Les courageux qui ont bravé la pluie jusqu’à la fin de la soirée ont été récompensés avec trois finales d’anthologie, samedi, au complexe sportif Claude-Robillard.

En conclusion, ils ont été témoins d’un autre numéro époustouflant de Marco Arop, champion mondial du 800 m qui n’est pas venu faire de la figuration aux Essais d’athlétisme de Montréal.

L’athlète d’Edmonton a dominé la course de bout en bout, complétant les deux tours de piste en 1 min 43,71, un poil plus lent que son record de championnat réalisé la veille en demi-finale, et sixième performance mondiale cette année.

« Qui a besoin d’un lapin ? » l’a taquiné l’annonceur Laurent Godbout après les entrevues du vainqueur. « Je dois parfois être mon propre lapin ! » a répliqué Arop, tout sourire dans son uniforme jaune.

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Marco Arop

Éliminé en demi-finale après s’être trop emporté en début d’épreuve à Tokyo en 2021, Arop souhaitait se mettre au défi pour cette épreuve nationale, son avant-dernière avant les JO de Paris. À l’évidence, le double médaillé mondial déborde de confiance.

« La dernière fois, j’avais un championnat du monde à mon actif, a rappelé le Soudanais d’origine. C’est le même niveau de compétition, mais je pense que j’étais peut-être trop dans ma tête. Cette fois-ci, je me sens beaucoup plus confiant, plus posé, plus détendu. Et je sais que si je reste fidèle à ce dont je suis capable, je vais m’en sortir. Et je n’ai pas besoin de faire quelque chose que je n’ai jamais fait auparavant. »

Arop a devancé d’un peu moins de trois secondes le Québécois Zakary Mama-Yari, du Saint-Laurent Sélect.

Plus tôt au 800 m féminin, Jazz Shukla s’est surprise elle-même en réalisant un numéro à la Arop, franchissant les deux boucles seule en tête, avant de couper le fil en 1 min 58,20, un énorme record personnel qui lui a permis de passer largement sous le standard de qualification automatique. Elle n’a pu retenir ses larmes, elle qui a fait une pause de l’athlétisme entre 2018 et 2022 après une brillante carrière junior, souffrant de blessures et d’une maladie.

Sans pousser la machine, Christopher Morales-Williams a lui aussi confirmé son premier passeport olympique en survolant le 400 m en 45,44, soit 1,39 sec plus lent que son chrono du 11 mai qui lui vaut toujours le premier rang mondial en 2024.

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Christopher Morales-Williams lors de la finale du 400 m

Après sa victoire, le natif de Vaughan, en Ontario, a exécuté une manœuvre inspirée d’un jeu vidéo auquel il s’adonnait avant sa course ! « J’adore coder des jeux vidéo, c’est génial ! »

Plus sérieusement, le champion de la NCAA a étrenné un uniforme fourni par Adidas, un nouveau commanditaire. Le jeune homme de 19 ans est assurément une vedette en devenir et vise le podium à Paris.

Tous les membres de sa famille portaient un chandail à son effigie avec le chiffre 13, date de l’anniversaire de son grand-père décédé récemment.

« C’était son rêve à l’époque de jouer pour l’Équateur au niveau national. De suivre ce rêve des générations plus tard et de concourir pour mon équipe nationale, j’ai l’impression que je suis en train de réaliser son rêve pour lui. C’est magnifique. »

Les Essais se concluront dimanche à Claude-Robillard avec le retour d’Audrey Leduc au 200 m et les finales du 1500 m pour Charles Philibert-Thiboutot et Simone Plourde.