(Montréal) Dans l’arène du Cabaret du Casino de Montréal jeudi soir, Marie-Pier Houle a prouvé qu’elle avait du cran et qu’elle pouvait être acharnée. À sa sortie du ring, elle a montré beaucoup d’honnêteté.

Dans un combat spectaculaire, Houle a dû se contenter d’un verdict nul face à la Mexicaine Karla Ramos Zamora dans un duel de 10 rounds chez les super-légers.

Sylvain Leblanc a rendu un score de 96-94 en faveur de Houle (10-1-2, 3 K.-O.) tandis que Pasquale Procopio a donné le score opposé pour Zamora (11-10-2, 4 K.-O.). Marie-Josée Guérin a livré un score de 95-95.

Je pense que c’est la décision que je méritais. Je me suis ajustée quand même après une couple de rounds. Il y a des rounds où je me suis vraiment bien ajustée.

Marie-Pier Houle

« Elle m’a ébranlée quand même avec certains coups de poing. Il y a des rounds où j’ai tiré de la patte un peu. Les coups de tête, j’avoue que ça m’a un peu’gossé’ », a ajouté Houle.

En conférence de presse la semaine dernière, l’entraîneur de Houle, Sébastien Gauthier, avait déclaré que sa protégée se préparait pour une guerre. Il ne s’est pas trompé.

Les quatre premiers rounds n’ont pas été faciles pour la pugiliste de Trois-Rivières, qui a encaissé plusieurs bons coups, autant de la gauche que de la droite de la part de Zamora.

Encouragée par les spectateurs qui ont plusieurs fois scandé « Marie » pendant la bataille, Houle a repris du poil de la bête à compter du cinquième round et sa défensive est devenue un peu plus étanche.

Le 10e et dernier assaut a été à l’image du reste du combat ; endiablé et très serré.

Zamora a eu de bons moments au début de l’assaut mais Houle a été en mesure de toucher sa rivale en deuxième moitié du round.

« Ç’a été un combat un peu comme je m’attendais. J’aurais aimé être capable de faire mieux, de m’imposer physiquement. Je l’ai touchée avec des gros coups de poing, mais je savais que c’est une fille qui ne reculait pas et qui fallait continuer de s’acharner. C’est une fille qui n’est pas vraiment arrêtable », a aussi déclaré Houle.

Pomerleau gagne et défie Volny

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Derek Pomerleau

Dans la demi-finale de la soirée, Derek Pomerleau, un poids moyen de Mercier, n’a eu besoin que d’un seul round pour signer une neuvième victoire en autant de combats, et une septième avant la limite, face à Leonel Castanon, un Mexicain de 28 ans qui vit maintenant à Vancouver.

Pomerleau, un gaucher de 24 ans, a expédié son adversaire au tapis en trois occasions et l’arbitre Steve St-Germain n’a eu d’autres alternatives que de mettre fin à l’affrontement inégal à 2 : 53 de l’assaut initial.

Après le combat, Pomerleau a pris le micro et annoncé son désir d’affronter Patrice Volny, qui a récemment vaincu Steven Butler.

« J’aimerais ça partager le ring avec Patrice Volny », a répété Pomerleau en mêlée de presse.

Il a super bien fait contre Steven Butler, encore une fois je le félicite, il n’y a aucune animosité entre moi et Patrice. C’est vraiment un bon gars, mais ça reste que c’est de la boxe et le but c’est de monter. Je veux affronter les meilleurs, et le prochain, ici au Canada, qui est classé devant moi dans boxrec, c’est lui, et ça me dérange un peu d’être en bas. J’aimerais ça l’affronter.

Derek Pomerleau

La requête a été bien entendue par Volny, présent au Casino, mais elle s’est soldée par une fin de non-recevoir. Du moins pour le moment, a-t-il nuancé.

« Allez faire un combat contre Derek, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse. Ce n’est pas quelque chose qui me permet, moi, d’évoluer dans ma carrière non plus », a déclaré Volny aux journalistes présents.

Impressionnants débuts pour Maanni

Quatre autres combats ont meublé cette soirée de boxe estivale – l’été commençait officiellement le 20 juin – du Groupe Yvon Michel.

La performance la plus impressionnante de ce volet du gala est venue du Montréalais Ayoub Maanni qui, à son premier combat professionnel, a terrassé le Polonais Maciej Jedrzej Marciniak en seulement 56 secondes à l’aide d’un puissant crochet de la gauche, dans un duel prévu pour quatre rounds chez les lourds-légers.

Marciniak, qui disputait aussi un premier combat en carrière chez les professionnels, a été à ce point sonné que l’arbitre Yvon Goulet a mis fin à l’affrontement sans même amorcer un compte.

Assis dans un coin neutre du ring, Marciniak a eu besoin de plusieurs minutes et de l’attention d’un médecin pour retrouver ses esprits avant de quitter par ses propres moyens.

Deux des trois autres combats se sont rendus à la limite, dont celui qu’a remporté par décision unanime le Montréalais Reid Twohey (2-0-0, 0 K.-O.) face au Mexicain Abraham Gomez, chez les super-moyens.

Twohey a largement dominé les quatre rounds de l’affrontement et pleinement mérité sa victoire par décision unanime. Sauf qu’il n’a jamais pu expédier au plancher son rival âgé de 40 ans, dont la forme physique n’est pas nécessairement exemplaire et qui n’a maintenant gagné que 23 de ses 70 combats en carrière, incluant 42 revers.

On a eu droit à un scénario identique lors du combat de quatre rounds entre le Montréalais Winner Bondo (2-0-0, 0 K.-O.) et Oped Sepulveda (0-2-1), chez les super-légers, que Bondo a facilement gagné par décision unanime face à un autre Mexicain, celui-là âgé de 19 ans.

Dans le tout premier affrontement de la soirée, le Montréalais Jean-Gardy  François (4-0-1, 3 K.-O.) a défait le Torontois Sherif Anim (3-1-0, 3 K.-O.) par mise hors de combat à 2 : 13 du premier assaut dans un duel prévu pour six rounds chez les légers.