Un problème causé par un pont, qui a des impacts sur le hockey ? Quelque part au Québec, un certain premier ministre doit faire une crise d’urticaire.

On badine, mais Alexandre Burrows a bel et bien évoqué le pont de l’Île-aux-Tourtes lorsqu’il a expliqué les différents facteurs qui rendaient sa vie compliquée en tant qu’entraîneur adjoint du Canadien.

J’ai joué pendant 13, 14 ans, et maintenant, je coache depuis six ans. Là, dernièrement, la fermeture du pont de l’Île-aux-Tourtes a allongé mon voyagement !

Alexandre Burrows, ancien entraîneur adjoint du Canadien

Burrows a rencontré les médias mardi, pour expliquer les raisons qui l’ont mené à quitter son poste d’adjoint de Martin St-Louis. Maniaque de hockey, compétiteur dans l’âme, il demeure tout de même dans l’organisation, mais à titre de consultant au développement des joueurs.

Fini, donc, les matins où il part de chez lui, à Hudson, « vers 5 h du matin », afin d’arriver en ville avant le trafic, et ainsi pouvoir animer la réunion d’avant-match de l’avantage numérique vers les 9 h.

Pour ce père de trois enfants âgés de 8, 11 et 13 ans, l’horaire d’entraîneur dans la LNH venait avec des irritants. « Avec une jeune famille, tu rates des fêtes, tu rates l’Halloween. Le voyagement, les soirées qui finissent tard, les journées qui commencent tôt, ce n’est pas facile. Mais j’ai vraiment aimé mon expérience et ça va me manquer. »

Arrivé comme adjoint pendant la saison écourtée 2021, Burrows veillait notamment à l’avantage numérique, unité souvent analysée de près. Les progrès ont été timides, mais le classement de l’équipe dans cette facette du jeu a essentiellement suivi sa position au classement général : 27e la saison dernière, 29e en 2022-2023, et 31e en 2021-2022. Il a d’abord travaillé sous Dominique Ducharme, et a survécu au changement de régime.

« Ça allait bien. Martin est incroyable avec moi, il m’aidait beaucoup avec l’avantage numérique. Il a cette qualité de toujours voir le verre à moitié plein, a estimé Burrows. Mais je comprends qu’il y a un processus à suivre. Ça prend du temps, des répétitions. Dans la LNH, les meilleurs avantages numériques fonctionnent avec des joueurs qui jouent ensemble depuis plusieurs saisons.

Je ne me mettais pas plus de pression. Je faisais mon travail le mieux possible. Malgré les hauts et les bas, je sais qu’on a fait de bonnes choses et que les joueurs sont en meilleure position aujourd’hui qu’à leur arrivée dans la Ligue nationale.

Alexandre Burrows, ancien entraîneur adjoint du Canadien

Un rôle à définir

Ses nouvelles tâches de consultant seront définies au fil des mois. Lundi, Kent Hughes a par exemple laissé tomber que Burrows était impliqué dans la recherche d’un nouvel entraîneur-chef pour le Rocket de Laval, en remplacement de Jean-François Houle.

« Ce n’est pas moi qui prends la décision, mais j’ai rencontré quelques candidats et j’ai donné mon opinion », a-t-il nuancé.

« Je vais travailler avec les joueurs dans le développement à Laval, et avec les entraîneurs. Ça peut varier, selon où sont les équipes et si on a des blessés. Ce sera de créer de la fluidité dans l’organisation. On aimerait encadrer l’entraîneur-chef de Laval et l’aider avec les idées de Martin. En étant avec lui depuis deux ans et demi, je sais comment il pense, comment il voit la game, ce qu’il aime des joueurs quand ils montent avec le Canadien. »

Burrows a toutefois pris soin de préciser que Houle faisait « du très bon travail » pour préparer les joueurs en vue d’un rappel, citant notamment en exemple Joshua Roy, Brandon Gignac, Laurent Dauphin et Alex Belzile.

Burrows n’exclut pas un retour derrière le banc éventuellement. « Ça se pourrait. Dans quelques années, les enfants seront partis et le pont sera réparé ! »

Une nouvelle ressource

Le département du développement des joueurs a donc ajouté deux ressources cet été. En plus de Burrows, Lauri Korpikoski a été embauché à titre d’entraîneur du développement des joueurs basé en Europe.

Cet ancien choix de 1er tour, réclamé au 19rang en 2004 par les Rangers, a accroché ses patins à l’issue de la campagne 2022-2023. Il a disputé 609 matchs dans la LNH et a disputé ses six dernières saisons en Suisse et chez lui en Finlande.

Originaire de Turku, il a d’ailleurs conclu sa carrière dans l’uniforme du TPS de l’endroit. On peut présumer qu’il pourra surveiller de près Aatos Koivu, le fils de Saku, repêché par le Canadien la semaine dernière, et qui est justement membre de cette organisation.