Départ cahoteux pour les amateurs de Formule 1 : un orage, la construction dans les rues et un arrêt de service dans le métro ont assombri la deuxième journée des festivités du Grand Prix du Canada, vendredi à Montréal. Malgré tout, de nombreux amateurs ont pris d’assaut les rues du centre-ville.

« Cette année, à cause de la pluie, c’est un peu plus tranquille », a noté Fabien Pilon, vendeur dans un magasin de marchandise officielle de l’évènement rue Sainte-Catherine pour la deuxième année.

L’année passée, Fabien Pilon a parfois terminé de travailler vers « 1, 2 h du matin » en raison de l’achalandage du commerce. S’il reconnaît que la pluie a un effet à cet égard, celui qui se décrit comme un « fan » de la Formule 1 ne tire pas moins de plaisir de l’évènement.

Les commerçants rencontrés par La Presse dans les rues Peel, Crescent et Sainte-Catherine ont d’ailleurs tous affirmé avoir moins de clients que l’année dernière en raison de la pluie et des travaux.

Cela dit, « quand il fait beau, c’est comme l’année passée : le monde tripe, c’est le fun, il y a les autos dans les rues. C’est comme le party un peu », tempère M. Pilon.

Les amateurs sont d’accord. « Le Grand Prix, c’est comme Noël ou l’Action de grâce », explique Brent Patterson. Il s’est retrouvé au Ziggy’s Bar, rue Crescent, avec ses amis Adrien Vigneault et Steve Lapointe, ne pouvant pas se rendre sur le circuit en raison de l’orage.

Les murs du bar exposent notamment les uniformes de Jacques Villeneuve, Fernando Alonso, une casquette Hamilton. L’ambiance y est chaleureuse et conviviale. Le propriétaire depuis plus de 30 ans, Ziggy Eichenbaum, connaît presque tous les clients présents. Le Grand Prix est une grosse semaine. Il y enregistre une hausse des ventes de 80 %.

  • Festivités du Grand Prix de Formule 1 de Montréal sur la rue Crescent

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Festivités du Grand Prix de Formule 1 de Montréal sur la rue Crescent

  • Des voitures de course sont exposées à différents endroits du centre-ville.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Des voitures de course sont exposées à différents endroits du centre-ville.

  • Différentes expositions sont offertes aux amateurs de course.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Différentes expositions sont offertes aux amateurs de course.

  • Quelques voitures miniatures attirent l’œil des passants.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Quelques voitures miniatures attirent l’œil des passants.

  • Des gens au centre-ville pour les festivités se prenaient en photo avec les voitures exposées.

    PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

    Des gens au centre-ville pour les festivités se prenaient en photo avec les voitures exposées.

1/5
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

La construction dérange

Le constat n’a pas été le même pour les restaurateurs de la rue Peel : une baisse importante d’achalandage se faisait déjà ressentir… à cause de la construction.

Jeudi, Jorge Ferreira, propriétaire du Café Vasco da Gama, avait anticipé les contrecoups du chantier de construction au coin des rues Peel et Sainte-Catherine. Par rapport à la même journée l’an dernier, il a observé une baisse d’environ 40 % de l’achalandage.

Cette année, les commerçants de la rue Peel n’ont pas obtenu les permis nécessaires à la mise en place habituelle du Peel Paddock en raison des travaux de réaménagement qui ont lieu depuis mars.

« C’est habituellement le plus gros week-end de l’année, même plus que Noël », dit-il en présentant la terrasse vide de son café, en pleine heure du dîner. M. Ferreira est d’avis que cette année sera différente, en raison de l’absence des attractions qui animent habituellement la rue.

Véronique Auger, nouvelle amatrice de Formule 1, visite la rue Peel pour la deuxième année pendant le week-end du Grand Prix. Cette année, elle a amené avec elle deux de ses amies.

« On a vite décidé d’aller sur Crescent, car il n’y avait rien sur Peel à part les restaurants à cause de la construction », dit-elle.

Même son de cloche auprès de la nièce de Jorge Ferreira, qui est aussi la directrice générale du restaurant Ferreira, situé quelques pas plus loin. « Les gens ne sont pas fâchés contre nous, heureusement, mais ils sont juste déçus pour Montréal », estime Sandra Ferreira.

La terrasse du restaurant Iberica est quant à elle passée de 50 à 20 places cette année, explique le gérant, Christopher Ramirez.

Selon Alain Creton, propriétaire de la brasserie parisienne Alexandre et Fils depuis 47 ans, la situation pourrait être bien pire. « On pourrait être négatifs, mais on a du monde et c’est tout ce qui compte. »

Frustration dans le métro

En après-midi, la Société de transport de Montréal (STM) a dû fermer l’accès à la station Jean-Drapeau, sur l’île Sainte-Hélène, durant 45 minutes, en raison de l’orage violent. Un message diffusé dans le métro annonçant erronément l’annulation des activités du Grand Prix a semé la confusion.

À la station Berri-UQAM, des centaines de partisans s’entassaient devant les escaliers roulants menant à la ligne jaune.

« On est frustrés, c’est sûr », a lâché Alexandra Lehouiller, qui avait acheté son billet la veille « à la dernière minute » pour assister à la première séance d’essais libres sur le circuit Gilles-Villeneuve.

« On était prêts, on aurait supporté la pluie, on a nos parapluies », a-t-elle ajouté.

« J’espère qu’ils vont nous laisser passer à un moment donné, parce que si on compare avec le samedi de l’année passée, il y avait beaucoup plus de pluie », a déclaré Gabrielle Tanguay, qui assistera au Grand Prix pour la deuxième année d’affilée.

« Certains spectateurs ont eu pour réflexe de se réfugier à la station Jean-Drapeau pour se protéger de la pluie sans toutefois prendre le métro », a expliqué la STM dans une déclaration écrite pour expliquer la fermeture. « Face à cette situation, la STM a pris la décision de diffuser un message sonore dans les stations Jean-Drapeau et Berri afin d’éviter que la foule à la station Jean-Drapeau gagne en importance et ainsi éviter que la fluidité en station soit compromise, créant ainsi un enjeu de sécurité. »

Vers 13 h 05, les amateurs de Formule 1 ont retrouvé l’accès au parc Jean-Drapeau et le circuit Gilles-Villeneuve a commencé à accueillir les gens à 13 h 25.