(Sunrise) Stuart Skinner n’était pas content – de lui-même, et de la situation.

Le gardien de but des Oilers d’Edmonton avait été retiré après avoir concédé quatre buts sur 15 tirs dans une défaite de 4-3 contre les Canucks de Vancouver lors du match no 3 de la série de deuxième tour dans l’Association Ouest.

Skinner –– et son ronflant taux d’efficacité de ,793 après trois départs contre les Canucks — a alors été cloué au banc, deux soirs plus tard, alors que son équipe tirait de l’arrière 2-1 dans cette série au meilleur des sept rencontres.

Calvin Pickard – un gardien réserviste qui a roulé sa bosse dans la LNH – a obtenu les deux départs suivants, enregistrant une victoire et une défaite.

Skinner, qui fut le gardien no 1 des Oilers pendant la majeure partie de la campagne, a retrouvé son filet alors que son équipe faisait face à l’élimination, lors du match no 6. Un déclic s’est alors fait, et Skinner a repoussé 14 des 15 tirs dirigés vers lui, avant d’effectuer 15 arrêts dans une victoire de 3-2 lors du match ultime de la série. Et juste comme ça, les Oilers étaient qualifiés pour la série finale dans l’Ouest.

L’athlète âgé de 25 ans n’a jamais véritablement pris le temps de réfléchir à cette succession d’évènements.

Skinner a aisément remporté son duel contre le gardien des Stars de Dallas Jake Oettinger au troisième tour, et il a eu le meilleur à ses deux derniers départs en série finale de la Coupe Stanley contre le cerbère des Panthers de la Floride, Sergei Bobrovsky. Le Russe, un véritable mur de briques en début de série, a commencé à montrer des failles dans son armure, si bien que les Oilers ont effacé un déficit de 0-3 dans cette série et forcé la tenue d’un match no 6 à domicile vendredi soir.

« Évidemment, j’étais très fâché, a admis Skinner à propos de son séjour au bout du banc contre les Canucks. C’était vraiment moche… ça m’a forcé à retrouver mon jeu, à faire tout en mon pouvoir, peu importe ce que ça prenait, pour me battre et offrir une autre chance à mon équipe de gagner. »

Le gardien, qui est né et qui a grandi à Edmonton, y est parvenu, et il a permis à la concession albertaine qu’il encourageait lorsqu’il était gamin de s’approcher à deux victoires du sixième titre de son histoire.

Tout ça n’aurait pas été envisageable sans qu’il ait haussé son niveau de jeu.

« Depuis qu’il est de retour, il est indomptable, a dit le vétéran des Oilers Corey Perry. Il tient le fort. »

« Nous croyons tous en chacun d’entre nous, a ajouté Skinner. Toutefois, entre le dire et le faire… c’est formidable. »

Depuis qu’il a retrouvé son filet, son taux d’efficacité a grimpé à ,912 en 13 départs, effectuant notamment 72 arrêts sur 76 lancers étalés sur trois matchs après que les Oilers eurent accusé un déficit de 2-1 dans leur série contre les Stars.

Et après avoir été éclipsé par Bobrovsky, qui a repoussé 82 des 86 lancers dirigés vers lui dans les trois victoires des Panthers en lever de rideau de la série finale de la Coupe Stanley, son taux d’efficacité est demeuré stable à ,938 lors des deux derniers matchs.

« Je suis le même joueur, mais pas à la même place, a expliqué Skinner, en répondant à une question pour savoir ce qui avait changé chez lui depuis qu’il avait été cloué au banc. J’ai tiré des leçons et j’ai pris du recul, j’ai repris mon souffle et j’ai retrouvé ma concentration. »

Ainsi, à l’instar de ses coéquipiers, Skinner a progressé de série en série ce printemps.

« Nous avons mis l’épaule à la roue, a dit Skinner. Nous nous sommes retrouvés en position précaire, aussi.

« Il suffit de se retrousser les manches et de trouver une manière de nous en sortir », a-t-il conclu.