Les spas font leur arrivée à New York

(New York) On dit souvent que Manhattan et Montréal ont beaucoup en commun. Cependant, pendant très longtemps, nos deux métropoles ne partageaient pas la culture du spa.

À Montréal, on peut s’évader depuis longtemps au Bota Bota, au Ström Spa de L’Île-des-Sœurs ou au Scandinave Vieux-Montréal sans quitter la ville, mais à Manhattan, il n’y avait aucun équivalent. Les Montréalais de passage à New York ne pouvaient donc pas inclure dans leur itinéraire-voyage une visite au spa, tandis que pour nos voisins du Sud, un arrêt dans l’un des nombreux spas de la métropole est souvent un incontournable.

Pourquoi n’y avait-il, jusqu’à tout récemment, aucun spa à New York ? La réponse peut se résumer ainsi : la culture.

« La culture du spa est ancrée dans l’ADN des Italiens et des Européens, explique Andrea Quadrio Curzio, originaire d’Italie et cofondateur du groupe QC Spa, qui a inauguré le tout premier spa extérieur de la ville de New York, en 2022, sur Governors Island. Aux États-Unis, toutefois, c’est différent. Lorsqu’on réfléchissait à l’idée d’ouvrir un spa à New York, nous avons réalisé que le concept de bain extérieur en hiver n’est pas du tout présent dans la culture américaine. Pour nous, c’est tout le contraire : c’est en hiver que nos spas sont les plus occupés ! Pour eux, ça n’a aucun sens d’aller dans l’eau lorsqu’il fait froid. On voulait voir, en ouvrant notre spa, s’il y aurait une ouverture des Américains à changer cette perspective. »

Une précision s’impose : l’abréviation QC de QC Spa ne renvoie pas au Québec, mais bien à Quadrio Curzio, nom des propriétaires. Toutefois, la méprise est sympathique.

QC Spa est le premier spa dit « nordique » à New York, proposant 74 000 pieds carrés d’espace de détente en bordure de l’East River. Le quart de cet espace est extérieur et propose deux bains chauds superposés, des dômes et des salles de détente chauffées avec vue sur Manhattan. « Il y avait de toute évidence un besoin à New York, dit son cofondateur. Il n’y avait rien du genre auparavant et l’année 2023 fut une excellente année. On est en train de les [New-Yorkais] convertir, lentement mais sûrement. »

Un deuxième, un troisième…

En effet, depuis l’inauguration du QC Spa, pas moins de trois spas ont ouvert leurs portes dans la ville qui ne dort jamais.

À peu près en même temps, à l’hiver 2022, un deuxième spa s’est établi dans la Grosse Pomme. Le World Spa NYC occupe 50 000 pieds carrés d’espace dans lequel on s’inspire des différentes traditions de spa du monde : Japon, Turquie et Finlande, entre autres. On y retrouve donc le traditionnel hammam turc, sans oublier les onsen de la tradition japonaise.

Puis, en janvier 2024, dans le quartier Flatiron, a été inauguré le spa Bathhouse. On y propose une expérience de spa urbain en plein centre-ville. Ses 35 000 pieds carrés d’espace de détente sont répartis en six bains. Le décor hyper moderne est signé Rockwell Group, qui a d’ailleurs refait les espaces de restauration du Château Frontenac.

L’idée était de rejoindre les résidants du quartier qui veulent inclure ce rituel dans leur journée, un peu à la manière du Scandinave Spa Vieux-Montréal qui, grâce à ses abonnements mensuels illimités, s’adresse principalement aux résidants du quartier, qui vivent dans de plus petits espaces et n’ont pas d’installations bien-être dans leur immeuble.

Toronto-NYC

Finalement, la marque Othership, née à Toronto, a récemment annoncé faire le saut aux États-Unis avec l’ouverture d’une adresse à New York à l’été 2024. Ce sera la première incursion américaine pour ce spa qui compte déjà deux adresses dans la Ville Reine. « On s’est dit que si notre concept fonctionne à Toronto, une ville très urbaine, qui bouge, où les gens sont stressés et travaillent beaucoup, ça allait fonctionner à New York, une ville 10 fois plus stressante », lance en riant Robbie Bent, cofondateur d’Othership.

Cette première adresse américaine proposera un sauna pour 100 personnes ainsi que « les bains de glace les plus froids aux États-Unis ». Les Américains plongeront-ils ? L’avenir nous le dira.