Belgique, a donné l’avantage à son équipe de la tête (17e).

Trois équipes à trois points

PHOTO PIROSCHKA VAN DE WOUW, REUTERS

L’équipe slovaque, légèrement dépitée

Fort de cet avantage, l’équipe entraînée par l’Italien Francesco Calzona a baissé la garde et a laissé l’Ukraine, jusque-là timorée, reprendre confiance.

C’est même elle qui a dominé le dernier quart d’heure, mais la reprise d’Oleksandr Tymchyk a touché la base du poteau droit slovaque (33e) et le coup franc excentré de Oleksandr Zinchenko a été boxé difficilement par Dubravka (43e).

Au retour des vestiaires, l’Ukraine a concrétisé sa domination à la 54minute, sur une combinaison entre Zinchenko et Mykola Shaparenko.

La Slovaquie, qui avait réalisé l’un des exploits de la première semaine de l’Euro en battant la Belgique, a perdu pied et le fil de son football.

À la 74minute, Roman Yaremchuk s’est ouvert l’axe avec un contrôle orienté, mais il a complètement raté sa passe pour Mykhailo Mudryk qui, trop excentré, a vu sa frappe heurter le poteau droit.

Six minutes plus tard, Yaremchuk n’a pas tremblé en reprenant une longue ouverture de Shaparenko et en glissant le ballon sous Dubravka pour la plus grande joie de la tribune ukrainienne.

Le sélectionneur italien de la Slovaquie Francesco Calzona s’est refusé d’accabler son équipe : « On a manqué le début de la seconde période, mais je peux le comprendre, c’est difficile de jouer pendant 90 minutes au niveau de nos trente premières minutes », a-t-il déclaré.

Avant le match Belgique-Roumanie programmé samedi soir, trois équipes ont trois points, la Roumanie, l’Ukraine et la Slovaquie, tandis que la Belgique ferme la marche dans ce groupe E (0 point).