Le Canadien et son directeur général Kent Hughes seront observés de près cette semaine à Las Vegas. En raison évidemment du repêchage dont le premier tour aura lieu vendredi, mais encore davantage parce que le Tricolore pourrait être particulièrement actif sur le marché des transactions. Survol des principales cartouches du DG.

Le cinquième choix du premier tour

Pour la troisième année de suite, le CH se présentera tôt au podium vendredi, puisqu’il détient le cinquième choix au total. Les experts ne s’entendent pas sur les joueurs qui seront déjà choisis à ce moment-là, mais il y aura certainement un patineur de grand talent encore disponible qui saura plaire à la direction montréalaise. Il serait surprenant qu’il veuille se débarrasser de son principal atout, mais Kent Hughes pourrait se laisser séduire par une offre irrésistible d’un club qui souhaite désespérément avancer, ou d’un club encore mieux positionné qui accepterait de reculer de quelques rangs. On peut toutefois raisonnablement s’attendre à ce que l’équipe conserve ce choix.

Le 26choix du premier tour

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Sean Monahan

Celui-là, on peut imaginer qu’il fait partie de bien des discussions. Après le top 20, et encore davantage après le top 25, les choix changent souvent de mains. L’an dernier, du 24e au 32rang, seulement trois choix ont été faits par l’équipe qui les détenait initialement – les choix 28, 29 et 31 ont même été échangés deux fois. La tendance est la même en 2024, avec cinq choix dans la fourchette 25-32 ayant déjà été impliqués dans au moins une transaction. C’est justement en cédant Sean Monahan aux Jets de Winnipeg que le Tricolore a hérité du 26choix. L’administration Hughes-Gorton arrive ainsi à son troisième repêchage de suite avec un choix tardif de premier tour. Il a utilisé le premier en 2022 (Filip Mesar, 26rang) et échangé le deuxième en 2023 (pour Alex Newhook).

Un ou plusieurs autre(s) choix

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Le Canadien débarque dans la ville du vice avec pas moins de 12 choix au repêchage. Prédiction facile : il n’ajoutera pas 12 joueurs à sa liste de réserve. On peut donc présumer que quelques-uns de ces choix serviront à bonifier une offre d’échange, à convaincre un autre DG d’accepter un joueur dont le CH voudrait se débarrasser ou simplement à regarnir la banque de choix d’un club qui n’en possède pas, par exemple Vegas (aucun choix dans les tours 2 à 5), Tampa (aucun avant le 4tour), Vancouver et la Floride (aucun choix de 1er et de 2tour), ou même Dallas (aucun choix du 2e au 6tour). Dans le passé, les Montréalais ont liquidé des choix tardifs en les échangeant contre des choix équivalents de l’année suivante, mais il serait surprenant que ça se produise encore cette fois, puisque la Flanelle possède déjà 12 sélections en 2025.

Un vétéran en défense

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Michael Matheson

Depuis des mois, on se dit que Kent Hughes finira bien par échanger au moins un défenseur, et on peine à croire qu’il y ait un réel intouchable dans la formation actuelle à l’exception possible de Kaiden Guhle. Le nom de Michael Matheson a été évoqué par différents médias dans les hypothèses entourant Martin Necas, des Hurricanes de la Caroline. En effet, un défenseur qui vient d’amasser 62 points et qui gagne moins de 5 millions en moyenne pour encore deux ans attire forcément l’attention. Dans un casting différent, David Savard pourrait lui aussi susciter une certaine demande – c’était apparemment le cas à la date limite des transactions du mois de mars. Matheson et lui ont toutefois en commun d’être québécois et d’être les seuls vétérans au sein d’une escouade encore très verte. À moins d’un retour substantiel, ils ont probablement plus de valeur à Montréal qu’ailleurs.

Un jeune défenseur expérimenté

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Arber Xhekaj

En Justin Barron, Jordan Harris et Arber Xhekaj, le CH compte sur trois défenseurs de 23 ans ou moins qui possèdent de l’expérience de la LNH et dont la place au sein de l’organigramme d’ici deux ou trois ans n’est pas claire. On pourrait ajouter à cette liste Jayden Struble, qui a disputé 56 matchs en 2023-2024, et Johnathan Kovacevic, qui malgré ses 26 ans ne déborde pas d’expérience dans la grande ligue. Individuellement, Harris, Struble et Kovacevic vaudraient un retour modeste, si bien qu’il serait plus probable de les voir inclus dans une transaction plus élaborée. Xhekaj, on peut l’imaginer, est déjà plus alléchant, au point qu’on doutera de sa réelle disponibilité. Barron, enfin, apparaît comme le candidat le plus évident à une transaction, étant sans contrat et devant être soumis au ballottage à compter de la saison prochaine si l’organisation souhaite le céder aux mineures.

Un espoir de haut rang en défense

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David Reinbacher

En intégrant le nom de David Reinbacher, de Lane Hutson ou de Logan Mailloux à une transaction, le Canadien frapperait un grand coup. Mais ira-t-il jusque-là ? On peut en douter de la part d’un club en reconstruction. Il n’empêche que les vraies cibles que visent les autres équipes, ce sont celles-là, surtout si le CH reluque un jeune attaquant pour son top 6. Reinbacher, 19 ans, était l’un des défenseurs les plus prisés au repêchage de l’an dernier. Hutson s’apprête à faire le saut chez les professionnels après avoir été dominant sur le plan offensif dans la NCAA. Et Mailloux s’est adapté instantanément à la Ligue américaine en 2023-2024.

Joel Armia

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Joel Armia

Ce n’est pas un joueur qui fait rêver les amateurs aux quatre coins de la LNH. Mais Armia vient de réaliser une récolte de 17 buts en 66 matchs, et il a surtout retrouvé la superbe qui lui avait valu de signer le contrat de quatre ans qui arrivera à échéance à la fin de la prochaine saison. Si un gestionnaire est à la recherche d’un gros ailier de troisième ou quatrième trio qui excelle en désavantage numérique, il pourrait être tenté de se tourner vers Armia plutôt que de s’engager pour plusieurs années, et peut-être pour plus cher, avec un autre joueur du même type sur le marché des joueurs autonomes.

Christian Dvorak

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Christian Dvorak

Au sein de la hiérarchie du Canadien en attaque, il semble être devenu le joueur de centre en trop, surtout avec l’émergence à cette position d’Alex Newhook la saison dernière. Lui aussi a une seule année à écouler à son contrat, et on doute qu’il appartienne aux plans d’avenir de l’organisation. À 4,45 millions, toutefois, il faudra un interlocuteur aux poches profondes, et on peut même penser qu’il faille joindre un choix au repêchage à la transaction pour qu’elle se concrétise. L’Américain, en effet, a été souvent blessé au cours des trois dernières années, et il ne s’est jamais établi comme un joueur capable de créer de l’attaque avec régularité, sans être un pur expert défensif pour autant. Pour les simples fins de la discussion, mentionnons qu’il est originaire de la banlieue de Chicago, et que les Blackhawks nagent dans l’espace salarial. On ne sait toutefois pas si cette équipe est l’une des huit inscrites sur la liste de non-échange annexée à son contrat. Précisons par ailleurs que pour le CH, vu sa marge de manœuvre financière, il n’est pas urgent de se débarrasser de vétérans en attaque, qu’il s’agisse de Dvorak, d’Armia ou d’un autre.