(Ottawa) Pierre Poilievre est le seul chef fédéral dont l’équipe n’a pas précisé s’il assisterait à des célébrations de la Fierté cet été.

Des responsables du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, du chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, du chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, et de la cheffe du Parti vert, Elizabeth May, ont tous confirmé qu’ils assisteraient à divers évènements de la Fierté.

Le cabinet du chef néo-démocrate a confirmé que Jagmeet Singh participerait au défilé de la Fierté en fin de semaine à Toronto, une tradition qui remonte à l’époque où il était député provincial. Il devrait également participer au défilé de la Fierté à Montréal en août.

Le cabinet du chef conservateur rappelle seulement que Melissa Lantsman, la cheffe adjointe, a assisté à une cérémonie de lever du drapeau de la Fierté sur la colline du Parlement plus tôt ce mois-ci à Ottawa.

Jordan Ames-Sinclair, un militant bispirituel, a déclaré lors de cette cérémonie du 3 juin que les gens devraient faire attention aux personnes présentes.

« Je crois qu’il est intéressant de noter qui n’est pas ici », a déclaré Jordan Ames-Sinclair.

M. Poilievre n’a pas participé publiquement à des activités du « mois de la Fierté » en juin lors de ses voyages à travers le pays pour rencontrer des groupes communautaires lors de la fête nationale du Québec, du Mois du patrimoine italien ou du Festival de musique chrétienne de Toronto.

Les groupes LGBTQ de toute l’Amérique du Nord célèbrent en juin le « mois de la fierté », bien que des festivals et des défilés aient lieu tout au long de l’été dans différentes villes canadiennes.

Le mois de la fierté est célébré chaque année en juin, coïncidant avec l’anniversaire des émeutes de Stonewall à New York en 1969, qui ont éclaté à la suite de descentes de police dans un club gai. L’objectif primordial est d’atteindre l’égalité pour la communauté LGBTQ+, tout en élevant la voix et la culture de ses membres.

Les crimes haineux en hausse

Helen Kennedy, cheffe de la direction d’Egale Canada, a déclaré que depuis la pandémie de COVID-19, il y a eu une augmentation substantielle des crimes haineux ciblant les personnes en raison de leur orientation sexuelle.

Un rapport de Statistique Canada publié cette année a fait état de 491 crimes haineux ciblant une orientation sexuelle en 2022, soit une augmentation de 12 % par rapport au précédent sommet enregistré en 2021.

Le ciblage de la race et de l’orientation sexuelle est également à l’origine de l’essentiel de l’augmentation globale des crimes haineux observée en 2022, selon le rapport.

« Quand il y a un tel niveau de haine et de violence contre un groupe marginalisé, je pense qu’il est vraiment important d’envoyer un message clair selon lequel certains politiciens ne le toléreront pas, a déclaré Mme Kennedy. Qu’il y a certains politiciens qui se tiendront à côté –  et avec – et promouvront ce que signifie une véritable inclusion. »

Le Canada n’a pas été à l’abri du débat croissant, notamment sur les toilettes que les gens devraient être autorisés à utiliser et sur la question de savoir si les enfants peuvent décider, sans l’avis de leurs parents, de changer leur nom ou le pronom auquel ils s’identifient.

Les sondages suggèrent que les Canadiens sont divisés sur la question, et certaines manifestations ont donné lieu à des affrontements houleux.

« Les gens se sentent encouragés à s’exprimer plus violemment contre certaines de ces questions », a rappelé Mme Kennedy.

« Je pense qu’il y a beaucoup de désinformation, je pense que les communautés queer, en particulier la communauté trans, sont devenues des boucs émissaires pour des intérêts politiques et des gains politiques. »