(Sunrise) Il fut un temps où l’on pouvait venir au hockey par ici pour pas cher, avec le stationnement gratuit et aussi des hot-dogs gratuits pour aller avec le prix ridicule du billet, mais ce temps-là est révolu, de toute évidence.

En arrivant autour de l’aréna vendredi matin, c’est le prix du stationnement, affiché en grosses lettres, qui sautait aux yeux : 75 $. Ensuite, comment dire ? Ce buzz, cette ambiance, cette ferveur que l’on n’avait guère l’habitude de retrouver ici, pas souvent, en tout cas, dans ce champ nommé Sunrise, un coin surtout connu des Québécois en raison de son immense centre commercial planté de l’autre côté de la rue, là où on vient acheter du linge à 50 % pendant les Fêtes en attendant le match du Canadien en soirée.

Les Panthers ne sont pas habitués à tant d’attention. De 2000-2001 à 2018-2019, ils ont raté les séries 16 saisons sur 18, et ça comprend une très longue disette de 10 saisons de suite sans disputer un seul match éliminatoire.

Mais Matthew Tkachuk ne se souvient pas vraiment de tout ça, et puis de toute façon, il aime mieux parler de ce qui se passe maintenant.

PHOTO SAM NAVARRO, USA TODAY SPORTS

Matthew Tkachuk

C’est le meilleur endroit pour gagner et pour jouer au hockey. Je dirais que c’est un excellent moment pour être membre de cette équipe…

Matthew Tkachuk

Ce n’est pas faux. Pour la deuxième année de suite, les Panthers se retrouvent en finale de la Coupe Stanley, cette fois face aux Oilers d’Edmonton, avec un match numéro un qui est prévu pour samedi soir.

« Je suis allé me promener il y a quelques jours, et de Miami à West Palm Beach, tout le monde me parle de ça, s’est enthousiasmé le fougueux attaquant. On le voit, le hockey ici ne cesse de grandir. Si je peux comparer avec ce que j’ai vu quand je suis arrivé dans cette ligue en 2016, je dirais que c’est le jour et la nuit. »

Changement de culture

Tkachuk, un membre des Panthers depuis seulement deux saisons, n’a évidemment pas connu les années creuses. Son collègue Aaron Ekblad n’a pas eu autant de chance ; à son arrivée ici, en 2014, le défenseur a surtout connu la défaite, souvent, avec des équipes qui ont raté les séries quatre fois à ses cinq premières saisons avec le club.

Lui aussi estime que les choses ont changé sous les palmiers.

« Je dirais qu’il y a eu un énorme changement de culture dans notre équipe, a expliqué Ekblad. On est passés par plusieurs entraîneurs, aussi par quelques directeurs généraux, et maintenant, il y a une base solide sur laquelle on peut bâtir. On n’a plus à subir autant de changements dorénavant, et je pense que c’est très bon pour l’organisation. »

Avec le temps, il y a une culture qui a été instaurée par ici, et ça part du sommet, avec la direction du club. Ensuite, il appartient aux joueurs de se soumettre à des standards qui sont plus élevés.

Aaron Ekblad

Avec la victoire sont venus les résultats, et les Panthers, qui jouaient presque toujours dans un aréna à moitié vide à part pour la venue annuelle du Canadien dans le temps des Fêtes, se sont retrouvés cette saison avec une moyenne de 16 682 fans par match, la 13moyenne au classement des assistances de la LNH en 2023-2024. Les assistances par ici ont bondi de 11,7 % cette saison, la plus forte augmentation à ce chapitre dans le circuit.

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Après avoir joué longtemps dans un amphithéâtre à moitié vide, les Panthers se sont retrouvés cette saison avec une moyenne de 16 682 fans par match.

Il ne leur manque plus qu’une Coupe Stanley, ce qu’ils n’ont jamais pu obtenir depuis leur naissance en 1993, une sécheresse aussi longue que la dernière Coupe gagnée par un club canadien, par ailleurs.

« C’est un feeling terrible que de perdre en finale comme l’année dernière, et ce n’est pas quelque chose que l’on recherche, a ajouté Aaron Ekblad. Mais je dirais qu’on a appris de l’an passé. »

Par ici, on a aussi appris que le stationnement et les hot-dogs ne seront plus jamais gratuits.