Notre tour commence un mardi matin, dès 10 h. Conseil d’amie : partez tôt pour éviter la circulation et pour profiter pleinement de votre balade, qui sera agrémentée de quelques pointes à 50 km/h, mais pas plus.

C’est aussi la beauté de l’île : il n’y a pour ainsi dire que deux routes (le chemin Royal, qui en fait tout le tour, et la route du Mitan, qui la traverse, comme son nom l’indique, au milieu), et surtout des vitesses limitées. Sans oublier cette absence totale de nids-de-poule – joie ! –, qui devrait ravir tous les Montréalais dans la salle.

À peine partis, voilà que notre guide salue un passant. Visiblement, il connaît tout le monde, un constat qui se confirmera tout le long de la journée. Premier arrêt, après avoir dépassé une ferme et quelques chevaux (dépaysement total pour la Vespiste urbaine en nous) : la ferme Jean-Pierre Plante (OhBio), qui nous attend avec les premières fraises de l’année, délicieusement sucrées. On y apprendra que oui, il en existe ici une sacrée variété (Wendy, Seascape, Jewel, Yambu, le saviez-vous ?). La boutique, dans une ancienne écurie rénovée, propose quelques produits écoresponsables choisis, sirop d’érable, savons, bougies, sans oublier thé et café, et muffins aux petits fruits bios, il va sans dire.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Les premières fraises de l’année !

De retour sur notre bécane, nous poursuivons la route vers le prochain village, Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans, pour y respirer l’air de la marina du Club nautique de l’Île d’Orléans (la seule de l’île) et voir ses jolis voiliers. Puis, en direction de Saint-Jean, tout juste à l’entrée du village, on découvre un chemin imprévu : le chemin Lafleur, qui nous permet ici de nous rendre plus près du fleuve encore, et surtout d’admirer de magnifiques demeures. Amateurs de marches, sachez qu’il y a un accès public à l’eau, et qu’à marée basse, on peut faire de longues randonnées sur la grève. C’est pittoresque à souhait.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

La marina du Club nautique de l’Île d’Orléans à Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans

Dans le village de Saint-Jean, nous nous arrêtons au presbytère, en face de la magnifique église au toit rouge et de son joli cimetière du bord de l’eau. Le bâtiment de pierre a été converti en sympathique café/boulangerie : La Midinette. Ce sont les fameuses sœurs Monna, de Cassis Monna & Filles, qui ont repris les rênes du lieu, idéal pour un petit café, un dîner léger ou un apéro hâtif (les portes ferment à 16 h tous les jours, sauf le samedi à 17 h).

  • La magnifique église à Saint-Jean

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    La magnifique église à Saint-Jean

  • Tout est cuit sur place.

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Tout est cuit sur place.

1/2
  •  
  •  

Pas question de nous attarder trop longtemps : direction ensuite la route du Mitan pour couper à travers l’île, entourés de champs. L’expérience est unique et comblera ici tous nos sens : on hume la terre, il y fait plus chaud qu’au bord de l’eau, et la vue est carrément à couper le souffle. On y roulerait sans fin.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

On coupe à travers l’île par la route du Mitan.

Sauf que le chemin a une fin et nous ne sommes pas au bout de nos découvertes. Arrivés du côté nord de l’île, c’est le village de Sainte-Famille qui nous attend. Ici, à nouveau, on se gâte les yeux avec une magnifique église au toit rouge (on ne s’en lasse pas !), son petit cimetière et son magnifique presbytère, converti cette fois non pas en café, mais en musée : la Maison de nos aïeux, centre d’histoire de l’île.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

L’église de Sainte-Famille

Pour la petite histoire, on y apprendra que Jacques Cartier est arrivé ici en 1535. À cause de la présence de « force vigne », il baptisera la terre « île Bacchus ». François 1er, père du duc d’Orléans, la renommera à son tour, on sait comment.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

La Maison de nos aïeux, à Sainte-Famille

Le joli village abrite aussi la populaire cantine Chez Mag (qui vient de rénover ses installations et qui inaugure ces jours-ci un nouveau projet : Maglacerie) ainsi qu’une microbrasserie, le Pub du Mitan. En poursuivant la route, on arrive au village de Saint-Pierre et à ce fort joli verger, certifié bio : le Domaine Steinbach. Nous nous y arrêtons pour une petite croûte bien méritée. C’est un jeune couple de l’île qui pilote désormais les lieux, proposant une jolie panoplie de bouteilles (à déguster sur place ou à emporter) : cidre à la camerise, aux fraises, à l’érable, on nous dit qu’ils mijotent en prime une eau-de-vie, à découvrir prochainement, assurément.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Fort joli verger, certifié bio : le Domaine Steinbach

Ultimes arrêts, et non des moindres, des plus gourmands : la Nougaterie, toujours à Saint-Pierre, pour les becs sucrés, puis la Chocolaterie, à Sainte-Pétronille, énième village ô combien pittoresque, pour les becs encore plus sucrés. On apprécie, encore une fois, la souplesse du véhicule, qui s’arrête et se gare où et quand bon lui semble, même dans le plus plein des stationnements. Cette fois, toutefois, notre balade tire à sa fin. La boucle est bouclée. Nous sommes à quelques minutes du motel, les yeux, le ventre et le cœur bien remplis.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Les becs sucrés se régaleront à la Nougaterie, à Saint-Pierre.

Que dire de plus ? Tout ce bonheur n’est effectivement pas donné : 179 $ le tour guidé de trois heures, dégustations incluses, faut-il le signaler. Pour une location sans guide (ni dégustation), vous devrez débourser 129 $, ce qui est plus ou moins le prix d’une location à Montréal, sans tous ces paysages uniques… les cônes orange en plus !