« Un prédateur prêt à se jeter sur sa proie » : c’est ainsi que la Couronne décrit Hosea Amorus Puhya, accusé du meurtre au premier degré de sa femme Gisèle Itale Betondi en 2022. Une série d’évènements de violence verbale, de harcèlement, de jalousie et de menaces de mort auraient mené au meurtre de la victime poignardée à plusieurs reprises devant son domicile.

Le présumé meurtrier avait-il accumulé de la rage au fil du temps ? Ou est-ce que son geste a été commis sous le coup d’une colère spontanée ?

L’homme de 51 ans a clairement prémédité son crime, a suggéré le procureur au jury. Il l’accuse d’une relation extraconjugale avec un autre homme et craint une rupture imminente. « Tu es une femme morte. Sors de ta cachette », aurait dit Hosea Amorus Puhya à la victime, selon la preuve.

« Elle en avait assez de vivre dans la peur », a décrit le procureur, MPhilippe Vallières-Rolland.

Les plaidoiries dans le procès de Hosea Amorus Puhya pour meurtre au premier degré présidé par la juge Catherine Perreault ont débuté mardi matin au palais de justice de Montréal.

Menaces et harcèlement

« Je vais mettre un couteau dans ton ventre », « Mes enfants ne vont jamais t’appeler maman devant moi », « Je vais te tuer. » Ce ne sont que quelques-unes des menaces que l’accusé aurait adressées à la mère de ses enfants.

Les conversations entre la victime et son présumé meurtrier ne mentent pas : ce dernier tient des propos violents à plusieurs reprises, a souligné MVallières-Rolland.

Il a suggéré au jury de faire preuve « de bon sens » et de se questionner : est-ce que l’accusé avait vraiment l’intention de tuer sa femme lorsqu’il la menaçait de mort ?

PHOTO FOURNIE PAR LA FAMILLE BETONDI

Gisèle Itale Betondi

Il a décrit une dynamique violente où le mari « n’acceptait pas que la victime mette fin à la relation », dressant le portrait d’un homme jaloux qui voyait de façon répréhensive le désir de liberté et d’émancipation de sa femme.

Des photos, une vidéo du meurtre, des conversations téléphoniques et des données de géolocalisation font également partie de la preuve présentée au jury dans les dernières semaines. L’ADN de la victime avait été retrouvé sur les chaussures de l’accusé.

Le meurtre a été capté par une caméra de surveillance dans le stationnement de l’immeuble à logements où résidait la victime. On y voit un homme cagoulé vêtu de noir se jeter sur Gisèle Itale Betondi et la poignarder à plusieurs reprises alors que celle-ci se démène. Cette terrible scène s’est déroulée sous les yeux d’une voisine et amie de la victime.

L’avocat de la défense MAntonio Cabral a quant à lui plaidé que son client devrait être acquitté, puisqu’on ne peut l’identifier sur la vidéo du meurtre. La témoin principale du meurtre avait également indiqué ne pas avoir vu son visage.

Le criminaliste a également rappelé que son client avait « donné sa version des choses » aux policiers lors d’un interrogatoire qui avait duré cinq heures.

La juge Perreault donnera ses directives au jury en après-midi. L’accusé est resté de marbre, les bras croisés, et l’air nonchalant, tout au long des plaidoiries.