(Sunrise, Floride) Vers le milieu de la troisième période, quelqu’un a lancé un rongeur en plastique aux pieds de Leon Draisaitl, et cela venait parfaitement résumer ce lundi soir à Sunrise et ce deuxième match de la finale de la Coupe Stanley.

On s’attendait à une grosse prestation de la part des Oilers d’Edmonton, mais à la place, cette équipe a accouché d’une souris, et puis ceci explique cela, et puis ceci explique la marque finale, 4-1 en faveur des Panthers de la Floride, qui ont maintenant une bien jolie avance de 2-0 dans cette série.

Cette fois, ce n’est pas le gardien Sergei Bobrovsky qui a été le héros – il a d’ailleurs mal paru sur le seul but des Oilers –, mais bien le club en entier, qui a étouffé la visite pendant presque 60 minutes.

Malgré tout ça, c’était bien tranquille dans le vestiaire des gagnants.

« On essaie seulement de jouer de la même manière, a expliqué l’attaquant Matthew Tkachuk. On n’essaie pas de faire quelque chose de différent ou de fermer le jeu. On veut juste jouer avec intensité, on veut arriver avec un style de jeu qui est dans ta face, on veut contrôler l’espace, on veut présenter un style de jeu qui est simple, on veut être en mouvement et frapper l’adversaire. On a très bien fait tout ça ce soir. »

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Evan Rodrigues a donné l’avance aux Panthers en début de troisième période.

Tout ça est très vrai, et ça explique en gros la présente situation. Dans le vestiaire des visiteurs, Connor McDavid a tout de même tenté de garder la tête froide, tout en jouant la carte du négligé, si une telle chose est possible. « J’ai hâte à ce que les gens se mettent à douter de nous », a-t-il dit au sujet de ce retard de deux matchs dans la série.

Les doutes, il va y en avoir. En partant, le jeu en avantage numérique des Oilers est complètement éteint – fiche de 0 en 7 depuis le début de la finale, et un seul tir lors des trois premières occasions à cinq contre quatre lundi soir –, et ensuite, le club de l’Alberta va devoir lancer pas mal plus que ça. Les Oilers ont obtenu seulement 19 tirs dans ce deuxième match, dont 7 lors des 40 premières minutes de jeu.

Pour ajouter à tout ça, ils ont perdu un joueur, Warren Foegele, éjecté du match pour son genou à l’endroit d’Eetu Luostarinen. Darnell Nurse a joué sur une jambe, essentiellement, et à la fin, Leon Draisaitl a frappé Aleksander Barkov d’un solide coup à la tête. Le joueur des Panthers n’est d’ailleurs pas revenu, et l’entraîneur Paul Maurice n’a pas été en mesure de donner plus de détails à ce sujet.

Aussi, autre bout pas facile à digérer pour les Oilers : un seul but en deux matchs depuis le début de cette finale. Bien sûr, ce ne sera pas suffisant.

« On a tout fait sauf marquer, a répondu Draisaitl. On peut sans doute être meilleurs, et ça commence avec moi. On doit en donner plus et on peut jouer mieux que ça.

« Je peux sans doute moi-même contribuer davantage… ce ne fut pas mon meilleur match. Il va falloir se regrouper et être meilleurs dans le match numéro trois. Ce n’est pas la meilleure situation pour nous, mais il va falloir trouver une façon. »

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Connor McDavid ne peut déjouer Sergei Bobrovsky.

L’entraîneur Kris Knoblauch a préféré voir le verre à moitié plein. « On a touché trois poteaux et si on marque là-dessus, c’est une autre histoire… Je ne vais pas m’attarder à ces deux premiers matchs. On doit juste aller gagner le prochain. »

Dit comme ça, ça semble assez simple, mais sur la glace, ça semble pas mal moins simple. Les Oilers ont passé la soirée à ne pas avoir la rondelle, et quand ils l’avaient, ils la donnaient souvent aux gars en rouge, comme Evan Bouchard, qui a passé ça direct sur la palette d’un autre Evan, Rodrigues celui-là, en début de troisième. Ce fut le but de la victoire. « L’identité de celui qui marque n’est pas vraiment quelque chose d’important, a tenu à dire l’attaquant des Panthers. On recherche des victoires ici. »

Au son de la dernière sirène, les Oilers ont quitté la glace bien lentement, alors que s’abattait sur eux une pluie de rongeurs en plastique. On devine que ce n’était pas très agréable.

« Ce n’est pas l’idéal, a admis Zach Hyman au sujet de ce résultat. Mais on a deux matchs à la maison, et il faut savoir faire le travail à la maison. C’est ce qu’ils viennent de faire ici, et maintenant, il nous appartient de retourner à Edmonton et de gagner ces deux matchs. Ça doit commencer avec le premier. »

Le troisième match de cette finale aura lieu jeudi soir. Au moins, à Edmonton, il n’y aura pas de rats en plastique.