Les Montréalais ont moins confiance envers leur service de police que le reste des Québécois, révèle un sondage Léger mené au printemps dernier pour le compte du ministère de la Sécurité publique.

Ce sont 20 % des répondants montréalais qui ont dit avoir peu ou pas confiance envers leur service de police, contre 14 % pour le reste du Québec. Le sondage a été mené auprès de 10 000 personnes dans la province, tant au téléphone que sur le web. C’est le premier sondage sur la police d’une aussi grande ampleur au Québec, selon le ministère de la Sécurité publique.

À Montréal, c’est aussi près d’un répondant sur trois qui n’était pas d’accord de dire que « le service de police est efficace pour prévenir la criminalité ».

Au Québec, 85 % des répondants disent toutefois avoir confiance et être satisfaits de leur service de police.

L’ancien chef du Service de police de la ville de Québec, Robert Pigeon, qui était présent à la conférence de presse, décrit le sondage comme étant « rigoureux » et « courageux ». « Le but c’est d’obtenir une mesure comparative pour le futur », a-t-il indiqué en conférence de presse, mercredi.

C’est 39 % des personnes sondées qui ont été en contact avec la police au cours des deux dernières années.

Répondre aux problématiques sociales

Dans l’ensemble du Québec, 28 % des répondants n’étaient pas d’accord d’affirmer que leur service de police « déployait suffisamment d’efforts pour répondre adéquatement aux enjeux liés à certaines problématiques sociales ». Le sondage donne en exemple l’itinérance et la santé mentale. Ce chiffre s’élève à 49 % pour l’île de Montréal.

« En sondant tout le Québec, on va avoir de grandes disparités […] la réalité quotidienne à Montréal, elle est singulière », a affirmé en conférence de presse Marc Croteau, sous-ministre à la Sécurité publique. « Si on la compare à n’importe quelle autre métropole, on va avoir des résultats similaires », a-t-il ajouté.

Montréal détonne dans plusieurs catégories de l’étude. Les Montréalais se sont dit moins en sécurité que le reste des Québécois, et estiment que les policiers traitent moins équitablement les citoyens, par rapport à l’ensemble des répondants.

Le cybercrime et les communications ressortent comme des éléments à améliorer pour les services de police. Près du tiers des personnes interrogées était d’avis que la police n’intervenait pas de façon efficace pour prévenir le cybercrime.

En ce qui concerne les communications, un portrait similaire se dresse : plus d’un Québécois sur deux ne pense pas être informé suffisamment sur les opérations policières et des réalisations pour combattre la criminalité.

Sondage bien accueilli

Le Service de Police de la Ville de Montréal a indiqué par courriel à La Presse qu’il se considère comme satisfait du sondage, compte tenu du taux de satisfaction envers le service de police. Ils comptent aussi accorder de l’importance à leurs communications avec les citoyens.

Pour la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM), le rapport est positif. Le président, Yves Francœur, accueille bien que 78 % des Montréalais fassent confiance au SPVM. Il mentionne le « contexte montréalais », qui comprend des problématiques particulières, comme l’itinérance. « Montréal reste une ville sécuritaire, il faut agir en amont, avant que la situation se dégrade davantage », ajoute-t-il, dans un échange par courriel.