(Montréal) George Grant a eu des nouvelles de sa mère pour la dernière fois mercredi après-midi alors que l’ouragan Béryl s’abattait sur sa Jamaïque natale. Située au centre vallonné de l’île, elle est loin des inondations potentielles, mais reste exposée aux vents violents. Ses volets étaient baissés et son réfrigérateur rempli, a déclaré M. Grant, et à 80 ans, elle respirait le calme de quelqu’un qui a vu des ouragans toute sa vie.

Pour l’instant, M. Grant, consul honoraire de la Jamaïque à Montréal, a déclaré que la situation était « sous contrôle », mais les Canadiens qui ont de la famille dans les Caraïbes se sont dépêchés de s’assurer que leurs proches étaient hors de danger, alors que l’ouragan faisait rage.

La tempête de catégorie 4 a déjà tué au moins six personnes et causé des dégâts importants dans le sud-est des Caraïbes, et M. Grant a affirmé que certains Montréalais d’origine jamaïcaine sont maintenant coincés sur l’île, incapables d’assurer leur retour vers le Canada puisque les vols sont annulés.

Kris Bennett, porte-parole du Caribbean Coalition Network de Montréal, est né en Guyane, mais a également de la famille à la Barbade, l’un des pays touchés par Béryl.

Beaucoup de gens sont inquiets. Ils sont vraiment impatients d’avoir des nouvelles de leur famille. Nous avons tous échangé des messages.

Kris Bennett, porte-parole du Caribbean Coalition Network de Montréal

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a écrit sur le réseau social X que le gouvernement surveillait la situation et exhortait les Canadiens à éviter tout voyage non essentiel dans la région.

PHOTO SPENCER COLBY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères

« Les Canadiens qui se trouvent dans la région sont priés de trouver refuge dans un endroit sécuritaire et de suivre nos conseils aux voyageurs et nos alertes sur le site d’Affaires mondiales », a-t-elle déclaré, remerciant Air Transat d’avoir rapatrié les Canadiens mardi depuis la région de Montego Bay en Jamaïque.

La compagnie aérienne a indiqué dans un communiqué avoir envoyé mardi trois « vols de sauvetage » vers la Jamaïque, qui ont tous atterri en toute sécurité à Montréal et à Toronto mercredi matin.

« Nous sommes habitués aux ouragans. Ce qui est inhabituel à propos de cet ouragan, c’est sa précocité dans la saison et sa force », a stipulé M. George Grant, expliquant que normalement une tempête de la magnitude de Béryl se produit en août ou en septembre.

À quelques mois de la saison des ouragans, M. Grant craint que les changements climatiques ne se traduisent par un nombre croissant de tempêtes plus violentes qui dévasteraient les moyens de subsistance des Caraïbes. Les maisons, les entreprises et les hôtels en ruine pourraient également signifier un besoin accru pour les Montréalais caribéens de subvenir aux besoins de leur famille restée au pays.

De son côté, la Croix-Rouge canadienne a annoncé le lancement d’une campagne pour venir en aide aux personnes touchées par la puissante tempête. « Les dons versés au profit de ce fonds permettront à la Croix-Rouge d’offrir des secours immédiats, d’appuyer les opérations de rétablissement ainsi que de renforcer l’état de préparation et la résilience des communautés en prévision de futurs évènements perturbateurs », a-t-elle fait savoir mercredi dans un communiqué de presse.