À partir des données recueillies par Statistique Canada, l’Institut de la statistique du Québec analyse ponctuellement la perception du manque de temps chez les Québécois.

Les femmes

Elles sont proportionnellement plus nombreuses à dire vouloir ralentir le rythme, à se dire « constamment tendues », à « ne plus avoir le temps pour s’amuser », et surtout, à « avoir envie de passer plus de temps seule ».

46 % : Proportion des femmes qui, à la fin de la journée, ont souvent l’impression de ne pas avoir accompli tout ce qu’elles voulaient accomplir, comparativement à 38 % des hommes.

Parmi la population percevant une « forte pression » liée au manque de temps, on compte :

  • 24 % des mères
  • 15 % des pères
  • 20 % des femmes en emploi
  • 14 % des hommes en emploi

Les jeunes parents

Celles et ceux qui bénéficient d’un congé parental soufflent un peu – même si ce « congé » est loin d’être des vacances, il permet de se consacrer aux soins d’un enfant sans être trop écartelé entre le travail, la garderie et le reste. Tous les sondages le disent : ce sont les parents d’enfants de moins de 5 ans qui ressentent le plus le manque de temps.

28 % : Proportion des parents d’enfants de moins de 5 ans percevant une forte pression liée au manque de temps, comparativement à 14 % des parents d’enfants de plus de 15 ans et 10 % des ménages sans enfant

Parmi les parents qui restent à la maison…

  • 36 % souhaitent passer plus de temps seuls
  • 36 % disent ne plus avoir de temps pour s’amuser
  • 53 % se sentent pris dans une routine quotidienne
  • 58 % ont souvent l’impression de ne pas avoir accompli ce qu’ils voulaient

Les étudiants

Entre les cours, l’emploi à temps partiel et les loisirs, ils ne voient pas le jour où ils pourront ralentir le rythme. Ils sont aussi plus nombreux que les autres (59 %) à dire qu’ils réduisent les heures de sommeil pour boucler leur journée.

« Êtes-vous constamment tendu parce que vous voulez en accomplir plus que vous pouvez en faire ? »

  • 44 % des étudiants répondent oui à cette question
  • 34 % des travailleurs
  • 14 % des personnes à la retraite

Les personnes plus scolarisées

Elles sont plus affectées par le stress au travail, dit le professeur et chercheur Gilles Pronovost, de l’UQTR. « En fait, depuis les années 1980, ce sont les femmes scolarisées qui ont vu leur temps de travail s’accroître de façon plus importante. » Les emplois occupés par des personnes plus scolarisées impliquent généralement plus de responsabilités. En revanche, ces employés ont souvent une plus grande maîtrise et une plus grande flexibilité de leur horaire.

Les groupes qui sont les moins nombreux à se plaindre de manquer de temps :

  • Les 65 ans et plus (3 % d’entre eux)
  • Les couples sans enfant (8 %)
  • Les personnes qui vivent seules (9 %)

Sources : Enquête sur l’emploi du temps, Statistique Canada ; Institut de la statistique du Québec ; Que faisons-nous de notre temps ? Vingt-quatre heures dans la vie des Québécois, de Gilles Pronovost aux Presses de l’Université du Québec, 2015