La saison des cultures est encore jeune, mais elle s’annonce meilleure que celle de l’année dernière, qui avait été une catastrophe, surtout pour les légumes et les céréales.

Un premier bilan de la Financière agricole qui couvre la première moitié de 2024 fait état d’un bon départ pour la plupart des activités agricoles. Le 2 juillet dernier, le programme d’assurance récolte de la Financière agricole avait reçu 1218 avis de dommages, comparativement à 2485 à la même période l’an dernier.

Il faut toutefois se garder d’être trop optimiste pour la suite, selon Annie Flamand, directrice à l’intégration des programmes en assurance de la Financière agricole.

« L’an dernier aussi on disait que ça s’annonçait plutôt bien, mais c’est à ce moment-ci de l’année que les pluies ont vraiment commencé et qu’on a commencé à avoir des problèmes dans différentes cultures », a-t-elle rappelé lors d’un entretien avec La Presse.

Les producteurs maraîchers avaient été particulièrement affectés en 2023 par des pluies abondantes qui avaient ruiné une partie de leurs récoltes, tandis que les récoltes de foin de la région de l’Abitibi avaient été touchées par une sécheresse historique. Résultat, la Financière agricole a versé en 2023 une somme frisant les 200 millions en indemnités aux producteurs assurés, un record depuis la création du programme en 1967.

Malgré ces indemnités record, les producteurs étaient descendus en nombre dans les rues pour dénoncer des programmes d’assurance jugés insuffisants pour éponger leurs pertes et mal adaptés aux nouvelles réalités climatiques.

Leurs revendications ont été entendues et le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, a promis une révision du programme d’assurance récolte.

Les abeilles touchées

Depuis le début de l’année, le programme d’assurance récolte a versé des indemnités de 5 millions de dollars, comparativement à 16 millions à pareille date l’an dernier. C’est la récolte problématique de sirop d’érable qui avait accaparé 15 des 16 millions d’indemnités de l’an dernier, précise Annie Flamand.

Cette année, la récolte de sirop d’érable a été excellente, tant en quantité qu’en qualité, rapporte la Financière agricole, et la période de production a été plus longue que la normale.

En 2024, c’est la mortalité des abeilles qui a été supérieure à la normale. Les variations de température et les ravages du varroa, un petit parasite qui s’attaque à ces insectes, ont été funestes pour les abeilles. Quelque 3,7 millions sur les 5 millions d’indemnités versées depuis le début de l’année sont allés aux apiculteurs.

« C’est une grosse année de mortalité pour les abeilles, comme ça avait été le cas en 2022 », précise la directrice.

Les pommiers et les plantations de petits fruits ont bien survécu à l’hiver, qui a été relativement doux. La plupart des régions du Québec ont échappé au froid extrême. Pour la plupart des autres cultures, légumes et céréales, c’est la météo qui aura le dernier mot.

La Financière agricole publie toutes les deux semaines un état de la situation dans les champs, entre les mois de mai et octobre.

L’assurance récolte est un des deux principaux programmes de soutien à l’agriculture, l’autre étant le Programme d’assurance des revenus agricoles, qui couvre surtout les productions animales et qui reçoit la part du lion des indemnités versées par la Financière agricole.

L’an dernier, le total des indemnités versées en vertu des différents programmes de soutien avait atteint 1 milliard, soit le double du total moyen des 10 dernières années. Ces programmes sont financés en partie par les contribuables et en partie par les primes payées par les producteurs assurés.