Les Panthers de la Floride ont soulevé la Coupe et les Oilers d’Edmonton ont pleuré leur échec lundi. Les gestionnaires de ces deux équipes sont déjà à Las Vegas en prévision du repêchage de la LNH, dont le premier tour sera présenté vendredi soir. Et à peine trois jours plus tard s’ouvrira le marché des joueurs autonomes. Il ne faut pas abuser du champagne…

Pour le repêchage à proprement parler, les enjeux ne sont pas grands pour les Panthers et les Oilers. La Floride détient seulement trois choix, au troisième, cinquième et sixième tour. Edmonton en a six, mais un seul parmi les quatre premiers tours, et le premier à compter du 64rang seulement. Les Panthers ne repêcheront pas avant le 97rang, à moins de l’acquisition d’un choix bien sûr.

Mais le repêchage ne comporte pas seulement la sélection d’espoirs. L’évènement constitue un rendez-vous propice aux transactions en prévision de la saison suivante. Or, on voit mal comment les Panthers et les Oilers ont pu prendre le recul nécessaire pour faire un bilan de leur saison.

L’ouverture du marché des joueurs autonomes représente un défi encore plus périlleux, surtout pour les Panthers, dont le nombre de joueurs autonomes sans compensation est plus important. Espérons que les gagnants se soient vite remis de leur lendemain de veille pour prendre des décisions avisées sur leur avenir !

Le joueur autonome le plus important chez les Panthers vient de marquer 57 buts en saison régulière. Mais il n’est pas le cas le plus complexe. Sam Reinhart veut rester en Floride, il l’a affirmé maintes fois publiquement, après la victoire en finale même, et les Panthers voudront probablement retenir leur attaquant de 28 ans. Parmi les autres attaquants, Vladimir Tarasenko et Kyle Okposo ont été obtenus à la date limite des transactions et sont remplaçables. Les autres sont des joueurs de soutien.

La situation est plus délicate en défense. Brandon Montour, 30 ans, est un membre du top 3 des Panthers. Sa production offensive a chuté de 73 à 33 points en 66 matchs cette saison, mais son impact n’a pas diminué. Il touchait 3,5 millions cet hiver et exigera sans doute une importante augmentation salariale. Si Oliver Ekman-Larsson et Dmitry Kulikov quittent, la troisième paire de défenseurs sera à reconstruire.

Les Oilers n’ont pas autant de joueurs autonomes sans compensation d’importance. La plupart sont des joueurs de location ou de soutien : Corey Perry, Adam Henrique, Connor Brown, Mattias Janmark, Warren Foegle, Vincent Desharnais.

Le flou persiste au sein de la direction des Oilers. Le directeur général Ken Holland a annoncé jeudi qu’il ne serait pas de retour avec l’équipe. Qui mènera la barque ce week-end ? Le moment est évidemment mal choisi pour annoncer un successeur dans l’une des périodes les plus névralgiques de la saison et le processus ne se fait pas en deux jours, à moins d’avoir déjà prévu le coup.

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Ken Holland, directeur général des Oilers

Embauché en mai 2019, Holland, 68 ans, aura été le premier gestionnaire des Oilers en deux décennies à donner des airs de respectabilité à cette organisation. Edmonton a participé aux séries lors des quatre dernières saisons, a atteint la finale cette année, le deuxième tour l’an dernier et le carré d’as la saison précédente.

Parmi ses meilleurs coups, l’acquisition du défenseur Mattias Ekholm pour un choix de fin de premier tour (24e) en 2023 et un espoir de catégorie C ; l’embauche de Zach Hyman, 54 buts en saison régulière, meilleur buteur en séries, et l’embauche de l’entraîneur Kris Knoblauch après un début de saison catastrophique. Evander Kane a également amené de la profondeur à l’attaque sans coûter trop cher.

Ses pires ? De vilains contrats au gardien Jack Campbell, cinq ans à un salaire annuel de 5 millions, rétrogradé à la Ligue américaine en début de saison pour y rester toute l’année ; huit ans de contrat moyennant 9,25 millions par saison à Darnell Nurse, au mieux un défenseur de troisième paire depuis deux ans ; quatre années de contrat au robuste Zack Kassian, à un salaire annuel de 3,2 millions. Holland a offert son 29choix au total aux Coyotes de l’Arizona contre le 32e et y a ajouté un choix de deuxième tour en 2025 et de troisième tour en 2024 pour se débarrasser de Kassian.

Dans l’ensemble, on peut néanmoins parler d’un succès, évidemment.

La valeur d’un choix de premier tour

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Erik Karlsson

Il existe un écart énorme dans la valeur d’un choix au repêchage dans le top 10 comparativement à un choix de fin de premier tour. Le taux de succès chute après les trois premiers choix, il y a une autre baisse après le sixième, après le 15e, et une chute dramatique à compter du 25e, où les espoirs choisis auraient aisément pu figurer au deuxième ou même ou troisième tour sur plusieurs listes.

Sans surprise, aucun des 12 premiers choix de 2024 n’a été échangé jusqu’ici. Le 14e est passé des Penguins aux Sharks pour Erik Karlsson. Mais quatre des sept derniers choix au premier tour ont changé de mains : Winnipeg (à Montréal pour Sean Monahan, joueur de location), Vancouver (à Calgary pour Elias Lindholm, joueur de location), Anaheim (à Edmonton pour Adam Henrique, joueur de location) et Floride (à Philadelphie pour Claude Giroux, joueur de location en 2022).

Le phénomène est encore plus marqué au deuxième tour. À compter du 52rang, 11 des 14 derniers choix ont été échangés. Ça donne parfois lieu à des perles, comme Lane Hutson, avec un choix obtenu pour Brett Kulak en 2022, mais elles sont rares.