Bien que le Canadien ait terminé au 26rang de la LNH la saison dernière au chapitre des buts marqués, dénicher un ou des attaquants pour renforcer les deux premiers trios de l’équipe n’est pas une priorité pour Kent Hughes. Il n’est donc pas exclu que son équipe amorce la prochaine saison avec un effectif essentiellement inchangé.

Depuis la fin de la campagne, le directeur général du CH assure avoir tenté d’obtenir de l’aide par le truchement de transactions ou encore sur le marché des joueurs autonomes, qui s’est ouvert lundi.

Dans les deux cas, il n’a pas trouvé d’entente satisfaisante à ses yeux. Le gestionnaire a été très actif en marge du récent repêchage, à Las Vegas, mais il n’a pas, dit-il, « trouvé d’échange qui aurait pu marcher pour nous et pour l’autre équipe ».

Il se méfie d’une transaction qui ferait faire du surplace à son groupe. Par exemple, sacrifier un jeune joueur de talent pour en acquérir un autre. « On veut avancer, a-t-il résumé. Si on peut se servir de notre surplus pour améliorer l’équipe, on va le faire. Autrement, ça nous intéresse moins. »

Kent Hughes a néanmoins tenté sa chance auprès de quelques joueurs autonomes, notamment Jonathan Marchessault, qui a révélé lui-même à la télévision que le Tricolore lui avait déposé une offre alléchante.

Le Québécois s’est finalement entendu pour cinq ans à un salaire moyen de 5,5 millions avec les Predators de Nashville. À TVA Sports, il a dit qu’il voyait un « meilleur fit » pour lui dans la ville du country. Hughes a précisé que ce qui avait fait achopper la possibilité d’une entente, « c’est qu’on ne voulait pas aller à quatre ou cinq ans ».

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L’attaquant Jonathan Marchessault a reçu une offre de contrat du Canadien, mais il a préféré celle des Predators de Nashville.

Il n’a pas donné davantage de détails sur le nombre de perches qu’il a tendues lundi. « Si on avait pu matcher la longueur [des contrats], certains joueurs seraient venus » à Montréal, assure-t-il.

Depuis des mois, la direction est fidèle au message qu’elle livre : s’améliorer à court terme, oui, mais pas au risque de bloquer la progression d’un jeune joueur de l’organisation. Un contrat comme celui que David Perron a signé à Ottawa (2 ans et 8 millions au total) aurait été cohérent avec cette volonté. Le Québécois a toutefois préféré quitter Detroit pour la capitale fédérale.

Le gestionnaire croit fermement que lorsque l’équipe sera prête à passer à l’étape suivante et à être compétitive, elle n’aura pas de difficulté à convaincre des joueurs autonomes de s’établir à Montréal.

Lundi, « on a commencé la journée en se disant que si on était en mesure [de trouver du renfort sur les trios offensifs], tant mieux ».

« Mais ce n’est pas primordial pour nos objectifs à long terme », a-t-il précisé.

Formation semblable

Kent Hughes ne baisse pas les bras. Il n’exclut donc pas d’acquérir un attaquant offensif par la voie d’une transaction d’ici la fin de l’été.

Le dossier du surplus de défenseurs, notamment, reste réel. Il s’est gardé d’avouer que l’organisation en avait trop, mais si l’occasion se présentait « de faire un autre échange pour faire avancer [son] objectif », il n’hésiterait pas.

Le DG, toutefois, n’écarte pas le retour d’une formation très semblable à celle qui a fini au 28rang du classement général en 2023-2024. À l’heure actuelle, le Canadien compte en effet sur 12 attaquants, sept défenseurs et deux gardiens qui étaient dans la rotation régulière.

On semble prêt à faire le pari de la « progression naturelle », alors que « tout le monde sera un an plus vieux ».

« On va croître organiquement et être meilleurs que l’an dernier », a prédit Hughes.

Un Kirby Dach en santé aidera instantanément l’attaque, croit-il. « Et on s’attend à ce que les jeunes joueurs soient meilleurs. »

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Le retour au jeu de Kirby Dach la saison prochaine devrait aider l’équipe en attaque, selon Kent Hughes.

« On ajoute des blocs, c’est une continuité. C’est comme ça qu’on franchit des étapes supplémentaires. »

On n’a pas amorcé la saison morte en croyant qu’on était à un joueur de la Coupe Stanley.

Kent Hughes, directeur général du Canadien

Si des possibilités d’amélioration s’étaient présentées et qu’elles avaient été cohérentes avec le plan en place – celui de bâtir un club compétitif à long terme et non pas « juste pour une année » –, il aurait fait des gestes en conséquence.

Or, comme on le sait, ce n’est pas arrivé. Pas encore, à tout le moins.