Elle s’appellera la Super Ligue du Nord (SLN). Et après Montréal, voici qu’Ottawa rejoint la composition originale maintenant complète de six équipes. Le soccer féminin professionnel, au Canada, est bel et bien là.

La Presse et d’autres médias ont révélé, mardi matin, que Montréal aura son équipe. Les cofondateurs Isabèle Chevalier et Jean-François Crevier, deux personnalités d’affaires québécoises, ont expliqué en détail leur projet, démontrant un enthousiasme palpable lors de leur entretien avec le représentant de votre journal, lundi midi, au centre-ville de Montréal.

En après-midi mardi, la ligue a dévoilé son nom et l’identité de la sixième ville qui en fera partie pour son année inaugurale.

Vancouver. Calgary. Toronto. Ottawa. Montréal. Halifax. Exit « Project 8 ». On parle maintenant d’un « nouveau phénomène nordique », avec une image de marque arborant les couleurs des aurores boréales, ainsi ancrée dans la nordicité.

On parle de créer un « big bang » dans l’industrie. La ligue dit « omettre délibérément » le mot « femmes » dans son appellation pour « déclarer fermement son ambition d’avoir une position égale à celle des autres ligues de sport professionnel ».

En plus des aurores boréales, « l’étoile Polaire à quatre pointes fait référence à la force, à la vision et à la présence inébranlable de la ligue », assure-t-on.

« Combler une lacune importante »

« Du néant naîtra une nouvelle ère », affirme également le circuit.

C’est qu’effectivement, la SLN vient combler un vide criant dans l’environnement sportif canadien. Les acteurs du soccer féminin répètent depuis des années que l’absence d’un circuit professionnel au pays aurait un jour fait en sorte que le talent mondial dépasse celui d’ici. Les Canadiennes ont quand même gagné l’or olympique en 2021. Christine Sinclair est encore à ce jour la plus grande buteuse de tous les temps, soccer masculin et féminin confondus. Le pays est considéré comme le troisième réservoir mondial de talent. Mais le sport se développe à vitesse grand V ailleurs sur le globe, et le risque que le Canada soit largué était bien réel.

Pour éviter que ce scénario se produise, Diana Matheson et ses partenaires ont pris les choses en main, mettant sur pied « Project 8 » en 2022.

« Après des années sans une ligue professionnelle de soccer féminin au pays, la Super Ligue du Nord et ses six clubs fondateurs combleront une lacune importante au Canada, explique Mme Matheson dans le communiqué officiel. Ils entraîneront des changements significatifs d’un océan à l’autre. […] Grâce à notre marque novatrice, nous accueillons toutes les personnes qui souhaitent prendre part à ce moment palpitant de l’histoire canadienne du sport. »

La SLN débutera en avril 2025, pour un calendrier de 25 matchs, suivi d’éliminatoires.

Les six clubs fondateurs sont aussi des propriétaires de la ligue. Les entreprises partenaires, soit Canadian Tire, DoorDash, la Banque CIBC et Air Canada, ont également participé à la mise sur pied du circuit.

« On a des commanditaires du milieu des affaires qui sont prêts à investir dans le sport féminin dès maintenant, nous disait Diana Matheson lundi. C’est un grand atout pour nous. On est en avance de 10 ans sur le reste du monde là-dessus. »

« Ce sont les investisseurs comme ces gens-là ainsi que les commanditaires qui font que ça peut se mettre en branle », ajoutait l’ancienne joueuse canadienne, en regardant vers les deux copropriétaires du club de Montréal, Isabèle Chevalier et Jean-François Crevier.

« Il n’y a pas d’autre avenue. C’est par eux que ça passe. »