(Winnipeg) Un chauffeur d’autobus qui s’est retrouvé sur la trajectoire d’un semi-remorque dans l’ouest du Manitoba l’année dernière était manifestement responsable de l’accident qui a tué 17 personnes, mais il ne fera pas l’objet d’accusations, ont annoncé les autorités mercredi.

« Il s’agit d’une collision très tragique, qui s’est produite en raison d’un choix fait par le chauffeur de l’autobus. Cependant, nous ne pouvons pas prouver que ce choix ce jour-là était le résultat de quoi que ce soit de criminel », a déclaré le surintendant de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Rob Lasson.

Le surintendant Lasson, accompagné d’autres policiers et d’un procureur de la Couronne, a exposé les résultats d’une enquête d’un an sur l’accident survenu sur un tronçon de la route transcanadienne près de Carberry, à environ 160 kilomètres à l’ouest de Winnipeg.

Le minibus, qui transportait 24 personnes âgées de Dauphin vers un casino, roulait vers le sud sur l’autoroute 5 et approchait de sa destination le 15 juin 2023, lorsqu’il est arrivé à une intersection avec la Transcanadienne.

Les véhicules circulent librement sur la Transcanadienne tandis que ceux qui roulent sur l’autoroute 5 sont accueillis à l’intersection par un panneau d’arrêt. Ils doivent ensuite se diriger vers un terre-plein central, où se trouve un panneau « Cédez le passage » avant de pouvoir aller plus loin. Le temps au moment de l’accident était dégagé.

L’autobus s’est arrêté, s’est rendu jusqu’au terre-plein central puis a franchi le panneau « Cédez le passage », même si un camion, se dirigeant vers l’est sur la Transcanadienne, était proche et avait la priorité, a expliqué le procureur de la Couronne Chris Vanderhooft.

« Le chauffeur de l’autobus n’a pas semblé voir le semi-remorque arriver », a souligné M. Vanderhooft.

Les angles morts de l’autobus, que la compagnie du chauffeur exploitait depuis environ un mois, ont joué un rôle, a-t-il ajouté.

Le chauffeur du camion a tenté d’éviter l’accident, mais n’y est pas parvenu, a ajouté M. Vanderhooft. La vidéo du tableau de bord du semi-remorque a été un élément clé de l’enquête.

Le chauffeur de l’autobus n’était pas sur son téléphone portable au moment de l’accident et les rapports toxicologiques n’ont détecté aucune substance pouvant altérer ses facultés, a affirmé M. Vanderhooft.

La Couronne a examiné les accusations de conduite dangereuse, mais a décidé qu’il n’y avait aucune probabilité raisonnable d’obtenir une condamnation.

« Une inattention momentanée ne constitue pas une conduite dangereuse », a-t-il soutenu.

Le chauffeur d’autobus a subi de graves lésions cérébrales et est incapable de prendre soin de lui-même sans aide. La GRC a déclaré qu’il était peu probable qu’il puisse un jour lui parler de l’accident.

Un monument commémoratif pour les victimes a été dévoilé plus tôt ce mois-ci à Dauphin, d’où étaient originaires la plupart des victimes.