Il y a toujours des visages qui font plus de bien à revoir que d’autres. Celui de Matías Cóccaro à l’entraînement du CF Montréal, mardi matin, en fait partie.

Bon, le retour au jeu de l’attaquant uruguayen ne se fera pas au cours des deux matchs de cette semaine. Il a encore une attelle à un genou et s’est entraîné à l’écart du groupe, mardi, échangeant des ballons avec Lassi Lappalainen en début de séance.

En revanche, on pourrait s’attendre à revoir le souriant moustachu après la pause internationale de deux semaines au début du mois. Si on est ambitieux, on pourrait cibler la date du 15 juin contre le Real Salt Lake. Mais peut-être que la semaine suivante constituerait une estimation plus réaliste.

« Matías a un niveau assez avancé, a indiqué Laurent Courtois avant l’entraînement, mardi. Il va rejoindre l’équipe rapidement. »

La blessure de Cóccaro, subie contre Cincinnati au stade Saputo le 14 avril dernier, a été suivie deux jours plus tard par celle de Josef Martínez, à l’entraînement. Et d’une séquence infernale de matchs au cours de laquelle le CFM n’a jamais trouvé le chemin de la victoire en neuf occasions, y compris l’élimination en Championnat canadien.

Les bonnes nouvelles, aussi ténues soient-elles, le Bleu-blanc-noir va les prendre.

En voulez-vous d’autres ? Kwadwo Mahala Opoku, absent depuis le deuxième match de la saison contre Dallas, s’entraîne maintenant avec ses coéquipiers. Martínez est de retour à Montréal après avoir passé du temps de rééducation avec sa famille à Miami. On ne l’a pas vu sur la pelouse du centre d’entraînement mardi, toutefois, mais il a confirmé dans une publication Instagram avoir repris l'entraînement sur le terrain.

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Kwadwo Mahala Opoku

« Mahala est avec nous, mais on évite de le mettre trop dans les duels pour l’instant, a souligné Courtois. Josef travaille dur, mais on doit être vigilants sur sa capacité à être intégré dans les contacts trop vite. »

Raheem Edwards et Nathan Saliba sont quant à eux prêts à jouer dès ce mercredi contre D.C. United, indique l’entraîneur. Tranquillement pas vite, donc, l’infirmerie renvoie ses patients sur le terrain.

« On gère ceux qui sont là, soumet l’entraîneur. Et ceux qui sont là ont un devoir pour nous-mêmes […] d’être plus efficaces. Il y a des absents, mais ce sont ceux sur le terrain qu’on voit. »

« Je le prends comme une leçon »

En l’absence de ces armes offensives – et d’un autre blessé en Mason Toye, que l’on peut difficilement qualifier « d’arme » –, la tâche de marquer des buts est revenue principalement à Jules-Anthony Vilsaint et à Sunusi Ibrahim. Avec un succès mitigé.

Leur manque de finition dans le dernier tiers a été particulièrement exposé, samedi dernier, face à un Nashville très prenable.

Vilsaint, en l’occurrence, s’est autoflagellé mardi en parlant de l’une de ses occasions face aux visiteurs du Tennessee. À la 51e minute, l’attaquant québécois a pris un tir lui-même, hors cadre, alors qu’il avait un Mathieu Choinière en meilleure position juste à sa gauche, en entrée de surface.

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Jules-Anthony Vilsaint (à droite)

« J’ai toujours dit que je suis un gars qui n’est pas égoïste, mais je vais avouer que dans ce moment-là, je l’ai été, s’est désolé Vilsaint. Je sais que je devais faire la passe à Mathieu. Ce moment, je le prends personnel.

« Avec les moments difficiles, on essaie tous de step up, dit-il. On n’est pas parfaits, on fait des erreurs, c’est avec l’expérience et les minutes qu’on va apprendre. Je le prends comme une leçon. »

Courtois s’est présenté devant les journalistes quelques instants après Vilsaint. Mis au courant de l’autocritique de son attaquant, le technicien a dit que « ce n’est pas une histoire de prendre le blâme ».

« C’est comment je fais les ajustements pour que la prochaine fois, j’arrive à exécuter, illustre-t-il, se mettant dans la peau de l’un de ses hommes. Je ne veux pas que les joueurs se flagellent eux-mêmes. La prochaine fois, tous ensemble, on arrive à reconnaître quand c’est le moment de prendre ses responsabilités et de ne pas se cacher. »

Le « défi » Benteke

La défaite de 1-0 au match aller contre D.C. United le 30 mars avait en quelque sorte été le point de départ de la perte de confiance montréalaise. Il y avait bien sûr eu l’effondrement à Chicago deux semaines plus tôt. Il y a ensuite eu la victoire contre Cincinnati, lors du premier match à domicile. Mais c’est contre l’équipe de Washington que l’on a vu les premières vraies faiblesses de l’équipe de Courtois.

Parce que D.C., sous l’entraîneur-chef Troy Lesesne, fait un pressing tellement intense qu’il suffoque ses adversaires jusque dans leur propre zone. Et avec Christian Benteke en pointe, impérial dans les duels aériens, les remparts montréalais n’auront pas droit à l’erreur.

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Christian Benteke (20)

Courtois dit ne pas vouloir faire de « fixation » sur l’attaquant belge.

« C’est de discerner quand est-ce que ça vaut le coup d’aller à la lutte, et quand est-ce que c’est trop tard et vaut mieux anticiper les courses de seconde ligne, analyse l’entraîneur. Ça va être le défi. C’est un excellent joueur aussi. »

Bryce Duke a lui aussi fait état de la difficulté de rivaliser avec Benteke, « le gars qui gagne probablement le plus de ballons de la tête de la ligue ».

Vérification faite : Duke a raison, et pas qu’un peu. Selon FBref, Benteke a gagné 163 duels aériens cette saison. Ce qui en fait le meilleur de la ligue à ce chapitre, et de loin. Son plus proche poursuivant, Kevin Long, du Toronto FC, n’en a gagné que 55.

Défendre contre le Belge : voilà une belle occasion de démontrer que les joueurs du CF Montréal ont retrouvé l’engagement et la grinta qui leur ont fait défaut.