(Vancouver) La police a arrêté mercredi une personne lors de l’évacuation des manifestants propalestiniens qui bloquaient une intersection principale du campus de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver.

Un communiqué de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) indique que l’opération a impliqué des agents de l’Université et de Richmond, des agents d’intervention critique de la GRC, la police de Vancouver et le Service de police des autoroutes de la Colombie-Britannique.

Mais aucune mesure claire n’a été prise contre le campement érigé depuis un mois sur un terrain de sport du campus de l’université.

L’intersection du boulevard University et de Wesbrook Mall, où les manifestants « gênaient l’accès » à l’entrée principale de l’université, était dégagée à 12 h 15, heure locale, mais plusieurs véhicules inoccupés de la GRC restaient à proximité.

Le communiqué souligne que les manifestants ont eu la possibilité de quitter la route, mais que l’intervention de la police a été nécessaire pour dégager l’intersection, ajoutant qu’« une personne n’a pas obéi aux instructions de la police et a été arrêtée. »

« L’intersection a été rouverte au public, mais la GRC continuera de surveiller la situation et de prendre les mesures nécessaires en cas d’activités criminelles constituant une menace à la sécurité des personnes et/ou des biens », précise le communiqué de la GRC.

De son côté, l’UBC a déclaré dans un communiqué que la manifestation a « créé des difficultés et des retards dans la circulation ». « La sécurité des membres de notre communauté et des visiteurs reste notre priorité absolue. Toute action de protestation doit être faite dans le respect des autres et dans les limites de la politique et des règlements de l’UBC. »

Une vidéo publiée peu après 11 h par un compte Instagram associé aux manifestations montrait des dizaines de policiers en uniforme marchant sur la route principale.

Le compte Instagram appelé « People’s University for Gaza at UBC » avait publié plus tôt une mise à jour demandant aux gens de se rassembler à 11 h pour une manifestation à cette intersection.

Des images fournies par un manifestant qui n’a pas voulu être identifié montraient des agents de la GRC debout au-dessus d’une femme assise sur la route, les mains derrière le dos.

Une voix diffusée par haut-parleur dit aux manifestants : « Ici la GRC. Vous devez évacuer la zone immédiatement, sinon vous serez en état d’arrestation ».

La manifestation a eu lieu lors des cérémonies de remise des diplômes printanière à l’UBC qui se déroulent depuis la semaine dernière.

Après que la police a dégagé la route, quelques dizaines de manifestants ont traversé le campus depuis Rose Garden, près de l’endroit où se déroulaient les cérémonies, jusqu’à McInnes Field, le site du campement établi le 29 avril.

La personne qui a répondu à la ligne non urgente de la GRC vers midi a transféré les questions des médias à l’université.

Tania Visintin, porte-parole de la police de Vancouver, a déclaré que le département avait été invité à se préparer à intervenir, et une vidéo publiée par le groupe de manifestants montrait des véhicules de la police de Vancouver près de l’intersection, mais Mme Visintin a affirmé qu’aucun agent n’avait été déployé.

Les organisateurs du rassemblement de mercredi ont publié un communiqué affirmant qu’une « coalition autonome » d’étudiants manifestants avait bloqué l’intersection du campus.

Le communiqué a indiqué qu’au cours de la semaine dernière, « des milliers de diplômés sont montés sur scène sur les terres non cédées des Musqueam », ce qui contrastait fortement avec la situation actuelle à Gaza « où il n’y a aucune cérémonie de remise des diplômes ».

Un « équilibre difficile », selon David Eby

Le campement propalestinien de l’UBC a été le premier de trois camps similaires à surgir dans la province en réponse aux actions d’Israël dans sa guerre contre le Hamas.

Les protestataires demandent aux universités de couper leurs liens avec les entreprises et institutions israéliennes. Ils considèrent qu’elles sont complices du « génocide » des Palestiniens.

Mercredi, lors d’une conférence de presse indépendante, le premier ministre David Eby a déclaré que les manifestations nécessitaient un « équilibre difficile » pour les établissements postsecondaires, entre le droit à la liberté d’expression et le besoin des gens de se sentir en sécurité à l’école.

« Ils doivent se sentir à l’aise dans leurs cours, ils doivent être à l’aise sur le campus et tout le monde doit s’y sentir le bienvenu », a soulevé M. Eby.

« J’encourage tout le monde à faire de son mieux pour garantir que ces deux valeurs soient respectées sur nos campus. »

Une porte-parole de l’UBC a affirmé plus tôt cette semaine que l’établissement n’avait aucune mise à jour de la déclaration du 16 mai du président Benoit-Antoine Bacon, qui appelait à « un dialogue productif avec les membres du campement pour travailler à une résolution pacifique ».

La lettre des organisateurs a appelé M. Bacon à condamner le « génocide » à Gaza afin d’entamer un dialogue.

Le campement comptait mercredi une soixantaine de tentes, soit moins qu’au début.