(Las Vegas) Brad Treliving aime tout ce qui concerne le repêchage de la LNH.

Les conversations. La camaraderie. Retrouver d’anciens collègues. En rencontrer de nouveaux. Voir des adolescents vivre l’un de leurs rêves sous les projecteurs.

Le directeur général des Maple Leafs de Toronto a malgré tout voté en faveur d’un changement radical de l’évènement annuel par rapport à sa forme actuelle.

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Le directeur général des MapleLeafs de Toronto, Brad Treliving

Le seul sport majeur en Amérique du Nord à réunir toutes ses équipes — y compris le personnel de direction et de recrutement — sous un même toit pour sélectionner la prochaine génération de joueurs envisage de décentraliser l’évènement annuel.

Un peu comme la NFL et la NBA, la plupart des dirigeants du club seraient à distance pour communiquer avec une poignée de personnes sur place. L’un des avantages serait une logistique simplifiée, tout en réduisant les déplacements et les coûts globaux.

Mais ça signifierait la fin des tables, où les têtes sont rassemblées, avec le chronomètre de repêchage qui s’écoule tandis que les partisans regardent avec impatience depuis les gradins.

La LNH a interrogé les équipes cette saison pour évaluer leur intérêt à modifier le format. Même si les résultats n’ont pas été rendus publics, les choses pourraient être très différentes à l’avenir.

La configuration actuelle, qui a commencé à prendre forme en 1984, permet aux directeurs généraux de se rendre à quelques tables pour parler avec l’un de leurs homologues, de rencontrer un agent en face à face dans un restaurant et d’avoir un dernier regard de près sur les espoirs avant de prendre des décisions qui modifient parfois leur équipe.

« C’est l’interaction, a dit Treliving. L’interaction avec les gens du monde du hockey. »

Le directeur général des Golden Knights de Vegas, Kelly McCrimmon, a ajouté qu’il s’agissait d’une opportunité pour les têtes pensantes du sport de se réunir au même endroit.

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Le directeur général des Golden Knights de Vegas, Kelly McCrimmon (deuxième à droite), est monté sur scène pour accueillir le premier choix de son équipe Trevor Connelly, vendredi soir.

« Pour les joueurs, c’est vraiment bien, a-t-il déclaré. Tous ces joueurs ont une image en tête de ce à quoi ressemble le jour du repêchage. »

McCrimmon a ajouté qu’une grande partie de la vie quotidienne est désormais basée sur la technologie et qu’il est rafraîchissant de se serrer la main et de discuter à l’improviste.

Notre monde est de plus en plus virtuel. Chaque fois que vous avez l’occasion d’assister en personne à ces évènements, je pense que c’est une très bonne façon de le faire… C’est unique à la Ligue nationale de hockey.

Kelly McCrimmon, DG des Golden Knights de Vegas

Cette année, le marathon de sept rondes ne s’est pas déroulé dans un aréna, mais plutôt dans La Sphère, un auditorium à couper le souffle d’une valeur de 2,3 milliards US, avec son écran gigantesque et fascinant qui entoure le bâtiment.

« Ç’a été un repêchage exceptionnel, a souligné le directeur général des Capitals de Washington, Brian MacLellan, qui a ajouté qu’il avait également voté en faveur de la décentralisation. Simplement le visuel, la réaction des gens, la façon dont certains choix ont été présentés. J’ai pensé que c’était plus divertissant que n’importe quel autre repêchage auquel nous avons participé ou vu. »

Mais le sport — et le monde — a changé. Les équipes comptent beaucoup plus de recruteurs et de personnel que par le passé. C’est coûteux et ça prend beaucoup de temps de rassembler tout le monde au même endroit.

La pandémie a quant à elle contraint la société à trouver d’autres moyens de communiquer. Les visioconférences sont désormais une pratique commerciale courante. Les repêchages de 2020 et 2021 ont eu lieu virtuellement en raison de la pandémie de COVID-19. Ce n’était pas aussi séduisant, mais les équipes se sont adaptées et ont fait en sorte que ça fonctionne.

La LNH détient également une fenêtre étroite à la fin de son calendrier. La saison commence désormais à la mi-octobre et les équipes bénéficient de semaines de congé au cours de la campagne de 82 matchs. La finale de la Coupe Stanley de cette année s’est terminée le 24 juin. Le repêchage a eu lieu vendredi et samedi. Le marché des joueurs autonomes s’ouvre lundi.

« Il n’y a pas de temps d’arrêt, a indiqué le directeur général du Kraken de Seattle, Ron Francis. C’est vraiment très chargé pour nous. »

Le directeur général des Flames de Calgary, Craig Conroy, a cependant mentionné que quelque chose serait toutefois perdu si le format du repêchage changeait.

« Ça ressemble à la LNH, a exprimé Conroy, qui a quand même voté en faveur de la décentralisation. Vous allez perdre ce sentiment d’être en personne en montant sur scène pour repêcher ces jeunes. Ce sera différent. »

Treliving et son équipe de direction restent à Las Vegas pour le début du marché des joueurs autonomes plutôt que de retourner à Toronto en raison de cette fenêtre étroite. MacLellan et les Capitals font de même.

« Le calendrier est comme ça, a laissé entendre Treliving. Mais le repêchage, c’est spécial quand tu as tout le monde sur le plancher. Si c’est effectivement le dernier de la sorte, ça va me manquer. »