Il est évidemment trop tôt pour tirer des conclusions sur la cuvée du repêchage de 2022 chez le Canadien.

Mais le texte du confrère Guillaume Lefrançois, ce matin, sur des décisions contractuelles à prendre envers certains de ces espoirs, quitte à s’en séparer, nous donne l’occasion de faire le point sur ce repêchage.

Kent Hughes a offert un joli cadeau de bienvenue à l’éternel complice de Jeff Gorton, Nick Bobrov, dont il s’agissait du premier repêchage avec le CH, en collégialité avec Martin Lapointe. Hughes leur a donné deux choix supplémentaires, en fin de premier et deuxième tours, en échangeant de Tyler Toffoli et Brett Kulak. Seuls le Kraken de Seattle, les Blackhawks de Chicago et les Coyotes de l’Arizona détenaient plus d’atouts dans les trois premiers tours.

Les choix du Canadien au repêchage de 2022

  • 1- Juraj Slafkovsky, premier tour (1er)
  • 2- Filip Mesar, premier tour (26e) (Choix obtenu des Flames pour Tyler Toffoli)
  • 3- Owen Beck, deuxième tour (33e)
  • 4- Lane Hutson, deuxième tour (62e) (Choix obtenu des Oilers pour Brett Kulak)
  • 5- Vinzenz Rohrer, troisième tour (75e) (Choix obtenu des Ducks pour le 3tour en 2021)
  • 6- Adam Engström, troisième tour (92e)
  • 7- Cédrick Guindon, quatrième tour (127e) (Choix supplémentaire obtenu dans l’échange pour Ben Chiarot)
  • 8- Jared Davidson, cinquième tour (130e)
  • 9- Emmett Croteau, sixième tour (162e)
  • 10- Petteri Nurmi, septième tour (194e)
  • 11- Miguel Tourigny, septième tour (2016e) (Choix obtenu des Coyotes pour le 7tour en 2021)

Montréal a frappé dans le mille avec Juraj Slafkovsky au premier rang, d’autant plus qu’il ne s’agissait pas d’un choix populaire à l’aube du repêchage. Cette décision a été prise en équipe. Toutes les ressources de l’organisation ont été mises à profit pour faire le meilleur choix possible, pas seulement Bobrov, Lapointe et leurs recruteurs.

Slafkovsky a connu une première année difficile, à 18 ans, mais ses 50 points, dont 20 buts, en 82 matchs, son gabarit et sa force brute ont rassuré les sceptiques. Ce jeune colosse a amassé 35 points à ses 40 dernières rencontres.

Le CH a fait plaisir à Slafkovsky, même si ça n’était pas l’objectif avoué, en repêchant son compatriote et ami d’adolescence Filip Mesar au 26rang, un attaquant de petite taille, mais habile et doté d’une belle vision. Après un camp d’entraînement en demi-teinte, on l’a renvoyé dans la Ligue américaine, mais il n’a pas su convaincre le Rocket de le retenir.

Ses 52 points en 45 matchs à Kitchener, dans la Ligue junior de l’Ontario, n’ont convaincu personne. Mesar a eu 20 ans en janvier. À cet âge, il faut généralement dominer dans les rangs juniors pour espérer en faire autant au niveau professionnel. Le prochain hiver sera important pour lui à Laval. Pour l’instant, des joueurs choisis après lui, Jiri Kulich, Filip Bystedt, Brad Lambert et surtout Matthew Poitras et Tristan Luneau, sont en avance dans leur développement.

Avec le premier choix au deuxième tour, Montréal a misé sur le centre Owen Beck. Après avoir étonné à son premier camp d’entraînement avec le CH il y a deux ans, ce jeune homme de 20 ans a obtenu 81 points en 57 matchs dans la Ligue junior de l’Ontario, et il a amassé 14 points en 17 matchs éliminatoires. Il en avait obtenu 67 en 60 matchs l’année précédente. Il a deux points en autant de rencontres jusqu’ici à la Coupe Memorial. Beck est un centre intelligent et fiable, mais on le destine plutôt à un rôle dans le bas d’une formation de la LNH, compte tenu de ses habiletés naturelles et de sa production, dans les rangs juniors comme au Championnat mondial junior.

Le choix de fin de deuxième tour a évidemment fait beaucoup jaser ces derniers mois. Après avoir outrageusement dominé dans la NCAA, avec 97 points en 77 matchs lors de ses deux saisons à Boston University, et participé à deux Championnats mondiaux juniors avec l’équipe américaine, le défenseur Lane Hutson a laissé une impression très favorable en deux matchs avec le Canadien en fin de saison. Il aurait sans doute constitué un choix dans le top 15 s’il avait mesuré quelques pouces de plus. Qu’importe, Hutson fait déjà oublier Mesar et Beck.

Le seul autre espoir intéressant parmi le reste du groupe demeure Adam Engström. Ce défenseur gaucher suédois vient de signer son premier contrat avec le Canadien après une saison concluante à Rögle. Il excelle dans toutes les facettes du jeu, est tenace et, sans être un futur candidat au trophée Norris, pourrait réussir une carrière dans la LNH.

L’Autrichien Vinzenz Rohrer, 19 ans, un centre plutôt chétif, a choisi de disputer la saison dernière dans la Ligue nationale suisse. Il demeure un projet à long terme. Ne retenez pas votre souffle pour les autres.

En bref, Montréal a mis la main sur une pièce maîtresse de sa reconstruction au premier rang, contrairement aux cuvées 2012 et 2018 avec Alex Galchenyuk et Jesperi Kotkaniemi, tous deux repêchés au troisième rang, et pourrait avoir frappé un coup de circuit avec Hutson.

Mesar peut se dire heureux d’avoir représenté le deuxième choix du premier tour. La pression aurait été nettement plus forte s’il avait été le premier choix, même au 26rang. Ryan Poehling (25e, 2017), Noah Juulsen (26e, 2015), Nikita Scherbak (26e, 2014), Michael McCarron (26e, 2013) et même Danny Kristo (56e, deuxième tour, 2008) peuvent en témoigner…

Utah veut s’améliorer

PHOTO RICK BOWMER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Bill Armstrong

Le directeur général des défunts Coyotes de l’Arizona, Bill Armstrong, disposera d’environ 40 millions sous le plafond salarial cet été pour améliorer sa formation, désormais établie à Salt Lake City. Et il n’aura pas les mains liées par un propriétaire chiche. On peut donc s’attendre à au moins un coup d’éclat de sa part, pour susciter de l’intérêt dans ce nouveau marché, mais pas à n’importe quel prix.

« On veut améliorer sans relâche, mais sans sacrifier notre avenir, a-t-il expliqué au confrère Pierre Lebrun cette semaine. On doit prendre des décisions intelligentes pour permettre à notre groupe de grandir, pas s’encombrer de vilains contrats. »

L’expiration des contrats de Jakub Voracek et Bryan Little, dont les salaires occupaient 13,5 millions sur la masse au cours de la saison morte, avant d’être enterrés sur la liste des blessés à long terme, donnera plus de flexibilité à Armstrong, explique Lebrun.