Le portrait de l’équipe de canoë-kayak de vitesse qui représentera le Canada aux Jeux olympiques de Paris a commencé à se préciser, vendredi, au premier jour des sélections olympiques nationales qui sont disputées au bassin olympique de l’Île Notre-Dame, à Montréal

Les favoris au K-4500 m, Pierre-Luc Poulin, Laurent Lavigne, Nicholas Matveev et Simon McTavish, ont aisément remporté la première manche en un temps de 1 min 22, 148 s de ce deux de trois avec un bateau d’avance contre l’équipage de Vincent Jourdenais, Alexander  Hoferek, Brian Malfesi, Jacob Steele (1 min 25, 401 s).

L’équipage qui représente habituellement le Canada en Coupe du monde a maintenant un pied dans la porte qui ouvre sur Paris. Rappelons que le Canada a déjà sa place assurée dans cette épreuve, mais que les membres de son équipage restent à confirmer cette fin de semaine.

Les deux Québécois membres de l’équipage gagnant étaient satisfaits après leur course tout en contenant leur joie. Une autre victoire samedi devrait logiquement leur garantir leur place dans l’équipe canadienne qui sera officiellement nommée par le Comité olympique canadien lundi prochain.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Laurent Lavigne

Posé et perfectionniste comme à son habitude, Poulin a qualifié la course de « bonne », sans toutefois être parfaite.

« Il reste encore de petites choses à travailler et nous avons encore cinq semaines pour y arriver. »

L’athlète de Lac-Beauport était resté un peu sur son appétit après la Coupe du monde de Szeged (Hongrie), à la mi-mai, après que ses coéquipiers et lui aient terminé neuvièmes de la finale A. « Nous avions laissé plus de terrain aux équipes européennes dans les 150 premiers mètres. C’est ce que nous avons travaillé à l’entraînement. »

Vendredi, près des hangars à bateaux, on parlait de formalité pour le K-4 qui mène la qualification olympique. Les principaux intéressés n’ont toutefois pas prononcé le mot, même si on devinait qu’ils se sentaient convaincus d’être en mesure de fermer les livres samedi.

Poulin, Lavigne, Matveev et McTavish étaient tous vêtus de la même façon dans le bateau : lunettes soleil et casquettes vissées à l’envers sur la tête, ce qui faisaient en sorte qu’ils dégageaient encore plus une image de cohésion et de synchronisme. Un choix qui n’a pas été laissé au hasard comme l’a expliqué Lavigne.

« On se texte la veille pour savoir comment on va s’habiller. Ça nous donne en sentiment d’unité », avance celui qui vise une première participation olympique, contrairement à ses trois coéquipiers qui étaient tous du K-4 aux Jeux de Tokyo.

Alix Plomteux ne sera pas à Paris

Au C-1, 1000 m, Alix Plomteux avait encore espoir de se qualifier dans l’équipe olympique. Tirant de l’arrière 1-0 contre Connor Fitzpatrick qui l’avait devancé de 2,2 secondes aux premières sélections nationales présentées en avril, en Californie, il avait dû se rabattre sur cette épreuve après que Craig Spence et lui ont raté leur billet au C-2500 m aux qualifications olympique continentales. Vendredi, Fitzpatrick a assuré sa place dans la capitale parisienne grâce à son chrono de 4 min 00, 592 s pour devancer le Québécois (4 min 2, 587 s).

« C’est sûr que c’était le plan B (le C-1, 1000 m) et ç’a été un peu une préparation de dernière minute. J’ai quand même passé du très bon temps à m’entraîner au lac Beauport avec mes coéquipiers et mon coach. La préparation a bien été, je n’aurais rien changé et je suis très fier de ce que j’ai fait. Ça n’a pas donné les résultats que j’espérais, mais je suis quand même très content de ma préparation. »

Ce cycle olympique étant maintenant terminé pour lui, l’athlète de 23 ans était enthousiaste à l’idée de donner un coup d’accélérateur dans ses études en kinésiologie. Quitter la demeure familiale pour aller en appartement et aller voir des concerts au Festival d’été de Québec font aussi partie de ses plans à court terme avant de reprendre le collier en vue des Jeux de Los Angeles en 2028.

« C’est ça le sport compétitif et des fois, il faut accepter les deuxièmes places. […] C’est sûr que ce n’est pas facile. Les Jeux olympiques, ce n’est pas tout et je suis bien plus que ça et j’ai d’autres projets. »