Le Canadien Steve Claggett s’est incliné par décision unanime dans un combat de championnat de World Boxing Organization (WBO) samedi. À 35 ans, il s’agissait de sa première opportunité de remporter un titre.

Contre Teofimo Lopez, qui conserve le titre des super-légers, Claggett n’aura jamais été dans le coup. Deux juges ont estimé que Teofimo Lopez avait remporté toutes les rondes du duel. Le troisième a cru bon en accorder un à Claggett.

En marge du combat, Lopez avait comparé son adversaire à Rocky Balboa. Il le percevait comme un éternel négligé, un résilient. Mais surtout, il reconnaissait sa capacité à encaisser les coups.

« Ce sera un bon combat, je dirais même une bonne bagarre, avait-il prédit. Steve Claggett, je sais qu’il va se présenter et mettre de la pression, mais il n’est pas à mon niveau ».

Avec recul, son analyse relève quasi de la prémonition.

Résilience

Malgré le verdict sans appel, Claggett aura causé du fil à retordre au champion. Devant 630 coups de poing, dont 282 en puissance, il n’a pas flanché.

Lopez partait largement favori chez les preneurs aux livres. C’est donc détendu, arborant un faux tuxedo et un nœud papillon en or qu’il s’est pavané vers le ring sur les airs de Beat It de Michael Jackson. La foule du James L. Knight Center de Miami l’encourageait bruyamment.

Il en fallait plus pour impressionner Claggett. Grâce à un jeu de pieds efficace, le Canadien parvenait à limiter le champion aux coins de l’arène. Avec peu d’espace, Lopez frappait au volume, dérogeait du style auquel il habitue généralement ses partisans.

Les deux pugilistes y allaient de nombreux élans. Mais, pendant que l’efficacité de Claggett faisait défaut, Lopez touchait la cible constamment. Si bien qu’à partir de la troisième ronde, Claggett a commencé à encaisser de solides combinaisons. Une histoire qui s’est répétée lors des assauts suivants.

Dès la mi-combat, il était évident qu’un verdict favorable par décision était inatteignable pour le Canadien. Puis, vers la huitième ronde, Claggett s’est retrouvé sérieusement dans le pétrin, après avoir reçu un foudroyant uppercut. À partir de ce moment, il n’a plus été question de victoire, mais de survie. Une survie assurée par des mouvements constants, énergiques.

Il serait juste de parler d’une victoire morale pour Claggett, qui encaisse tout de même une huitième défaite. Sa série de victoires est freinée à neuf. Lopez, à seulement 26 ans, engraisse sa fiche à 21 victoires et une défaite.