Apprendre à connaître les jeunes et gagner leur confiance avant même l’adolescence pour éviter que le crime organisé ne les plonge dans la délinquance : c’est la mission que se donne la Ville de Laval durant les dix prochaines années pour prévenir la criminalité chez les moins de 35 ans.

Les grandes lignes du Plan stratégique Sécurité et bien-être collectif pour les années 2024-2034 ont été présentées aux médias lundi matin. L’initiative cible les adolescents et jeunes adultes de moins de 35 ans à risque de tomber la criminalité. Les personnes ciblées seront suivies dès l’âge de 12 ans afin de pouvoir avoir une influence concrète sur leur parcours de vie.

« Ce partenariat historique à Laval que nous construisons ensemble créera une ville plus forte, plus sûre et plus agréable », s’est réjoui Stéphane Boyer en point de presse lundi matin.

Plusieurs évènements de violences armées sont survenus à Laval lors des dernières années, a rappelé le maire de Laval. Malgré une nette diminution du nombre de fusillades et de plus en plus de saisies d’armes à feu, la Ville de Laval mise désormais sur la prévention afin de lutter contre le fléau de la criminalité chez les jeunes, en collaboration avec le service de police, le réseau de la santé, les écoles et les organismes communautaires.

Entre 2019 et 2021, on note une augmentation de la criminalité juvénile et des évènements violents dont près du deux tiers des suspects étaient âgés de 17 à 21 ans, selon les chiffres fournis par la Ville de Laval concernant son territoire.

« Les dernières années ont été difficiles à Laval et à Montréal », a admis le maire.

Rehaussement des effectifs policiers, sommet sur la sécurité publique, projet Centaure pour lutter contre les armes à feu : plusieurs initiatives mises en place ont permis une nette baisse en matière d’évènements violents liés aux armes à feu. « Il ne faut toutefois rien tenir pour acquis, ça reste quelque chose de fragile », a ajouté M. Boyer.

Approche « par et pour les jeunes »

Le jeune est au centre de ces nouvelles actions visant à faire de lui un citoyen qui contribue à sa société de façon positive.

Le plan de prévention s’étend sur dix ans et comprend le lancement de plusieurs actions chaque deux ans. Le mot d’ordre : mettre le jeune au cœur de la démarche en essayant de comprendre son environnement, la dynamique du quartier, de sa famille, ses besoins en matière de santé mentale et physique et à l’école.

Sur le terrain 24 heures sur 24 chaque jour, les policiers sont aux premières loges des changements de société, a souligné Pierre Brochet, chef de la police de Laval.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Pierre Brochet, chef de la police de Laval et le maire de Laval, Stéphane Boyer

« Ce qui m’a beaucoup frappé ces dernières années, c’est les jeunes. De plus en plus de jeunes avec des armes à feu. Le crime organisé utilise les jeunes. On fait pression pour augmenter les sentences au criminel. »

Il a d’ailleurs réitéré l’importance de s’attaquer aux nombreuses causes de ce qui amène un jeune à se procurer une arme et tirer, ajoutant que le jeune délinquant vit parfois lui-même de la violence.

C’est important d’aller chercher les parents et de les amener à collaborer avec nous. C’est aussi important que nos jeunes se sentent plus inclus dans la société.

Pierre Brochet, directeur du Service de police de Laval (SPL)

Par l’entremise du Fonds pour bâtir des communautés plus sécuritaires (FBCS) du gouvernement du Canada, le ministère de la Sécurité publique (MSP) du Québec a investi plus de 4,6 millions dans ce Plan stratégique.