Le Canada affronte la France, dimanche, dans le cadre d’un match amical. Les deux nations se préparent à leurs compétitions continentales respectives, soit la Copa América et l’Euro. Pour les Canadiens, l’occasion d’en découdre avec les Bleus est non seulement privilégiée, elle est très rare. Seule la victoire de 1-0 de la France face à l’unifolié, à la Coupe du monde de 1986, est inscrite à ce tableau. La Presse répond aux questions que l’on suppose au bout de vos lèvres, à l’avant-veille de ce France-Canada très intéressant.

Kylian Mbappé jouera-t-il ?

On ne vous mentira pas, chers lecteurs : la présence de Kylian Mbappé sur le même terrain que Samuel Piette ou Mathieu Choinière a été l’un des principaux éléments de notre argumentaire de vente auprès de notre employeur lorsqu’on vantait les mérites de ce voyage à Bordeaux. Alors, le nouveau joueur du Real Madrid, champion du monde en 2018 et finaliste en 2022, l’une des plus grandes étoiles du monde sportif, jouera-t-il à Bordeaux dimanche ?

Fions-nous au journal Sud-Ouest, quotidien de cette région de la France, à ce sujet : après avoir joué tout le match contre le Luxembourg, mercredi, Mbappé « devrait à nouveau disputer 90 minutes pour continuer à se remplir et retrouver ses sensations positives ». C’est ce qu’écrit le journaliste Nicolas Le Gardien, qui cite ce besoin de régularité avant l’Euro et après une saison compliquée avec le PSG. C’est qu’en raison des tractations ayant mené à son transfert vers Madrid, Mbappé a dû se satisfaire d’un temps de jeu plus limité qu’à l’habitude à Paris.

C’est une bonne nouvelle pour le spectacle au stade Matmut Atlantique. Peut-être un peu moins pour les remparts canadiens qui devront trouver le moyen de défendre devant le talisman français… sans oublier les Antoine Griezmann, Olivier Giroud, Marcus Thuram et autres grandes vedettes des Bleus.

Le Canada a-t-il ses chances ?

Quel est le degré de confiance du Canada face à cette deuxième puissance mondiale ? L’unifolié (49e au classement de la FIFA) ressort d’une défaite de 4-0 face aux Pays-Bas, jeudi dernier. Le moral pourrait, on en convient, être à plat. Mais au contraire, les Canadiens ont disputé une première mi-temps de 0-0 très encourageante… avant de voir les Néerlandais sortir des puits avec autant de vélocité que leur compatriote Max Verstappen, en deuxième période.

Rappelons aussi qu’il s’agissait du tout premier match du nouveau sélectionneur Jesse Marsch à la barre. Les joueurs canadiens n’ont eu que quatre jours de préparation en équipe nationale avant de se frotter à leurs homologues des Pays-Bas, reconnus pour leur organisation et leur style de jeu bien défini.

PHOTO RUI VIEIRA, LA PRESSE CANADIENNE

Jesse Marsch, le nouveau sélectionneur de l’équipe canadienne

Inutile de dire qu’il faut modérer les attentes face à une France prête à confirmer son statut de favorite pour un Euro qu’elle souhaite gagner. Oui, ici dans l’Hexagone, on voit le Canada comme un adversaire « un peu » plus coriace que le Luxembourg, vaincu 3-0 par les Bleus mercredi.

Les Rouges doivent éviter l’humiliation. Une dure défaite plomberait nettement sa confiance avant la Copa.

« Il faut les respecter, mais ne pas se laisser faire », a résumé le Québécois Moïse Bombito en parlant des Français, après le match de jeudi.

Quels Québécois en jeu ?

Jesse Marsch a confirmé qu’il y aurait des changements dans son onze après l’affrontement contre les Pays-Bas. Si on lit entre les lignes, on peut supposer que Maxime Crépeau pourrait retrouver le filet après l’avoir cédé à un Dayne St. Clair imparfait, jeudi. Une bataille importante se dessine là.

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Le gardien québécois Maxime Crépeau, durant un match de la MLS plus tôt cette saison

Bombito a obtenu le départ en défense il y a deux jours, et n’a pas mal paru, du moins avant l’avalanche néerlandaise de la deuxième période. Ismaël Koné a aussi bien tenu son bout du bâton au milieu de terrain, en tant que numéro 8. Samuel Piette et Mathieu Choinière sont entrés en deuxième mi-temps alors que le match était déjà plié. Verra-t-on les deux représentants du CF Montréal sur le onze de Marsch dimanche ? Il serait risqué de modifier trop de repères en même temps, surtout devant un adversaire aussi dangereux, chez lui. Cela dit, l’heure est encore aux expérimentations pour l’entraîneur.

Alphonso Davies, capitaine et à gauche ?

« On va faire une rotation du capitaine », a confirmé Jesse Marsch, jeudi soir, à Rotterdam. Ainsi, après avoir porté le brassard, Alphonso Davies pourrait devoir le redonner, du moins temporairement. À ce chapitre, Mauro Biello, lorsqu’il était sélectionneur par intérim, avait préféré Stephen Eustáquio au meilleur joueur de l’histoire du Canada pour le match de barrage contre Trinité-et-Tobago, en mars dernier.

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Alphonso Davies, jeudi, au terme du match amical entre le Canada et les Pays-Bas

Eustáquio a été l’un des meilleurs joueurs canadiens face aux Pays-Bas, malgré les circonstances. Il serait le premier candidat, après Davies, pour le capitanat.

L’autre question touchant Phonzie concerne sa position sur le terrain. Le joyau canadien est reconnu comme l’un des meilleurs latéraux gauches au monde, poste qu’il occupe avec le Bayern Munich depuis son transfert des Whitecaps de Vancouver, en 2019. Sous John Herdman en rouge, Davies avait le luxe de jouer un peu partout à l’avant, délaissant sa vigie habituelle de club.

Marsch a – enfin – pris la décision de le repositionner en tant que piston gauche. Sa vitesse dans le couloir peut servir autant pour les percées offensives que pour les replis défensifs. Le style de jeu du coach américain, axé sur la pression haute sur le terrain et sur la rapidité d’exécution en transition, pourrait ainsi bénéficier à un Davies toujours prêt à faire la course sur son côté.

Un Davies qui, en plus, est au cœur de rumeurs l’envoyant lui aussi au Real Madrid cet été. Quelle meilleure vitrine que de tenter de briller devant un potentiel futur coéquipier ?