(Sunrise) Le domicile des Panthers de la Floride a souvent été envahi de Québécois au fil des ans. Mais une fois en juin, les snowbirds se font moins nombreux. La preuve : même le fameux restaurant-bar Frenchie’s, repaire de Québécois à Hallandale Beach, est fermé pour l’été.

Il y avait néanmoins des gens de chez nous venus fêter la Saint-Jean dans les corridors de l’Amerant Bank Arena, lundi.

Ça commence par Stéphane Chartrand, dont les origines québécoises sont trahies par le chandail du Canadien de Guy Lafleur que sa conjointe, Lisa, porte.

Lui est québécois, mais vit aux États-Unis depuis 40 ans. Elle est américaine. Ils sont partis du nord de la Géorgie, lundi matin, pour un petit 24 heures dans le sud de la Floride, le temps d’assister au septième match de la finale.

Et le chandail du Canadien ? « Ma mère, Paulette Prévost, gardait Guy Lafleur quand il était petit, raconte-t-il fièrement. Je l’ai vu quelques fois, et mon père avait souvent des billets pour aller au Forum dans les années 1970. »

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Le chandail autographié par Guy Lafleur

Vu la proximité de la famille avec Lafleur, le chandail a été autographié par le Démon blond « quand il a été intronisé au Temple de la renommée en 1988 », précise Lisa.

On poursuit notre chasse aux Québécois dans les coursives quand on aperçoit au loin un couple portant chacun un chandail numéro 73 de Vincent Desharnais. Pas besoin d’une longue enquête pour deviner qu’on a devant nous le frère de Vincent, Alex, et sa copine, Monica. La ressemblance est frappante, digne de celle entre Marc Labrèche et Christophe Colomb.

Le meilleur moment : voir les partisans éméchés des Oilers qui l’abordent, sans jamais relever qu’il est la copie conforme du colosse défenseur.

PHOTO FOURNIE PAR KEVIN RAPHAËL

Alex Desharnais, sa copine Monica, Kevin Raphaël et Emmanuel Anderson De Serres

Alex et Monica sont partis de Lac-Mégantic, dimanche, pour s’en venir ici. Les ont rejoint Kevin Raphaël et Emmanuel Anderson De Serres, anciens dirigeants de la Force de Montréal. Eux ont dû passer par Burlington pour trouver un vol les menant dans la lointaine banlieue de Miami.

Leur parcours du combattant n’a toutefois rien à voir avec celui d’Éric Généreux, Henrick Parent et Jean-François Nadeau, trois gars de Sorel croisés dans les coursives. Généreux était à la Classique de golf Beauchemin-Fleury-Beauvillier-Aubé-Kubel vendredi. Le sixième match de la finale se jouait pendant le souper, et c’est là, voyant que les Oilers étaient en voie de forcer la tenue d’un septième match, que le plan a commencé à prendre forme.

Le problème : pas moyen de trouver un vol à partir de Montréal. C’est donc de Boston qu’ils ont dû décoller.

Nos trois comparses sont partis de Sorel à 10 h dimanche matin, pour un vol prévu à 18 h 50 à l’aéroport Logan. Ledit vol a été retardé à 21 h 30. Il était donc 3 h du matin quand ils ont enfin pu poser leurs valises au condo.

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Éric Généreux, Henrick Parent et Jean-François Nadeau

La suite sera encore plus rock and roll. Leur vol de retour décollait en soirée mercredi, pour un atterrissage à Boston vers minuit. Et c’est de nuit qu’ils feront le trajet Boston-Sorel. « On travaille jeudi ! », lance l’un d’eux.

Coût des billets de hockey : 1900 $ CAN.

« Si les Oilers gagnent, on aura toute une expérience, lance Jean-François Nadeau. Et s’ils perdent, on aura quand même passé du temps dans un beau coin ! »