Avant de recevoir sa peine de prison à vie pour le meurtre de son ex-femme, Hosea Amorus Puhya a continué d’accabler la famille de la victime en se lançant dans une tirade religieuse pour clamer son innocence. Les proches de Gisèle Itale Betondi, eux, avaient un message fort à lancer aux victimes de violence conjugale.

« À toutes les femmes qui vivent de la violence conjugale, je leur dis : “S’il vous plaît, n’hésitez pas. Mettez fin à la relation. Jamais, jamais, jamais. Ne restez jamais en pensant que vous allez le changer. S’il vous plaît, partez vite” », a insisté Jannet Betondi, la mère de Gisèle Itale Betondi, en mêlée de presse.

La procureure de la Couronne MJade Coderre a renchéri devant les journalistes. « La violence conjugale, c’est un problème de société. On a tous notre part à jouer pour contrer cette problématique. Le message est clair : c’est inacceptable ».

« Le message qu’on passe, c’est : “Si on les attrape, ils vont être punis”. On a fait notre travail. Le reste, c’est à toute la société à participer à éviter les drames comme ça », a affirmé son collègue MPhilippe Vallières-Roland, qui a tenu à saluer la sensibilité de la juge Catherine Perreault à l’égard des proches de la victime.

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MJade Coderre et MPhilippe Vallières-Roland, procureurs de la Couronne

Hosea Amorus Puhya était un homme violent et très agressif. Gisèle Itale Betondi était enfin sortie de ses griffes à l’hiver 2022. Elle vivait seule avec leurs enfants dans un logement inconnu de son ex. Mais à sa sortie de prison, son ex-mari l’a retrouvée. Quelques jours avant le meurtre, il a menacé de la tuer à une vingtaine de reprises au téléphone. Un appel terrifiant. Elle n’a pas porté plainte à ce moment-là.

Le tueur l’a traquée. Puis, un matin de septembre, Hosea Amorus Puhya a assassiné la femme qu’il ne pouvait plus avoir. Un meurtre extrêmement violent perpétré en plein jour, dans un stationnement, alors que Gisèle attachait les enfants dans l’auto. La vidéo du meurtre a été présentée au jury au procès. Des images à glacer le sang.

DÉPOSÉE EN PREUVE

Hosea Amorus Puhya

Après seulement une journée de délibérations, Hosea Amorus Puhya a été reconnu coupable du meurtre au premier degré de Gisèle Itale Betondi la semaine dernière. La preuve était extrêmement forte. Mercredi, il a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Les proches de la victime ont livré des témoignages émouvants et difficiles pour rendre hommage à leur Gisèle. Quand c’était au tour du tueur de parler, il s’est lancé dans une tirade religieuse plus ou moins cohérente. « Dieu va révéler qui a tué Gisèle », a-t-il affirmé. L’assassin a évoqué à plusieurs reprises avoir « perdu » sa « femme adorée ».

Une proche de la victime en a eu assez dans la salle et s’est mise à invectiver le tueur. « Bullshit ! Ferme-la ! Je ne vais pas te laisser dire ça ! », a-t-elle crié, avant d’être reconduite vers la sortie par la constable.

La mère de Gisèle a déploré l’arrogance du tueur. « Il n’a montré aucun signe de regrets pour ce qu’il a fait », a-t-elle souligné en mêlée de presse.

Questionné sur sa fille, le regard de Mme Betondi s’est illuminé. « Elle était très intelligente. Elle voulait être avocate », a-t-elle raconté.

Les proches de Gisèle n’avaient que des bons mots à l’égard du système de justice. « Les victimes de violence conjugale peuvent avoir confiance au système juridique. Elles ne doivent pas avoir peur de s’exprimer », a fait valoir le frère de Gisèle.

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Les proches de Gisèle Itale Betondi pendant le procès.

MAntonio Cabral et MVanessa Sadler ont défendu le délinquant.