Traduite dans une vingtaine de langues, Virginie Grimaldi figure parmi les romanciers les plus lus en France, au côté de grands noms comme Guillaume Musso, Joël Dicker, Mélissa Da Costa ou encore Marc Levy. Ses romans sans prétention, toujours drôles et sincères, en font depuis quelques années des lectures idéales quand on cherche des livres un peu plus légers pour se distraire par une belle journée d’été.

Ce tout nouveau titre – le 10e pour adultes (puisqu’elle écrit aussi pour les enfants) – tourne autour de deux personnages. Elsa, mère séparée d’un garçon de 15 ans, travaille comme conseillère dans une entreprise de pompes funèbres. Quand elle perd elle-même son père, elle n’arrive pas à faire son deuil et finit par aller consulter.

C’est dans la salle d’attente de son psychiatre qu’elle rencontre Vincent, qui arrive toujours trop d’avance à ses rendez-vous parce qu’il doit prendre le train de Bordeaux pour se rendre à ce petit cabinet de province. Vincent est un romancier à succès, père également séparé de deux filles, qui gâche toutes ses relations. Il croit qu’il a tout pour être heureux, mais il se sent vide et mal dans sa peau.

On est loin ici du genre d’histoires où c’est le coup de foudre entre les deux personnages qui s’aiment dès le premier regard et qui finissent par vivre heureux pour le restant de leurs jours. Leurs premiers échanges sont tendus, car ni l’un ni l’autre n’est prêt à s’investir émotionnellement – ne serait-ce que pour une simple conversation avec un inconnu. Il faudra même du temps pour qu’il se passe quoi que ce soit dans l’histoire, ce qui explique le fait qu’on avance assez lentement dans la première moitié du roman.

Si l’on n’a pas éprouvé autant d’émotions en lisant ce livre que dans le précédent de l’autrice, Une belle vie, paru l’an dernier (qui racontait la relation émouvante entre deux sœurs et leur amour pour leur grand-mère), on ne boude pas son plaisir pour autant dans celui-ci puisqu’on s’amuse allègrement des échanges désopilants entre les personnages. Leurs réflexions, lorsqu’ils se confient à leur psychiatre sur leurs angoisses, leurs insécurités et leur culpabilité, visent juste, elles aussi, puisque Virginie Grimaldi réussit à mettre les bons mots sur des sentiments assez complexes. On se gardera cependant de juger l’ampleur du deuil d’Elsa, qui semble prendre par moments des proportions démesurées. Malgré tout, il reste que Virginie Grimaldi n’écrit pas des romans à l’eau de rose. Et c’est sûrement parce qu’elle sait construire des intrigues sentimentales avec une certaine profondeur qu’elle rencontre autant de succès depuis ses débuts.

Plus grand que le ciel

Plus grand que le ciel

Édito

334 pages

6/10