(Francfort) Tenue en échec par le Danemark (1-1), jeudi à Francfort, l’Angleterre a encore déçu après avoir ouvert le score et raté une belle occasion de valider sa qualification pour les huitièmes de finale de l’Euro 2024.

Le nul entre la Serbie et la Slovénie (1-1) en début d’après-midi avait même mis la première place du groupe C à portée des Three Lions, en cas de victoire.

Avec finalement quatre points – un total qui pourrait éventuellement suffire pour faire partie des meilleures troisièmes –, ils restent en tête devant le Danemark (2 points), la Slovénie (2 points) et la Serbie (1 point).

Mais le vice-champion d’Europe sortant ne pourra se contenter de cela et il lui faudra battre la Slovénie, mardi prochain pour assurer la première place.

Et cela passera par une remise en cause profonde au sein d’une équipe et d’un personnel qui ont semblé sans cohésion, sans tonus et sans idées.

Le changement complet de la ligne d’attaque à la 69minute, qui a vu Phil Foden, Bukayo Saka et surtout Harry Kane rappelés sur le banc pour laisser entrer Eberechi Eze, Jarrod Bowen et Oliver Watkins, a symbolisé à quel point rien n’allait.

Le Danemark a fait la loi au milieu

PHOTO ANGELOS TZORTZINIS, AGENCE FRANCE-PRESSE

Morten Hjulmand du Danemark

« On a eu le sentiment que l’attaque avait déjà beaucoup donné lors du match précédent […] On a pensé qu’avoir un peu plus d’énergie sur le terrain pour presser était important », a justifié Gareth Southgate après le match.

Avec une pression inefficace et beaucoup de pertes de balles qui semblaient évitables, c’est surtout au milieu du terrain que la bataille a été perdue.

Jude Bellingham a été remarquablement discret, éteint par Morten Hjulmand et Pierre-Emile Höjbjerg, élu homme du match.

« Ce n’est pas moi qui ai stoppé Bellingham, c’est toute l’équipe, comme on a tous stoppé Harry Kane. On était très bien organisés et on a mis une super-énergie. La marque de l’équipe, c’est qu’on joue tous ensemble et qu’on est très bien préparés », a modestement évacué le milieu danois de Tottenham.

Après le match, le sélectionneur Kasper Hjulmand a même reconnu éprouver une pointe de regret.

« C’est dommage, on aurait pu avoir un meilleur résultat […] on a cru qu’on pouvait l’emporter », a-t-il reconnu.

Mais son équipe a eu le mérite de revenir après avoir concédé une ouverture du score un peu bête, sur un ballon chipé par Kyle Walker et qui est arrivé, avec pas mal de réussite, à Kane aux six mètres. Et dans ces conditions, le capitaine anglais ne rate jamais la cible (1-0, 18e).

Le tir de Hjulmand flashé à 114 km/h

Le problème, c’est que, comme contre la Serbie lors du premier match, l’Angleterre s’est ensuite recroquevillée sur elle-même, laissant l’initiative aux Danois.

Contre les Serbes, ils avaient défendu leur avantage, mais, après une passe incompréhensible de Kane plein axe à 30 mètres de ses buts, une frappe poteau rentrant flashée à 114 km/h de Morten Hjulmand, a remis les équipes à égalité, à la 34e, justifiant totalement le surnom de la sélection : « Danish Dynamite ».

Après la pause, l’Angleterre a eu quelques occasions nettes, comme cette frappe de Foden repoussée par le poteau (56e) ou une ouverture magistrale de Bellingham pour Watkins qui a trouvé Kasper Schmeichel sur son chemin (71e).

Mais au fil des minutes, la tension est montée chez les Anglais et Hojbjerg aurait très bien pu donner la victoire aux rouges et blancs dans le dernier quart d’heure.

« On sait qu’on doit élever notre niveau, on sait qu’on peut élever notre niveau », a assuré après le match Southgate.

« On ne peut pas dire que (les joueurs) ne font pas les efforts ou n’essaient pas, mais il faut trouver une façon de mieux jouer », a-t-il cependant aussi reconnu. Un constat inquiétant alors que le tournoi entre déjà dans sa phase décisive.