C’est en 2022 que le binôme Gorton-Hughes a dirigé son premier repêchage. Pour la première fois de leur règne, les deux dirigeants devront donc laisser filer des espoirs qu’ils ont eux-mêmes réclamés. Le Canadien a repêché 11 joueurs à l’encan 2022 ; ils n’atteindront pas tous la LNH, et une première phase d’élagage se fera cette semaine.

Le 1er juin constitue en effet une date butoir dans ce processus. C’est en effet samedi qu’expirent les droits du Tricolore sur certains choix des dernières années qui n’ont pas encore signé de contrat de la LNH. Voici les dossiers à l’ordre du jour.

Jared Davidson, attaquant, choix de 5e tour (130e au total) en 2022

C’est le dossier le plus intrigant, car Davidson est le seul du lot à avoir joué à Laval. Il l’a fait en vertu d’un contrat de la Ligue américaine seulement. Le CH doit maintenant décider s’il mérite un contrat de la LNH. Or, selon nos informations, l’entourage du joueur n’a pas encore reçu de réponse définitive du Tricolore, si bien que l’espoir persiste. Davidson est un cas particulier, car il avait 20 ans quand Montréal l’a repêché. Il est ensuite retourné dans les rangs juniors, où il a aidé les Thunderbirds de Seattle à remporter le championnat de la WHL. Puis, à Laval, il a inscrit 11 buts en 38 matchs, un rendement intéressant pour une recrue. Des blessures en début et en fin de calendrier lui ont fait rater de l’action.

Cédrick Guindon, attaquant, choix de 4e tour (127e au total) en 2022

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Cédrick Guindon

Le Franco-Ontarien vient de connaître une campagne couci-couça pour un joueur de 19 ans. Avec 57 points en 68 matchs, Guindon a en effet produit son pire rendement offensif en trois ans dans la Ligue junior de l’Ontario (OHL). Son différentiel de -30 a été le pire de son club, l’Attack d’Owen Sound. Son agent, Dave Maloney, reconnaît de façon prude qu’il est « peu probable » que son client reçoive un contrat d’ici samedi. Il n’a pas même été question d’un contrat de la Ligue américaine. « Mais il demeure tout un joueur », croit-il. Guindon redeviendra donc admissible au repêchage, mais Maloney rappelle que dans des cas du genre, où l’équipe choisit de laisser filer le joueur, il est peu probable que le joueur soit ensuite repêché de nouveau. « Il va donc retourner dans le junior et il va se repositionner pour un contrat s’il connaît une bonne saison de 20 ans », estime Maloney.

Miguel Tourigny, défenseur, choix de 7e tour (216e au total) en 2022

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Miguel Tourigny

Comme Davidson, il a été repêché à 20 ans. Mais plutôt que de retourner dans la LHJMQ en tant qu’aîné de la ligue, il a levé les feutres vers l’Europe pour disputer une saison en Slovaquie. La saison dernière, il est rentré en Amérique du Nord en vertu d’un contrat avec le Rocket de Laval. Le hic : ce contrat n’a jamais servi, puisqu’il a passé l’entièreté de la campagne dans le fief de Maurice Le Noblet Duplessis, avec les Lions de Trois-Rivières. Tourigny a conclu la saison au premier rang des défenseurs des Lions avec 38 points en 61 matchs, mais à 5 pi 8 po, son gabarit demeurera toujours un talon d’Achille pour lui. Et Laval n’a pas manqué de défenseurs offensifs dans ses rangs. S’il reste dans l’organisation, ce ne sera pas avec un contrat de la LNH.

Petteri Nurmi, défenseur, choix de 7e tour (194e au total) en 2022

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DU HPK HAMEENLINNA

Petteri Nurmi

Les équipes ont normalement quatre ans pour accorder un contrat à un espoir qui évolue en Europe. Pour Nurmi, cependant, c’était seulement deux ans, puisqu’il avait 20 ans (c’était visiblement la mode en 2022) quand le Canadien l’a repêché. Avec le surplus de défenseurs dans l’organisation, on voit mal le CH offrir un contrat à un joueur cantonné à un rôle de profondeur au sein du HPK Hameenlinna, une des pires équipes de la Liiga finlandaise.

Des dates…

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Rhett Pitlick

Il existe de nombreuses nuances, mais de façon générale, les équipes ont deux ans après le repêchage pour offrir un contrat à des joueurs issus du hockey junior canadien, et quatre ans pour ceux qui évoluent en Europe. Le 1er juin est utilisé comme date de référence. Quant aux joueurs qui évoluent dans la NCAA, c’est aussi quatre ans, mais la date butoir est le 15 août. L’échéance est cependant prolongée pour ceux qui jouent encore à l’université après les quatre ans, comme Jack Smith et Rhett Pitlick, de lointains choix de 2019 et 2020.

… et des contrats

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Lane Hutson

Les équipes ne peuvent pas simplement distribuer des contrats comme on donne des tires Sainte-Catherine à l’Halloween, puisqu’elles sont limitées à 50 contrats. Or, en plus des 23 joueurs qui forment le grand club, les blessés (même Carey Price, pour le CH) et les espoirs qui évoluent dans la Ligue américaine comptent parmi les 50 joueurs. Enfin, les clubs doivent garder quelques cases libres dans le cas où elles souhaitent s’entendre avec des espoirs de la NCAA, dont la saison prend généralement fin en mars ou au début d’avril. C’est ce que le Tricolore a fait avec Lane Hutson ce printemps, par exemple. Selon CapFriendly, Montréal compte présentement 39 contrats, chiffre auquel il faudra ajouter les joueurs autonomes avec compensation comme Arber Xhekaj et Justin Barron, qui sont en attente d’une nouvelle entente, de même que les embauches du 1er juillet.