(Montréal) Quelque 91 % des fonctionnaires fédéraux membres de l’Alliance de la fonction publique du Canada « s’opposent fermement » à la directive de revenir travailler au bureau trois jours par semaine.

Le grand syndicat pancanadien de fonctionnaires fédéraux a ainsi sondé ses membres pour savoir ce qu’ils pensaient de la directive du Conseil du trésor imposant trois jours de travail au bureau à compter du début du mois de septembre.

Quelque 65 000 membres ont répondu au sondage, rapporte l’AFPC dans un message adressé à ses membres. Et 91 % « s’opposent fermement à la nouvelle directive » sur le télétravail.

La présidente du Conseil du trésor, Anita Anand, avait fait valoir que la situation changerait peu, dans les faits, puisqu’on passera alors « de deux à trois jours par semaine au bureau » à trois jours par semaine au bureau. Et les gestionnaires devraient travailler quatre jours par semaine au bureau, avait-elle souligné.

Mais depuis, les syndicats de fonctionnaires fédéraux mènent une campagne contre ce retour au bureau trois jours par semaine.

L’AFPC fait valoir que lors de la dernière négociation des conventions collectives, elle avait justement fait inclure une lettre d’entente par laquelle le gouvernement fédéral s’engageait à collaborer avec les syndicats sur la question du télétravail.

L’Alliance se base sur cette lettre d’entente pour déposer des griefs contre le Conseil du trésor et a déjà invité ses membres à déposer des griefs individuels.

D’ailleurs, la même consultation de ses membres révèle que « 64 % des personnes ont répondu qu’elles allaient peut-être ou fort probablement déposer un grief », rapporte l’Alliance.

Et bien que la présidente du Conseil du trésor ait affirmé que les fonctionnaires travaillaient déjà entre deux et trois jours par semaine au bureau, le sondage de l’AFPC révèle que « moins de la moitié des personnes sondées sont obligées de se rendre au bureau deux jours par semaine » à l’heure actuelle.

Les fonctionnaires sondés rapportent plusieurs répercussions sur leur vie, avec ce retour au bureau trois jours par semaine, parmi lesquelles des dépenses accrues pour le stationnement, les services de garde, le dîner, à 91 %, le temps pour se déplacer au bureau, à 90 %, et la conciliation travail-vie personnelle, à 89 %.

D’autres répercussions sont aussi soulevées face à l’environnement – à cause de l’utilisation accrue du transport – à 84 %, face à la santé mentale, à 83 %, face aux obligations familiales, à 73 %.

« Dans les prochaines semaines, nous continuerons de faire pression sur le gouvernement. Notre message est clair : on ne touche pas aux droits dûment négociés par les fonctionnaires », affirme encore l’AFPC dans son message à ses membres.

L’AFPC compte quelque 250 000 membres au pays. Au Québec, elle est affiliée à la FTQ.