Un homme dépose une demande d'action collective contre l’Hôpital général juif pour des abus sexuels qu'il aurait subis au début des années 1980. D’autres victimes potentielles sont invitées à se joindre à la procédure.

La demande d’action collective à l’encontre du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, dont relève l’Hôpital général juif, a été déposée jeudi dernier auprès de la Cour supérieure du Québec. La victime alléguée y est identifiée par les initiales C. K.

C. K. était un enfant de 6 ans au moment des faits. Après son admission au département de pédopsychiatrie, il aurait subi à de nombreuses reprises des abus sexuels alors qu’il y était hospitalisé pendant près de deux ans.

Les agressions auraient été commises par deux anciens travailleurs sociaux employés par l’hôpital, Gino Londei et Steve Trowbridge. C. K. aurait été agressé par ces deux individus dans une « salle de retrait » où il était isolé en guise de punition. Trowbridge lui aurait également demandé de lui caresser les parties génitales en échange de jouets.

Selon l’avocate de C. K., MJessica Lelièvre, il est possible que les deux employés soient morts depuis les faits allégués.

La demande d’action collective invoque ainsi la « responsabilité du commettant » de l’hôpital, c’est-à-dire sa responsabilité à l’égard des préposés qu’il emploie.

S’il est prouvé que l’établissement était au courant ou aurait dû savoir que de telles agressions étaient commises, la responsabilité personnelle de l’hôpital pourrait aussi être invoquée.

Selon C. K., les abus sexuels qu’il aurait subis auraient laissé en lui de « profondes conséquences » telles que des symptômes de choc post-traumatique, de l’anxiété et de l’alcoolisme.

Il réclame ainsi des dommages non pécuniaires de 250 000 $. Il demande également des dommages pécuniaires et des dommages punitifs dont le montant sera à déterminer pour chaque victime.

Un appel à d’autres victimes potentielles

Bien qu’aucune preuve ne permette pour le moment de savoir si les deux hommes auraient fait d’autres victimes, la procédure déposée explique qu’ils ont tous deux travaillé plusieurs années au département de pédopsychiatrie. Leurs fonctions leur auraient ainsi conféré « une autorité et un important pouvoir sur plusieurs cohortes d’enfants très vulnérables ».

Dans sa demande, C. K. affirme avoir vu les deux individus amener à plusieurs reprises d’autres enfants dans la « salle de retrait ».

C’est pourquoi MLelièvre invite toute personne qui aurait été victime de Gino Londei et Steve Trowbridge à lui écrire ou à remplir le formulaire sur le site1 du cabinet d’avocats Trudel Johnston & Lespérance.

« On est là pour eux et pour les entendre, ce n’est pas des situations faciles et ça prend énormément de courage pour que les gens aillent de l’avant, explique MLelièvre. Je suis convaincue qu’il y aura plusieurs membres à notre action collective. »

De son côté, le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal explique ne pas vouloir « commenter une affaire qui est actuellement devant les tribunaux ».

1. Consultez le site du cabinet d’avocats