(Bromont) On se serait cru à l’émission Perfecto. Remplacez les studios de MusiquePlus par un terrain de golf, remplacez Stéphane Leduc par André Tourigny, et nous voici en pleine chronique de mode.

Le sujet : les nouvelles couleurs de l’équipe de l’Utah, dévoilées quatre jours plus tôt. Tourigny avait toutefois eu droit à un avant-goût ; lors de son passage à Salt Lake City, au début de juin, on lui a remis quelques morceaux de vêtements, dont le polo qu’il arborait fièrement lundi au tournoi de golf caritatif organisé par la Fondation l’Originale.

Tourigny a-t-il donc su à l’avance quelles seraient les couleurs ? « Je l’ai deviné, je me suis dit : bon, ça va être nos couleurs ! », concède l’entraîneur-chef des défunts Coyotes de l’Arizona.

« J’aime ça, et j’aime le fait que c’est réfléchi. Le blanc, c’est pour le Grand Lac Salé. Le noir, c’est pour la roche des montagnes », énumère-t-il.

Le bleu montagne, lui, représente « la beauté naturelle de l’État », lisait-on dans le communiqué de l’équipe.

IMAGE FOURNIE PAR L’UTAH HOCKEY CLUB

Ce rendu fourni par le club de hockey de l’Utah montre les uniformes de la nouvelle équipe de la LNH.

Le dévoilement a eu lieu jeudi dernier, le 13 juin, et a coïncidé avec la conclusion de la transaction permettant à Smith Entertainment Group de devenir officiellement propriétaire de cette franchise jadis mal-aimée. Ce fut une autre occasion pour le propriétaire, Ryan Smith, de poursuivre son opération charme.

« Quand la vente a été finalisée et avant le dévoilement des couleurs, il a fait un Zoom avec tout le staff, tout le monde. Il voulait qu’on soit les premiers à le voir. Pendant que j’étais au Championnat du monde [en mai], il me textait pour me montrer les installations. Chris Armstrong [nommé mardi président des opérations hockey] me textait aussi, pour qu’on connaisse les plans. Ils sont très humains. Ils sont extraordinaires. »

Reste maintenant à trouver un nom à ce club. Le sondage demandant aux partisans leur préférence se poursuit jusqu’au 20 juin, et six noms sont proposés : le Venom, le Blizzard, le Yeti, le Mammoth, les Outlaws et l’Utah HC. Notre suggestion de l’Utah Providence n’a malheureusement pas été retenue.

La fin d’une saga

En attendant, Tourigny a profité des dernières semaines pour clore le chapitre Arizona de sa carrière. Après le Championnat du monde, où il a mené le Canada au 4rang, il est rentré dans la région de Phoenix pour vider son appartement, et s’est ensuite trouvé un logis à Salt Lake City.

La transition n’est toutefois pas aussi simple pour tous.

« Une transaction, ça fait partie du métier, a-t-il rappelé. Mais pour le reste, pour tes gars d’équipement, de haute performance, il y a un gros côté humain. Des gars sont séparés, leurs enfants restent en Arizona. D’autres, s’ils viennent en Utah, ça implique que leur femme quitte son emploi. C’est différent d’une transaction. Quand tu es échangé, tu arrives seul dans un nouveau groupe. Là, tout le monde déménage, on a des repères, des amis. »

Tout le monde s’est serré les coudes et c’est très positif. On est entre bonnes mains.

André Tourigny

À cet effet, on peut se demander si l’épisode servira à solidifier l’ascendant de Tourigny sur son groupe. En fin de saison, le bruit courait que l’entraîneur-chef s’était vivement battu afin d’obtenir des clarifications pour ses joueurs et son personnel, au moment où plusieurs informations fuitaient via les informateurs habituels.

« Il y a des choses dans la vie que tu essaies d’oublier ! », répond-il, pour esquiver la question.

« Mais c’est important de se tenir. On ne savait pas ce qui se passait. Et il faut comprendre que les gens en place ne pouvaient pas parler. Autant notre DG, notre proprio, les futurs proprios, la ligue. Tu ne peux pas parler publiquement. On l’a compris et c’était important de se tenir. Il y avait des situations humaines et c’est là-dedans que tu reconnais ceux qui seront là quand ça sera difficile. »

Coïncidence ou pas, les Coyotes ont conclu le calendrier avec cinq victoires à leurs sept derniers matchs, dont trois face aux Oilers d’Edmonton et aux Canucks de Vancouver, deux clubs qui se battaient pour la 1re place de la division Pacifique.

Le secondaire avant l’université…

L’Utah détient le 6choix du prochain repêchage, tout de suite après le Canadien. L’équipe parlera donc dans le top 10 pour la quatrième année de suite ; elle a réclamé Dylan Guenther au 9rang en 2021, Logan Cooley au 3rang en 2022 et Dmitry Simashev au 6rang l’an passé. Aucun de ces trois n’a joué dans la LNH lors de la saison suivant son repêchage, et Tourigny ne s’attend pas à ce que le futur heureux élu soit au Delta Center en octobre prochain. « On n’en a pas parlé, mais je ne pense pas que ce soit bon. Je ne suis pas du genre à penser que parce que tu vas être docteur, tu dois commencer l’université à 12 ans. Fais ton secondaire et, quand tu seras rendu là, tu iras à l’université. La LNH est la meilleure ligue au monde. Si le joueur est prêt, il est prêt. Mais tu vas peaker entre 24 et 29 ans. Ce n’est pas un sprint, c’est un marathon. »