L’équipe de Montréal devait impérativement s’améliorer défensivement. C’est ce qu’elle a fait en sélectionnant l’arrière Cayla Barnes au premier tour du repêchage, lundi soir.

Sans surprise, l’attaquante de l’Université Princeton Sarah Fillier a pris la direction de New York au tout premier rang ; « un rêve devenu réalité » pour la jeune vedette de l’équipe nationale canadienne. Fillier, perçue par plusieurs comme un talent générationnel, vient de finir sa carrière universitaire avec une fiche impressionnante de 194 points, dont 93 buts, en 120 rencontres.

Montréal était la cinquième équipe à monter sur la scène à St. Paul, au Minnesota. Une seule défenseuse, Claire Thompson (Minnesota, 3e au total), avait déjà entendu son nom à ce moment. La directrice générale Danièle Sauvageau a arrêté son choix sur Barnes, une défenseuse droitière qui, a-t-elle affirmé, « pourra venir prêter main-forte dès la saison prochaine ». Une décision « basée sur les besoins ».

« Elle a déjà tellement d’expérience. On a l’impression qu’elle est sur l’équipe nationale américaine depuis des années, alors qu’elle vient tout juste de graduer », a indiqué la DG.

PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Sarah Fillier a été la première joueuse sélectionnée par l’équipe de New York

« Je suis super excitée ! », a pour sa part lancé Barnes une fois descendue de scène. « Je suis allée quelques fois à Montréal et je suis très enthousiaste de commencer. Je vais devoir retrouver mon français, mais je suis super emballée d’apprendre ! »

La native d’Eastvale, en Californie, a récolté 11 buts et 25 mentions d’aide en 39 matchs, en plus d’afficher un différentiel de +71, avec les Buckeyes de l’Université d’État de l’Ohio la saison dernière.

Aux médias, elle s’est décrite comme une joueuse qui s’« implique offensivement » et qui « aime jouer dans les deux sens de la patinoire ».

Barnes fait partie de l’équipe nationale américaine depuis plusieurs années. Dans la métropole, elle retrouvera plusieurs adversaires membres de l’équipe canadienne, dont Marie-Philip Poulin. « Je suis tellement excitée de pouvoir jouer avec elle, a-t-elle dit. Elle est une des meilleures joueuses au monde. »

La jeune femme a indiqué avoir regardé plusieurs matchs des Montréalaises la saison dernière. « Elles ont un bon noyau et une fondation solide », a-t-elle noté.

Danièle Sauvageau a ajouté deux autres défenseuses plus tard dans la séance de sélection : Anna Wilgren, une Américaine de 24 ans qui évoluait pour l’Université du Wisconsin, et Anna Kjellbin, une Suédoise de 30 ans qui arrive avec une expérience de 10 ans au sein de l’équipe nationale suédoise.

Trois attaquantes s’ajoutent

Dans les tours deux à quatre, Sauvageau a opté pour ajouter du talent à sa brigade offensive. Au deuxième tour, elle a arrêté son choix sur Jennifer Gardiner, un autre produit de l’Université d’État de l’Ohio. Cette dernière a ainsi rejoint Barnes, « une de [ses] meilleures amies ».

L’attaquante rayonnait au moment de monter sur scène. « Quand tu entends ton nom, c’est comme si tout ton monde s’illuminait », a-t-elle imagé en conférence de presse.

Gardiner, une Britanno-Colombienne de 22 ans, vient d’enfiler 18 buts et 27 aides en 39 rencontres avec les Buckeyes, bonne pour le deuxième rang des pointeuses de son équipe. Elle a justement affirmé vouloir amener une « touche de marqueuse » à la troupe de Kori Cheverie. Une telle chose ne fera pas de tort, considérant que Montréal a souvent manqué de joueuses capables de trouver le fond du filet dans la dernière saison.

« Je veux juste contribuer de n’importe quelle façon sur la patinoire et en dehors de celle-ci pour amener un championnat à Montréal », a ajouté la nouvelle venue.

Au troisième tour, Danièle Sauvageau a demandé un temps d’arrêt de cinq minutes, visiblement indécise. À la surprise générale, elle a opté pour l’attaquante Abigail Boreen, qui a disputé 14 matchs avec l’équipe du Minnesota la saison dernière, inscrivant 6 points. L’Américaine de 24 ans a mentionné n’avoir eu aucune discussion avec Montréal avant le repêchage et avoir été surprise d’entendre son nom.

Dara Greig, sœur de l’attaquant des Sénateurs d’Ottawa Ridly Greig, a été la sélection de Sauvageau au quatrième tour. La joueuse de 23 ans vient de conclure une campagne de 42 points en 40 matchs avec les Raiders de l’Université Colgate.

Sauvageau prend le pari Kessel

Tout le monde se demandait où finirait Amanda Kessel, qui n’a pu jouer l’an dernier en raison de blessures. Danièle Sauvageau a fait de la vedette américaine son ultime sélection du repêchage, au 41rang.

Kessel, 32 ans, était admissible au repêchage, mais des rumeurs veulent qu’elle ait eu des discussions pour devenir la nouvelle directrice générale de l’équipe du Minnesota. Si une telle chose se produit, elle ne viendra, de toute évidence, pas jouer à Montréal.

« L’information qu’on a, c’est que les joueuses qui ont signé avaient jusqu’à samedi pour se retirer. Je n’ai pas eu l’occasion de lui parler. […] C’est visiblement un appel que je vais avoir cette semaine. »

L’idée d’une équipe alignant Marie-Philip Poulin et Amanda Kessel a de quoi exciter les partisans montréalais… et intimider les formations adverses !

Emmy Fecteau à New York

L’attaquante Emmy Fecteau a été la seule Québécoise sélectionnée, lundi soir. La formation new-yorkaise en a fait son choix de sixième tour, 31e au total. Le directeur général, Pascal Daoust, a fait l’annonce en français au micro. Fecteau était la capitaine des Stingers de Concordia, qui ont connu une saison parfaite de 25 victoires en 25 matchs cette saison. La native de Saint-Odilon-de-Cranbourne a inscrit 89 points en 83 matchs. « Je suis vraiment heureuse d’aller à New York. Il y a quelques Québécoises, alors je suis contente », a dit l’athlète au micro de l’animatrice, après sa sélection. « Je veux avoir un impact avec l’équipe, être là pour mes coéquipières et gagner », a-t-elle ajouté.

Interrogée sur l’absence de Québécoises parmi ses sélections, Sauvageau s’est dite « très heureuse » pour Fecteau. « Il y avait quelques Québécoises sur notre liste. C’est une question d’opportunité, de rang. […] C’est une joueuse qui va jouer dans cette ligue-là. Quand on est allés pour la sélectionner, elle n’était plus là. »

Lina Ljungblom à Montréal pour trois ans

Quelques heures avant le repêchage, l’équipe montréalaise a annoncé en être venue à une entente de trois ans avec la joueuse par excellence de la ligue de hockey féminin suédoise, Lina Ljungblom. Cette dernière a été le tout dernier choix du repêchage de 2023, au 90rang. Cette saison, elle a marqué 23 buts et ajouté autant de mentions d’aide en 32 matchs de l’autre côté de l’Atlantique. Par voie de communiqué, Danièle Sauvageau a parlé d’elle comme une joueuse « dynamique et explosive », qui amènera de la profondeur à l’attaque.