Le gouvernement du Québec financera l’organisme Juripop, qui offre gratuitement des conseils juridiques, pour qu’il puisse venir en aide à 300 victimes de harcèlement sexuel en milieu de travail par année.

« [Le harcèlement sexuel au travail], c’est tolérance zéro. C’est une lutte que nous devons constamment poursuivre », a expliqué le ministre du Travail, Jean Boulet, lors de l’annonce, vendredi à Montréal.

La CNESST reçoit entre 1200 et 1250 plaintes de harcèlement sexuel au travail par année, selon M. Boulet.

Juripop bénéficiera d’une aide de 2,4 millions sur une période de 4 ans. L’organisme pourra offrir un service de conseils juridiques gratuit pour les personnes qui portent plainte en harcèlement sexuel en milieu de travail ou déposent une demande de lésion.

Le financement est annoncé dans la foulée du projet de loi visant à prévenir et combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de travail, adopté le 27 mars dernier.

MSophie Gagnon, directrice de Juripop, a rappelé que le régime juridique pour les victimes de harcèlement sexuel au travail est d’une « complexité redoutable ». Les victimes ne savent pas toujours où porter plainte.

Les victimes seront dirigées vers Juripop par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qui recevra les plaintes et les demandes de réclamations. « Il y a encore des obstacles à porter plainte à la CNESST, mais notre espoir est que le service offert incite les gens à porter plainte davantage », souligne MSophie Gagnon, directrice générale de Juripop.

En 2020, au Québec, presque une personne sur deux (49 %) a observé ou subi un comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire en milieu de travail, selon un sondage de Statistique Canada.