(Montréal) Un campement propalestinien a été démantelé à l’Université Laval samedi soir, a indiqué le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ).

Les policiers se sont rendus sur le terrain de l’Université Laval, à proximité du chemin Sainte-Foy et de l’avenue du Séminaire, où se déroulait une manifestation regroupant une trentaine de personnes, selon le SPVQ.

« Les policiers ont pu constater que les différents groupes de manifestants avaient débuté l’installation de plusieurs campements », a affirmé le corps policier, par voie de communiqué.

« En lien avec l’article 19.1 du règlement municipal 1091, les policiers ont discuté avec les manifestants et leur ont expliqué la réglementation. Ils ont donc décidé de démanteler leurs campements par eux même. Toutefois, le groupe a pu continuer de manifester tel que le stipule la Charte des droits et libertés », a ajouté le SPVQ dans le même document.

Trois constats d’infractions ont été remis à des manifestants, selon le SPVQ. Le corps de police a précisé qu’« afin d’éviter la récidive, un des manifestants a été transporté au quartier de détention ». Des policiers ont effectué une surveillance au courant de la nuit pour empêcher l’installation de nouveaux campements sur les terrains de l’université.

« On a vu ça comme une façon de ne pas nous laisser exercer notre droit de manifester sur le campus, alors qu’on le faisait de façon totalement pacifique, envers un génocide qui se passe de l’autre côté de l’océan », a affirmé le co-porte-parole du mouvement des étudiants de l’Université Laval pour la Palestine, Antoine Grenier, en entrevue dimanche.

« Ils nous ont laissé 10 minutes pour ramasser nos choses, comme quoi sinon, les 40 policiers qui étaient là allaient rentrer dans le campement et le faire de force. Donc oui, on a pris la décision de mettre nos tentes à terre, et de continuer à manifester sans tentes sur le campus pendant le reste de la journée », a-t-il raconté.

M. Grenier a indiqué que les étudiants ont continué de manifester jusqu’à environ 23 h, samedi soir.

Le groupe d’étudiants revendique notamment une « transparence financière complète de l’université quant à ses investissements et ses partenariats liés à Israël », « le positionnement en faveur d’un cessez-le-feu et la condamnation du génocide de l’État israélien envers le peuple palestinien », et une « promesse de désengagement complet des placements au sein d’entreprises complices du génocide ».

« Nous, c’est sûr qu’on va regarder qu’est-ce qui s’est passé avec le règlement municipal, parce que de notre côté, les avocats qu’on avait nous disaient qu’on avait le droit d’exercer notre droit de manifester. Comme quoi, justement, le mouvement universitaire, c’est un peu la dernière place qu’on a pour dénoncer ce qui se passe en ce moment à Gaza, surtout par rapport au manque d’actions de notre gouvernement », a affirmé M. Grenier.

« On trouve ça vraiment dommage qu’on ne s’est pas fait laisser l’opportunité d’exercer notre droit de manifester, alors que partout dans les universités, partout en Amérique du Nord, en Angleterre ou ailleurs, c’est un mouvement qui est assez global, et qui ne se veut pas violent », a-t-il ajouté.

Cette semaine, le groupe de militants « L’Université populaire Al-Aqsa de l’UQAM » a annoncé qu’il compte lever son campement au plus tard le 6 juin, étant satisfait d’une résolution adoptée mercredi par le conseil d’administration de l’Université du Québec à Montréal.

Un campement propalestinien est toujours érigé sur le campus de l’Université McGill, à Montréal. Dans un message publié le 29 mai sur le site web de l’université, le recteur Deep Saini affirme ne pas être encore arrivé à « un terrain d’entente » avec les participants au campement.