La place de Pierre-Luc Poulin, Laurent Lavigne, Nicholas Matveev et Simon McTavish sera confirmée lundi dans le K4 500 m canadien qui sera aux Jeux olympiques de Paris le mois prochain. Samedi, le quatuor a remporté la deuxième course du deux de trois de cette épreuve aux sélections olympiques de l’équipe canadienne, présentées au bassin olympique de l’Île Notre-Dame.

Contrairement à leur habitude, les gagnants ne sont pas allés faire un long retour au calme afin de récupérer de leur effort au terme de la course. Ils se sont rendus au quai pour la pesée de l’embarcation et ensuite, ils ont immédiatement sauté dans les bras de leurs proches. Laurent Lavigne a mis un peu plus de temps avant d’aller retrouver sa famille, car ses coéquipiers l’ont poussé à l’eau, question qu’il vive l’expression « baptême olympique » au sens propre comme au figuré.

Le quatuor qui représente le pays sur la scène internationale a signé une victoire sans équivoque grâce à un temps de 1 min 24,751 s devant ses adversaires qui ont parcouru la distance en 1 min 28,435 s.

L’équipage adverse était différent de celui de la veille. Vincent Jourdenais et Brian Malfesi étaient de retour, alors que Alexander Hoferek et Jacob Steele ont cédé leur place à Mathieu Gilbert et Nathan Koné, tous deux du Club de Trois-Rivières.

« Ça fait tellement du bien ! C’est un rêve qui devient enfin une réalité. Il y a eu tellement d’efforts là-dedans, alors c’est fait ! » a reconnu Laurent Lavigne tout de suite après sa course. « Je ne suis pas encore au bout du chemin et il reste à courser là-bas [à Paris], mais ça fait vraiment du bien. Je suis accompagné de trois coéquipiers qui sont déjà des Olympiens donc je me considère chanceux de côtoyer des athlètes qui ont autant d’expérience. »

Pierre-Luc Poulin vivra ses deuxièmes Jeux après ceux de Tokyo où il avait pris le dixième rang au K4 500 m.

« Je pense qu’il y a de l’expérience qui est entrée en bout de compte depuis le dernier cycle olympique. Avant Tokyo, j’ai eu une blessure de dernière minute que j’ai dû gérer. Ce cycle-ci, c’était plus de garder la haute performance, savoir ce que nous pouvons faire et le mettre en place. On s’aligne là-dessus pour Paris et je pense que ça va bien aller », a avancé l’athlète de 28 ans.

Cet été, les quatre qualifiés auront aussi la possibilité de participer à des courses de K1 et de K2. Lavigne avance qu’il aimerait prendre part au K2 500 m en compagnie de Nicholas Matveev.

« C’est avec lui que j’ai gagné les premiers Essais nationaux. Nous savons que nous sommes capables de faire une bonne course », a expliqué le Québécois, ajoutant que le K4 visera une place en finale (huit premiers) et possiblement un top 5, s’il est plus ambitieux.

Pierre-Luc Poulin croit que son jeune coéquipier pourra apporter un vent de fraîcheur dans le bateau.

« C’est du donnant-donnant. Nous, on peut l’aider à le guider dans l’expérience olympique avec ce que l’on connaît et lui, il peut nous amener un peu de naïveté et de nouveauté afin de garder cette effervescence olympique afin qu’on n’entre pas trop dans le spécifique et dans la performance. Il faut profiter de l’expérience tout en pensant à la performance. C’est un tout et c’est comme ça que notre équipe va avancer. »

Le Comité olympique canadien annoncera officiellement l’équipe olympique de canoë-kayak de vitesse lundi. Sophia Jensen (C1 200 m) sera l’autre représentante du Québec qui sera confirmée dans les rangs canadiens.

Une ambiance unique

Les enjeux ont beau être de niveau olympique et le point culminant d’années et de milliers d’heures de préparation, l’ambiance qui règne autour du bassin détonne de bien des sports. Oui, la compétition est présente sur l’eau, mais pour le reste, le caractère bon enfant et détendu dans lequel l’évènement baigne est étonnant.

Les tentes de clubs provenant de partout au Canada sont dressées près de la ligne d’arrivée, ce qui donne à l’endroit une ambiance de camping sympathique, sans barbecue ni feu de camp.

Les athlètes sont nombreux à s’échauffer à la course, avec des Crocs aux pieds pour les plus jeunes et des sandales Birkenstock pour les plus vieux. Sur les rives du bassin, les entraîneurs suivent les épreuves sur des vélos souvent déglingués, tandis que les jeunes athlètes arpentent le site en trottinette ou en planche à roulettes.

Deux ou trois ponchos et chandails tie-dye détonnent entre les camisoles et les kangourous des clubs. Certains participants préfèrent piquer un somme pour tuer le temps entre deux courses ou font du yoga, sous la tente de leur club ou en compagnie de leurs proches. D’autres vont fureter du côté des exposants qui ne vendent pas que des vêtements à l’effigie de la fédération nationale, mais aussi des colliers et des bracelets.

Des bijoux probablement moins flamboyants que ceux de la foule présente à la course automobile présentée au même endroit deux semaines plus tôt, mais une ambiance sûrement plus authentique.