Tempête dans un verre d’eau ou dossier à suivre ? Bob Hartley assure que c’est l’option 1.

Le nom de Hartley a de nouveau été lié aux Blue Jackets de Columbus comme successeur de Pascal Vincent derrière le banc, jeudi. Mais dans sa chronique quotidienne à l’émission Le retour des sportifs, à BPM Sports, Hartley a tenté de calmer le jeu.

Le Franco-Ontarien confirme avoir bel et bien contacté Don Waddell, nouveau président des opérations hockey et directeur général des Blue Jackets, mais c’était pour lui offrir ses services de consultant.

« Tout récemment, lorsque Don Waddell a été nommé, Pascal Vincent m’a appelé. Il m’a demandé de lui expliquer comment Don fonctionnait. Je lui ai dit : “Si Don retient tes services et te dit que tu aurais besoin d’un consultant, tu peux compter sur mes services” », a raconté Hartley, à BPM Sports.

« Hier soir, j’ai reçu un appel d’un chum de la Ligue nationale, a-t-il enchaîné. Il m’a dit : “Si Don Waddell ne le sait pas, peut-être qu’il ne le saura jamais. On est conscients que tu ne veux pas travailler n’importe où et avec n’importe qui à ton âge.” »

J’y ai réfléchi et je lui ai dit [à Waddell] : “Si tu as besoin de moi dans n’importe quelle facette chez les Blue Jackets, en raison de notre amitié, je serais prêt à écouter.”

Bob Hartley

En fin de journée, Hartley a poliment décliné la demande d’entrevue de La Presse, tout en répétant essentiellement cette même explication.

Semaine de rumeurs

Récapitulons. Hartley a été entraîneur-chef des Thrashers d’Atlanta de 2003 à 2007, avec Waddell comme directeur général. Mardi matin, l’informateur Elliotte Friedman a indiqué que Waddell voulait s’entretenir avec Hartley.

Mardi après-midi, Hartley a tenté de couper court aux conjectures, lors d’une autre chronique à BPM Sports. « Gaspillez pas votre énergie, a lancé l’homme de hockey. Je suis très content où je suis. Je m’amuse. J’ai un gros match de pickleball avec mes chums. […] Je suis passé à autre chose. Être consultant pour une organisation sérieuse, ce serait peut-être à considérer. […] Je suis très bien où je suis. Non, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse. »

Ce qui nous mène à jeudi matin, lors du point de presse de Waddell, auquel les médias de l’extérieur de Columbus pouvaient participer de façon virtuelle. Waddell a évoqué une liste préliminaire de 12 noms. Hartley en fait-il partie ?

« Bob m’a contacté, mais je ne lui ai pas encore parlé, a répondu Waddell. On fait nos devoirs. Plusieurs personnes seront impliquées dans ce processus, et plusieurs de ceux avec qui je prendrai cette décision ne connaissent pas Bob. Je ne dirai pas qui on va interviewer. On va le savoir bientôt. Mais le nom de Bob a certainement été évoqué. Tout le monde sait qu’il a coaché cinq ans pour moi à Atlanta. »

PHOTO STEVEN SENNE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le directeur général des Blue Jackets, Don Waddell

Comme Hartley a évoqué un possible poste de consultant, serait-il candidat pour un tel poste ? « Je n’y ai pas pensé une seule seconde », a indiqué Waddell.

Le DG a précisé que les Jackets sont la seule équipe sans entraîneur dans la LNH. « Donc les gars disponibles aujourd’hui le seront aussi demain », a-t-il rappelé. Des 12 noms sur sa liste préliminaire, il aimerait interviewer « trois ou quatre » candidats, des rencontres qu’il aimerait faire « autour du repêchage », qui aura lieu les 28 et 29 juin.

Outre Waddell, Johnny Gaudreau, plus haut salarié des Jackets, connaît lui aussi Hartley, qui a été son premier entraîneur-chef dans la LNH. On pourrait ajouter qu’il possède une certaine connaissance de la culture russe, puisque son dernier mandat, d’une durée de quatre ans, était chez l’Avangard d’Omsk. Or, Columbus compte actuellement cinq Russes dans son effectif permanent. Le genre de connaissance qui ne peut pas nuire, peu importe le rôle qu’il jouerait dans l’organisation.

Nos joueurs n’ont pas leur mot à dire sur qui sera l’entraîneur. J’ai parlé à une quinzaine de joueurs jusqu’ici. Je veux surtout savoir comment a été la saison, comment se passe leur été. Je dis toujours que les gérants gèrent, les coachs coachent et les joueurs jouent.

Don Waddell, directeur général des Blue Jackets

Waddell a réitéré l’importance du critère de l’expérience. « On a besoin de quelqu’un qui a déjà été dans ce fauteuil, qui a déjà été entraîneur-chef dans la LNH. On a de bonnes options. »

Avec 944 matchs derrière le banc d’une équipe comme entraîneur en chef, Bob Hartley est au 34rang de l’histoire de la LNH. Todd McLellan, Dave Tippett, Alain Vigneault et Claude Julien sont quelques-uns des noms devant lui, parmi ceux qui n’ont pas d’emploi ailleurs dans la LNH.

Joel Quenneville (1768 matchs et 3 Coupes Stanley) est de loin le plus expérimenté du lot, mais son cas est complexe puisqu’une équipe qui souhaite l’embaucher doit obtenir l’autorisation de la LNH, dans la foulée de l’affaire Kyle Beach, qui a mis les Blackhawks de Chicago dans l’embarras.

« Ce n’est pas la meilleure idée de parler de ce qui pourrait se passer. Je vais laisser la Ligue y répondre », a dit Waddell, interrogé au sujet de Quenneville.

En bref

Sans commentaire sur Vincent

Dans sa conférence de presse d’une bonne vingtaine de minutes, Waddell a été invité à préciser sa pensée au sujet du départ de Pascal Vincent. Dans une entrevue accordée plus tôt cette semaine au Columbus Dispatch, Waddell a affirmé qu’il était incapable d’« ignorer » certaines choses qui se sont produites la saison dernière, la seule de Vincent en tant qu’entraîneur-chef des Jackets. Évidemment, de tels propos peuvent vouloir dire plusieurs choses. Waddell n’a toutefois rien voulu préciser. « Je ne veux pas donner les détails de notre discussion. Nous sommes dans une industrie où les résultats font foi de tout et on pensait devoir aller dans une autre direction. La conversation restera entre Pascal et moi. »

Et le repêchage ?

Les Blue Jackets, c’est également l’équipe qui détient actuellement le 4choix du repêchage, soit le choix tout juste avant celui du Canadien. Autrement dit, leur sélection pourrait très bien avoir une incidence sur celle que le Tricolore sera ensuite appelé à faire. Waddell n’a rien dévoilé sur ses intentions, mais il a tout de même indiqué avoir dépêché « au moins trois personnes » en Floride cette semaine, où l’agence Gold Star tient actuellement son propre camp d’évaluation. Ce camp a notamment pour but de permettre aux équipes de la LNH de rencontrer certains des clients de Dan Milstein qui évoluent en Russie. Ivan Demidov, considéré comme un des meilleurs attaquants après Macklin Celebrini, est au nombre des invités. « Ils ont quelques-uns des meilleurs espoirs, dont plusieurs qu’on n’a pas pu voir jouer en personne », a souligné le DG. Waddell a également rappelé le côté très imprévisible de cette cuvée 2024 après le choix des Sharks au 1er rang. « Des équipes autour de nous parlent même de reculer dans l’espoir de trouver un bel atout », a-t-il dit. Il affirme ne pas avoir exclu d’échanger son propre choix.