Concernant le choix des livres que vous lisez en classe, certains ont déjà avancé l’idée qu’il faudrait une liste de lectures obligatoires à l’échelle du Québec. Qu’en pensez-vous ?

Joseph Landry : Non, parce que ce n’est pas tout le monde qui a le même intérêt pour la littérature. Il y a des gens qui ont lu dans leur vie entière 3 livres, alors que d’autres en ont lu 400. On pourrait peut-être faire une sélection de titres par thèmes, par exemple sur l’amour, où les élèves auraient le choix entre un livre qui fait 75 pages et un gros roman qui en fait 400, en fonction de leur facilité à lire et de leurs intérêts.

Auguste Uhde : Que tout le monde lise le même livre dans la classe, c’est une bonne idée, mais je trouve que les grands classiques peuvent enlever le goût de lire pour ceux pour qui c’est difficile. Alors des livres plus contemporains, que tout le monde pourrait aimer, j’aimerais ça.

Concernant les grands classiques, aimeriez-vous que les profs vous les enseignent et vous fassent lire des extraits ?

Emy Fortin : Oui, exactement. On aime presque tous ici la littérature et je pense que si on lit des livres plus faciles en classe, ceux qui vont vouloir lire des grands classiques plus difficiles pourront le faire à l’extérieur de l’école.

Raphaëlle Picard : Je ne suis pas d’accord. Dans mon temps libre, les livres que je lis sont rarement des vieux classiques comme Candide de Voltaire.

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Raphaëlle Picard

Je n’aurais jamais lu ça sur mon propre temps et je pense que c’est super important de lire les classiques en classe parce que c’est comme ça qu’on apprend d’où l’humain vient et comment il s’exprimait avant.

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Alice Turgeon, 16 ans

Alice Turgeon, 16 ans : Je suis d’accord avec Raphaëlle, mais l’idée de lire des extraits est quand même bonne. Ça pourrait semer quelque chose dans la tête des élèves et les intéresser à les lire par eux-mêmes.

Louvia Labarthe : En enseignant ces livres, ça nous fait aussi une leçon d’histoire et ça nous donne de nouvelles références.

Pendant que des fonctionnaires au ministère de l’Éducation, des profs, des conseillers pédagogiques, des universitaires et le ministre Bernard Drainville réfléchissent au contenu du prochain programme de français, qu’auriez-vous à leur dire ?

Tizé Daniel Semi Bi : Il faut faire plus de sorties scolaires.

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Tizé Daniel Semi Bi

Ça intéresse tout le monde et c’est une manière beaucoup plus facile pour apprendre certaines choses, faire des liens avec la culture.

Ça permet de retracer d’où l’on vient pour savoir où l’on va.

Auguste Uhde : J’ai le goût de parler de cinéma. Je ne sais pas en quoi ça améliorerait le cours de français, mais c’est vraiment le fun, écouter des films québécois. Ça peut donner envie d’aller voir plus loin dans l’art et la culture. C’est super accessible.

Joseph Landry : Varier les formes d’art et les sorties culturelles.

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Joseph Landry

C’est stimulant quand on sort, ce n’est pas comme d’habitude.

Sinon, j’aime personnellement beaucoup écrire. J’aimerais plus d’ateliers d’écriture. Ça n’a pas besoin d’être long ni d’être évalué.

Antonin Girard : Je trouve qu’il y a un certain système hiérarchique à l’école entre les élèves du PEI et ceux du régulier par rapport aux sorties culturelles. Ce n’est pas normal que les personnes du programme régulier en aient moins. Ce n’est tellement pas normal que les personnes qui prennent la décision de prendre un programme moins lourd prennent aussi la décision, sans le vouloir, d’avoir moins accès à la culture.

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Amarylis Alvarez Tavarez

Amarylis Alvarez Tavarez : J’aimerais si on pouvait profiter des sorties au théâtre au régulier, tout comme rencontrer certains auteurs des livres qu’on a lus. C’est intéressant pour les élèves du PEI, mais ce l’est pour nous aussi. On sent vraiment une hiérarchie. C’est très plate.

Raphaëlle Picard : J’aimerais faire plus de sorties culturelles. C’est vraiment ça qui m’anime et c’est ce que j’aime le plus.

Emy Fortin : Et lire plus de livres québécois. Pour nous ouvrir au monde dans lequel on vit.

Les propos ont été abrégés et condensés à des fins de concision.