À quelques jours de l’ouverture du marché des joueuses autonomes de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), l’équipe de Montréal affiche essentiellement complet en défense et devant le filet. En attaque, c’est plutôt l’inverse qui se produit.

Montréal a annoncé lundi avoir fait signer des contrats aux défenseuses Amanda Boulier et Mariah Keopple ainsi qu’à la gardienne Elaine Chuli en vue de la prochaine saison – Boulier s’est même vu accorder une année supplémentaire.

Chuli, qui a présenté les meilleures statistiques de la LPHF en 2024, sera de nouveau l’adjointe d’Ann-Renée Desbiens. Quant à Boulier et Keopple, elles ont fait partie du quatuor défensif, avec Erin Ambrose et Kati Tabin, qui s’est partagé l’écrasante majorité du temps de glace lors du court passage de l’équipe en séries éliminatoires, le mois dernier.

Avec Ambrose, Tabin et Dominika Laskova, qui ont toutes encore un contrat, les Montréalaises comptent donc sur cinq défenseuses en vue de la campagne 2024-2025. En y ajoutant Cayla Barnes, choix de premier tour du club au plus récent repêchage – on s’attend à ce qu’elle joue un rôle majeur dès son arrivée dans la métropole –, on peut pratiquement considérer que le sort de l’équipe est scellé à cette position. À plus forte raison en sachant que l’organisation détient les droits sur deux autres défenseuses, la jeune Américaine Anna Wilgren et la vétérane suédoise Anna Kjellbin, aussi repêchées la semaine dernière.

En visioconférence, la directrice générale Danièle Sauvageau a confirmé qu’elle souhaitait « stabiliser » sa formation pendant la saison morte, prioritairement à ces positions-clés. À preuve, les ententes annoncées lundi avaient été conclues dès le début du mois de juin, a révélé la DG.

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La directrice générale de l'équipe de Montréal, Danièle Sauvageau

À moins d’une surprise, ce surplus de personnel devrait signifier la fin de l’aventure à Montréal pour Catherine Daoust, Madison Bizal et Brigitte Laganière, qui ont toutes disputé la majorité des matchs la saison dernière. En séries, elles ont toutefois été confinées à un rôle effacé, voire marginal – surtout Bizal et Laganière.

Sauvageau n’a pas confirmé si ces défenseuses devraient effectivement tenter leur chance ailleurs. Elle a toutefois insisté sur le fait que « toute organisation qui se respecte [ne peut] faire des promesses qu’elle ne peut pas tenir ».

Elle a néanmoins rappelé que, l’an dernier, sept joueuses avaient signé un contrat après s’être présentées au camp d’entraînement avec une simple invitation en poche.

Ouvertures

Alors qu’il faudra un petit miracle pour qu’une défenseuse invitée se taille une place dans la formation, c’est autrement plus ouvert en attaque.

Seulement six attaquantes – Marie-Philip Poulin, Laura Stacey, Kristin O’Neill, Maureen Murphy, Kennedy Marchment et Lila Ljungblom – ont présentement un contrat. Il n’est « pas impossible » que d’autres noms se greffent à ce groupe d’ici à vendredi, jour d’ouverture du marché des joueuses autonomes, encore qu’il n’y ait pas d’incontournables parmi Mikyla Grant-Mentis, Claire Dalton, Catherine Dubois, Gabrielle David, Ann-Sophie Bettez, Sarah Lefort et Sarah Bujold, dont l’entente est sur le point d’échoir.

La Presse a été en mesure de confirmer que Dubois et Lefort, ainsi que la défenseuse Catherine Daoust, n’avaient pas reçu d’offre en date de lundi. Bettez non plus, mais puisqu’elle se remet d’une opération à un genou, elle ne sait pas si sa blessure aura un impact sur sa capacité à signer un nouveau contrat.

Sauvageau, comme ses homologues, doit jongler avec une structure salariale complexe. La LPHF, plutôt que d’imposer un plafond, exige de ses DG qu’ils et elles maintiennent un salaire moyen fixe au sein de leur équipe respective. En 2024-2025, cette moyenne sera de 56 650 $. Les administrateurs doivent donc cumuler un certain nombre de contrats au bas prix pour contrebalancer les plus onéreux.

Ainsi, à moins d’une surprise de taille, les dollars ne pleuvront pas sur les athlètes disponibles vendredi. Des 10 meilleures pointeuses de la ligue en 2024, seules Katerina Mrazova et Darryl Watts, d’Ottawa, et Hannah Miller, de Boston, seront disponibles, et ce, à un moment où aucune joueuse repêchée la semaine dernière n’a encore signé officiellement son premier contrat.

Sauvageau s’attend-elle à conclure plusieurs ententes, ou préfère-t-elle attendre au camp pour évaluer des joueuses invitées ? « Une combinaison des deux », a-t-elle répondu, ne sachant pas encore exactement qui sera disponible vendredi.

Impact

Un autre élément pourrait avoir un impact sur les décisions de Montréal au cours des prochains jours et des prochaines semaines : le sort d’Amanda Kessel, repêchée au septième tour la semaine dernière.

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Amanda Kessel

Ce dossier est particulièrement complexe. Aucune précision n’a encore filtré du côté de la vedette américaine, à savoir si elle comptait ou pas se présenter au camp de l’équipe montréalaise. Le Hockey News a avancé qu’elle ne souhaitait jouer qu’à Boston.

Sauvageau a parlé de « statu quo » pour décrire cette situation. Elle a réitéré que les joueuses disponibles au repêchage étaient présumées prêtes à jouer n’importe où.

« L’information que nous avons, c’est qu’elle veut jouer au hockey et qu’elle aimerait peut-être faire un autre cycle olympique, a indiqué la DG. Avec le talent et l’âge qu’elle a, c’est amplement possible. Notre but, c’est qu’elle soit au camp et qu’elle joue dès la saison prochaine. »

Abigail Boreen, attaquante repêchée au troisième tour, aurait elle aussi des réticences à jouer à Montréal, selon le Hockey News, puisqu’elle souhaiterait terminer ses études en pharmacie à l’Université du Minnesota parallèlement à sa carrière de hockeyeuse. Or, son cas ne semble pas causer d’inquiétudes au sein de l’équipe montréalaise pour l’instant.