(Portland) Les milliers de pages de documents du ministère de la Sécurité publique du Maine publiés vendredi comprennent des descriptions détaillées du chaos et du carnage entourant la fusillade la plus meurtrière de l’État.

Les policiers sont arrivés sur les deux lieux où s’est déroulée la fusillade, à Lewiston, en octobre 2023, sans savoir si le tireur était toujours là. Des victimes vivantes et mortes gisaient sur le sol. Un policier raconte que des survivants désespérés criaient à l’aide alors qu’il devait chercher le tireur.

« Ils nous saisissent les jambes et tentent de nous arrêter et nous ne pouvons pas les aider, a écrit le policier de Lewiston, Keith Caoueutte. Nous devons passer et continuer à chercher et espérer qu’ils seront vivants à notre retour. »

Le premier réflexe d’un autre policier a été de penser qu’un acte de terrorisme avait été commis. Une impression renforcée par la forte présence policière et les feux bleus clignotants. « J’avais vraiment l’impression que nous étions en guerre », a écrit le lieutenant Auburn Steven Gosselin.

PHOTO MATT ROURKE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Une partie de l’important déploiement policier lors de la fusillade de 2023 à Lewiston.

Leurs descriptions des scènes à une salle de quilles et dans un bar où 18  personnes ont été tuées et 13  autres blessées sont incluses dans plus de 3000 pages de documents publiés vendredi par le ministère de la Sécurité publique du Maine, aux États-Unis, en réponse aux demandes d’accès à l’information d’Associated Press et d’autres organismes de presse.

Les journalistes d’AP avaient examiné plus d’un tiers des pages avant que le site Web contenant les documents ne tombe en panne vendredi après-midi. Les responsables de l’État ont déclaré que les documents seraient à nouveau disponibles lundi.

Parmi les détails inclus dans le rapport figuraient les mots d’une note laissée par le tireur, un réserviste de l’armée de 40 ans, Robert Card, qui a écrit qu’il voulait juste « qu’on le laisse tranquille », a indiqué le « Portland Press Herald ». La note contenait également le mot de passe de son téléphone et les mots de passe nécessaires pour accéder à ses différents comptes.

La famille du tireur et ses camarades réservistes de l’armée ont rapporté qu’il souffrait d’une dépression nerveuse dans les mois qui ont précédé la fusillade du 25 octobre 2023.

Le corps de Robert Card a été retrouvé deux jours après la fusillade à l’arrière d’un semi-remorque sur la propriété de son ancien employeur, à proximité de Lisbon. L’autopsie a conclu qu’il s’était suicidé.

Après la fusillade, le corps législatif a adopté de nouvelles lois sur les armes à feu pour le Maine et a élargi le financement des soins de santé mentale d’urgence.