Les opposants au projet Lago reprochent à une conseillère municipale de Mont-Tremblant de s’être placée en conflit d’intérêts en participant à des prises de décision alors qu’elle dirige aussi l’entreprise de marketing qui a défini l’image de marque du projet Lago.

La conseillère municipale Dominique Laverdure, également associée et chef de la direction de Rouge Marketing, a été élue au conseil municipal de Mont-Tremblant en novembre 2021, un mois avant que le premier permis de construction de l’ascenseur à voitures soit accordé. Elle agit à titre de mairesse suppléante en l’absence du maire Luc Brisebois.

Rouge a été mandatée dès 2019 par l’entreprise de M. Grenon pour définir l’image de marque de Lago. La boîte de marketing a aussi produit une vidéo promotionnelle pour Lago et certaines parties de son site web. Selon son propre site web, Rouge Marketing a également compté parmi ses clients les projets Gray Rocks et Indigo, des projets immobiliers de l’entreprise de M. Grenon.

En mai 2023, les opposants au projet Lago ont demandé à Mme Laverdure de se récuser d’un vote demandant l’arrêt de travaux sur le site. La conseillère a refusé de le faire. L’enjeu a été rapporté à la Commission municipale du Québec.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE DOMINIQUE LAVERDURE

Dominique Laverdure, conseillère municipale de Mont-Tremblant et associée et chef de la direction de Rouge Marketing

Après enquête, la Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale a annoncé aux plaignants qu’elle mettait fin à ses démarches. « Nous vous avisons que nos enquêtes sont confidentielles et que, conséquemment, nous ne pourrons pas vous informer des démarches entreprises dans le cadre de celles-ci », indique un courriel que la Commission municipale a transmis aux opposants en juin 2023.

Mme Laverdure n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue à ce sujet.

Dans une lettre envoyée au groupe Les Amis de Mont-Tremblant qui dénonçait une apparence de conflit d’intérêts de la part de la conseillère municipale, la directrice des affaires juridiques de la municipalité a indiqué que ces craintes étaient « prises en considération », mais que la loi interdit seulement aux élus de favoriser « de manière abusive » les intérêts d’une autre personne dans l’exercice de leurs fonctions.

Si l’élu a un « intérêt pécuniaire particulier » dans un sujet discuté par le conseil, il « a pour habitude de s’abstenir », précise la lettre de la Ville.