Mauvaise conduite Vos premiers souvenirs de la section des Sports de La Presse

Un de mes plus vieux souvenirs du cahier des Sports de La Presse remonte à la Coupe du monde de soccer de 1974 en Allemagne de l’Ouest (RFA). Pierre Foglia était votre représentant. J’adorais ses comptes rendus par lesquels il nous décrivait les à-côtés de cette Coupe et son ambiance, en soulignant des faits divers plutôt que de se limiter à décrire les matchs auxquels il assistait. Plusieurs lecteurs se sont plaints de ses analyses à caractère sociologique. Alors, en réplique, Foglia a rédigé un compte rendu à la façon d’un journaliste de L’Équipe. J’en ai tellement rigolé que j’ai envoyé un mot au journal qui fut publié. Je rendais hommage à l’approche de votre journaliste, et j’en ai profité pour faire une recommandation : l’envoyer couvrir le Tour de France. On sait que ma suggestion a été « prise en compte » au début des années 1980 pour le plus grand plaisir de vos lecteurs.

Les chroniques de la chaise berçante qui étaient publiées le lundi, journée tranquille côté nouvelles, vers le milieu des années 1970. Si ma mémoire est fidèle, les Duguay, Foglia, Tremblay, Ladouceur, Blanchard et autres se relayaient à cette tâche. Teintées d’humour, ces chroniques me laissent de bons souvenirs des sports de La Presse avant le format tabloïd.

Mon premier souvenir du cahier des Sports est en 1993, j’avais 9 ans, mon père lisait La Presse tous les matins avec son café pendant que je regardais les « bonhommes » à la télévision. Après avoir lu son journal, il le laissait toujours sur le coin de la table de la cuisine, comme s’il se disait : “Un jour, il va lui aussi attraper la piqûre de ce journal…” Un matin d’avril, la page frontispice du cahier des Sports me fait de l’œil avec ses dessins des résumés des matchs des séries éliminatoires de 1993, en caricature, de Guy Carbonneau à Jacques Demers. C’est le début d’une longue histoire d’amour avec ce cahier des Sports. J’ai commencé à lire les articles et j’adorais regarder le tableau de la Coupe Stanley avec les résultats de chaque série, ce qu’il y a encore aujourd’hui, et je suis fort heureux de continuer à le regarder.

Étant un lecteur depuis les années 1970 et plus tard l’aide-camelot de mes deux enfants, j’ai eu le privilège d’en lire beaucoup. Mais j’adorais les lettres que s’écrivaient Ronald King et Michel Blanchard. C’était délicieux. Bravo à toute l’équipe, car je retrouve encore aujourd’hui ce même plaisir.

Je me souviens encore des premières séries du Canadien que j’ai suivies. En 2004, La Presse proposait de découper les pages du cahier des sports afin de créer une poupée vaudou d’un joueur de l’équipe qu’affrontait le CH. Ça avait fonctionné comme un charme contre Joe Thornton, qui avait été entièrement blanchi en première ronde lors de l’affrontement contre les Bruins de Boston, mais pas mal moins bien avec Nikolai Khabibulin, alors que le Lightning de Tampa Bay avait balayé la série en quatre matchs, en route vers la Coupe Stanley.

Je ne me rappelle pas les premiers articles que j’ai feuilletés dans le cahier des Sports, mais je peux vous dire que vous m’êtes d’un grand secours. J’enseigne le français dans une école de sportifs et, pour montrer que les figures de style et autres procédés ne sont pas des “bibittes rares et inutiles”, je puise abondamment dans vos articles. Vous vous surpassez de jour en jour pour mon plus grand bonheur. Je peux ainsi démontrer à mes élèves que, peu importe le sujet, bien écrire est gage de succès.

Le Tour de France raconté par Foglia, ça élevait le sport à un autre niveau.

À mon âge, les souvenirs de mes premières lectures des sports de La Presse sont trop lointains. Je me souviens cependant qu’étant plus jeune, j’ai eu le plaisir de découvrir des journalistes comme Gilles Blanchard, Robert Duguay, Ronald King et plusieurs autres. Sans oublier Pierre Foglia et ses formidables couvertures du Tour de France. Je les appréciais pour leur professionnalisme, leur originalité et leur sens de l’humour. C’est pour les mêmes raisons que j’apprécie toujours votre équipe aujourd’hui, particulièrement le très honorable Guyôme LeFrank (de son nom de vedette). Pour sa légèreté, son sens de l’humour et sa grande générosité pour vos lecteurs. Alors félicitations à toute l’équipe des Sports de La Presse, d’aujourd’hui et d’antan. Merci d’avoir agrémenté mes journées depuis ma tendre jeunesse et de continuer à le faire. Avec des rubriques qui impliquent la participation de vos lecteurs, comme Le Club et Mauvaise conduite, c’est encore plus agréable de vous lire. Alors, lâchez pas, les gars (et la fille) !